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Les cellules commerciales vides en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 461 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 03/03/2023
    • de GROVONIUS Gwenaëlle
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans son baromètre 2022, l'Association du Management du Centre-Ville (AMCV) a enregistré une diminution du taux de cellules commerciales vides dans la Province de Namur.

    Si nous pouvons nous réjouir de cette nouvelle, le pourcentage reste malgré tout élevé avec 18 % de cellules vides pour le centre-ville namurois (contre 16,8 % pour la Wallonie). Parallèlement à cela, le sentiment partagé par de nombreux Namurois est que la Ville de Namur semble faire face à un nombre croissant de fermetures de commerces.

    Monsieur le Ministre comprendra donc que dans ce contexte, le projet d'extension du piétonnier et la création d'un centre commercial suscitent de nombreuses craintes.

    Peut-il faire le point sur l'évolution de la situation des cellules commerciales vides en Wallonie ces dernières années et en particulier pour la Ville de Namur ?

    Comment interpréter ces chiffres notamment au regard de la moyenne européenne ?

    Peut-on constater un impact direct de la crise sanitaire sur l'évolution du nombre de cellules vides ?

    Quelles actions mène-t-il pour limiter le nombre de cellules commerciales vides en Wallonie en général et existe-t-il des dispositifs spécifiques pour le centre-ville namurois ?

    Et enfin, quels impacts pourraient avoir les futurs projets (piétonnier + centre commercial) sur le centre namurois et l'occupation de ses cellules commerciales ?
  • Réponse du 30/03/2023
    • de BORSUS Willy
    De façon générale, on constate une déperdition de l’activité commerciale dans les centres-villes tout au long de ces dernières années. Cependant, depuis deux ans, différentes études statistiques montrent que la tendance est à une diminution du taux de cellules vides dans les centralités. Cette tendance s’applique également pour le centre-ville de Namur, puisqu’on observe une augmentation du taux de cellules vides depuis 2012, mais une légère baisse de 1% depuis l’an passé. Malheureusement, il ne m’est pas possible de comparer la situation namuroise avec ce qui se passe au niveau européen, en raison de méthodologies distinctes.

    La priorité de ce Gouvernement, plus particulièrement de mon mandat, est de faire face à cette problématique et de renforcer le soutien aux commerces qui nourrissent la vie dans les quartiers, tout en participant, en termes d’emplois, à une part très importante de notre économie.

    Cette priorité gouvernementale est apparue de façon encore plus aiguë ces derniers mois, à la suite des différents chocs successifs que nos commerçants ont malheureusement dû affronter. Il faut rappeler que le commerce est une fonction économique induite, et que les différentes crises (Covid, guerre en Ukraine, inflation, coûts de l’énergie, inondations) ont eu un impact important sur le pouvoir d’achat des ménages wallons et la résilience des commerçants. Outre ces impacts, le secteur de l’équipement de la personne, fort présent à Namur, doit se transformer en permanence pour suivre les préférences des consommateurs, ce qui peut parfois entrainer, malheureusement, des fermetures.

    C’est pour répondre aux problèmes rencontrés par le secteur que j’ai lancé, il y a plus d’un an, le Plan Horizon Proximité. Ce Plan propose un ensemble de mesures solides et transversales nécessaires pour redynamiser et rendre attractifs nos cœurs de villes et villages, regroupés autour de cinq axes majeurs intrinsèquement liés que sont l’économie, l’aménagement du territoire, la formation, le numérique et le tourisme.

    L’appel à projets Objectif Proximité est une des mesures phares de ce plan. Le Gouvernement wallon vient récemment de sélectionner 100 villes et communes de Wallonie, dont Namur. À travers ce mécanisme, les commerçants et futurs commerçants pourront bénéficier d’une prime de maximum 6 000 euros afin de, soit faire évoluer substantiellement leur business model, soit s’installer dans une cellule vide du centre-ville. Il est important de préciser qu’Objectif Proximité ne se limite pas qu’à une nouvelle prime. L’ambition première, c’est d’accompagner les commerçants, mais également de renforcer la stratégie commerciale locale, établie sur la base d’un diagnostic des potentialités commerciales du territoire.

    À ce titre, j’ambitionne également d’accompagner les villes et communes dans le rôle qu’elles auront à jouer en termes de définition de leur centralité. À travers la réforme du CODT et de la révision du Schéma de Développement Territorial, toujours en cours de discussion au sein du Gouvernement, mon objectif est d’intégrer la dimension commerciale de façon à tendre vers un seul document indicateur de référence sur l’ensemble du territoire et, ainsi, être capable de mieux appréhender les enjeux du développement commercial. Désormais, il n’y aura plus de législation séparée pour les implantations commerciales puisque celle-ci sera reprise dans la législation en matière d’urbanisme. Très concrètement, cela veut dire que des permis pour des nombres importants de mètres carrés commerciaux délivrés en périphérie ne seront plus possibles à l’avenir.

    Indépendamment de cette réforme, de nombreuses communes, dont Namur, se sont saisies des instruments d’utilité locale que le CoDT met à leur disposition. Tous ces outils sont intéressants pour les communes et les villes qui souhaitent, dès aujourd'hui, prendre en main la réflexion concernant le devenir de leur territoire et adopter un certain nombre d'orientations qui guident leurs décisions, par exemple, en matière de piétonnier ou d'octroi de permis d’implantations commerciales. Je rappelle que la Ville de Namur dispose d’un schéma d’attractivité commerciale depuis 2018. Ainsi, en s’appuyant sur éléments techniques de schéma, il a été démontré que la réalisation d’un centre commercial en centre-ville assurera la bonne attractivité du centre traditionnel par rapport au commerce en périphérie, puisque ce projet évite l’éparpillement des commerces sur le territoire communal en favorisant le recyclage urbain, en limitant l’artificialisation des sols et en privilégiant les modes de transport alternatifs à la voiture.

    Pour terminer, d’ici la fin du 1er semestre, je présenterai au Parlement wallon mon projet de réforme des cellules de Gestion Centre-Ville. Il existe actuellement 14 GCV reconnues en Wallonie, dont une à Namur. Sur la base de plusieurs discussions avec le secteur, mon ambition est d’adapter ce mécanisme à l’écosystème en place, de l’ouvrir à d’autres villes sur la base de critères objectifs, de pérenniser et de renforcer les moyens de ces cellules. Je compte également axer leur mission principale sur le développement et le renforcement de l’attractivité économique et commerciale des centres-villes, à travers les thèmes du commerce, bien sûr, mais aussi du tourisme, de la culture, du développement durable ou encore de l’économie circulaire.

    Le soutien aux commerçants et l’accompagnement des villes et communes dans leur développement commercial restent une de mes priorités d’ici la fin de mon mandat. Il nous appartient de poursuivre les efforts pour redresser et renforcer les forces et potentialités commerciales de Wallonie.