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La réduction de l'azote dans le secteur agricole wallon

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 469 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 06/03/2023
    • de FONTAINE Eddy
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Depuis plusieurs mois, la Flandre s'enlise dans l'implémentation de la directive européenne imposant aux États membres la réduction de la concentration d'azote. La Flandre fait figure de mauvais élève avec une production d'azote de l'ordre de 60 % sur son territoire lié à une production intensive de porcs et de bovins et à la difficulté d'évacuer les déjections d'animaux (lisier et fumier) responsables de la production d'azote.

    Les grandes exploitations d'élevage se trouvent souvent sur de petites surfaces avec pour conséquence une capacité d'épandage insuffisante (pas de champ suffisant) pour digérer l'azote.

    La Wallonie a modifié son programme de gestion durable de l'azote mi-février comprenant une contribution des agriculteurs dans la gestion durable de l'azote avec l'ajustement de l'épandage en fonction de la spécificité des terres, la mise en place d'un registre de fertilisation et la réduction des durées de stockage.

    D'autres moyens sont aussi offerts aux agriculteurs, dont celui des cultures intermédiaires. L'idée est de cultiver des plantes qui réagissent comme de véritable piège à nitrate entre deux périodes de culture classique (ex : moutarde et phacélies).

    Comment Monsieur le Ministre compte-t-il inciter les agriculteurs wallons à utiliser des cultures intermédiaires capables de capter le nitrate présent dans les sols ?

    Quelles autres actions sont préconisées par Gembloux Agro-Bio Tech et les autres études ?

    Qu'en est-il des alternatives aux engrais azotés ?

    Quel impact le Plan azote flamand pourrait-il avoir sur l'agriculture wallonne ?
  • Réponse du 27/03/2023
    • de BORSUS Willy
    Le Programme de gestion durable de l’azote (PGDA), qui relève des compétences de ma collègue, Mme Céline Tellier, impose, par ses articles R203, R222 et R222bis, l’implantation de cultures intermédiaires pièges à nitrates ou CIPAN. La récente révision du PGDA permet d’inclure une proportion accrue de légumineuses au sein du mélange composant les CIPAN. Celles-ci peuvent ainsi jouer un double rôle : piéger le nitrate qui pourrait percoler vers les nappes d’eaux souterraines et réduire les apports ultérieurs d’engrais, étant donné que les légumineuses captent l’azote atmosphérique.

    L’élaboration et la révision du PGDA ont été réalisées en étroite collaboration avec des équipes scientifiques. C’est ainsi qu’ont été inscrites dans le PGDA des mesures telles que l’implantation des CIPAN ou le contrôle de l’azote potentiellement lessivable, par exemple. Certes des ajustements peuvent être apportés selon les progrès des études scientifiques ou l’évolution des techniques agronomiques. Mais dans l’ensemble, le PGDA reprend les concepts proposés par les scientifiques. Le PGDA est disponible en ligne.

    Il est difficile de trouver une alternative aux engrais azotés (ce qui reprend tant les engrais organiques que les engrais minéraux). En effet, même si on envisage une exploitation où la seule source d’azote serait constituée par des légumineuses, l’absence de fertilisation pour les autres cultures de la rotation amènerait sans doute des carences en d’autres éléments (phosphore et potassium).

    En ce qui concerne l’impact du plan flamand visant à réduire la pollution azotée, on peut éventuellement craindre une relocalisation en Wallonie des exploitations flamandes particulièrement émettrices d’azote. Toutefois, nous disposons de toute une série d’outils juridiques et administratifs pour nous permettre d’éviter une situation similaire à celle de la Flandre.