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L'efficience de l'offre dans la formation en alternance et les mécanismes d'évaluation externes des opérateurs

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 473 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 06/03/2023
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le rapport réalisé par les représentants des différents ministres compétents en matière d'alternance et l'ASBL Agir pour l'enseignement, en collaboration avec le secteur, pointe plusieurs défis : filière de relégation, stages, comportement des apprenants, multiplicité des opérateurs, territorialité de l'offre et coût élevé pour les pouvoirs publics, notamment.

    En effet, le rapport évoque la mise en place de nouveaux mécanismes au niveau des opérateurs, tels que de l'assurance qualité ou des évaluations externes qui pourraient endiguer les retours d'expériences négatives et combattre l'image ternie de la filière. Des instances existent, comme la commission de médiation de l'OFFA, mais elle ne bénéficierait pas de suffisamment de rayonnement.

    Un potentiel majeur d'amélioration réside également dans l'efficience de l'offre. L'analyse réalisée met en exergue la multiplicité d'opérateurs actifs sur un même territoire comme source de concurrence – proposant dès lors une offre redondante dans certains bassins – et l'absence de pilotage systémique global. Enfin, un des facteurs d'input qui me tient à cœur est la question de l'accompagnement individuel comme outil systémique et généralisé à l'ensemble des apprenants. La réduction du taux d'abandons étant également un des défis à relever ces prochaines années.

    Monsieur le Ministre considère-t-il comme prioritaire la mise en place de nouveaux mécanismes d'évaluations externes auprès des opérateurs ?

    Au regard de la réforme du tutorat annoncée dans le PAP4 du PDR wallon, compte-t-il œuvrer à une réforme de l'accompagnement des apprenants proposant une approche systémique et globalisée ?

    Compte-t-il réaliser une étude plus approfondie de la question de la territorialité de l'offre pour œuvrer à davantage de qualité dans la formation et une meilleure efficience par bassins ?
  • Réponse du 30/03/2023
    • de BORSUS Willy
    La mise en place de nouveaux mécanismes d’évaluations externes, telle qu’évoqué dans l’état des lieux réalisé par l’ASBL Agir pour l’enseignement, représente une suggestion intéressante qui doit être analysée à la lumière de ce que les opérateurs de formation mettent déjà en place.

    L’IFAPME est aujourd’hui soumis à plusieurs mécanismes d’évaluations externes et a développé une culture partagée orientée usagers et résultats.

    Depuis 2014, en formation d’adultes, et depuis 2017, en apprentissage, l’IFAPME a un système « qualité » conforme aux exigences spécifiées dans la norme ISO 9001. Cette certification est délivrée par un auditeur externe accrédité. Cette certification externe implique, pour le Réseau IFAPME, d’appliquer des processus et de respecter des procédures, de s’assurer de l’atteinte des objectifs, d’être constamment dans l’ajustement et/ou l’amélioration de ses actions et de viser avant tout la « satisfaction des bénéficiaires » tant internes qu’externes (les apprenants, les formateurs, les entreprises, les partenaires, et cetera).

    L’IFAPME mène également des enquêtes thématiques pour améliorer son offre de formation et de services : enquête annuelle d’insertion professionnelle, enquête de notoriété, enquête sur les causes d’abandons en formation. Les résultats de ces enquêtes sont présentés au Comité de gestion et débouchent sur la mise en place d’actions articulées avec les projets du Plan d’entreprise du Contrat de gestion.

    Annuellement, l’IFAPME soumet, pour approbation, au Comité de gestion et à moi-même, le rapport d’exécution du Contrat de gestion et le tableau de bord des indicateurs du Contrat de gestion accompagné d’analyses sur les données liées aux inscriptions dans les formations, à l’alternance (contrats d’apprentissage, conventions de stage et stages de pratique professionnelle), ou encore au portefeuille des entreprises formatrices.

    Enfin, dans le cadre de l’évaluation du Contrat de gestion 2017-2022, l’IFAPME et mon cabinet ont fait appel à un consultant externe, Roland BERGER, lequel a identifié les enjeux auxquels l’IFAPME devait répondre et les axes stratégiques ayant présidé au nouveau Contrat de gestion 2023-2028.

    Concernant la réforme du tutorat dans le cadre du Plan de relance, l’IFAPME contribue aux travaux du groupe de travail piloté par le Forem sous la houlette du Cabinet de la Ministre Christie Morreale et avec le FOREm et les partenaires sociaux. Ce groupe de travail mène une réflexion pour soutenir le tutorat dans les dispositifs de formation d'adultes en milieu de travail.

    Les axes de la réflexion sont les suivants :
    - les conditions d’accès au tutorat dans les textes juridiques ;
    - la cartographie des parties prenantes, de leurs rôles et de leurs besoins respectifs ;
    - l’inventaire des outils d'accompagnement ;
    - la définition et mise en œuvre des outils d'accompagnement ;
    - la réflexion sur la valorisation de la fonction de tuteur / entreprise.

    Concernant le premier point, il a été convenu que les conditions d’agrément des tuteurs seraient alignées aux conditions prévues dans le cadre du contrat d’alternance, avec une reconnaissance mutuelle de cet agrément entre les opérateurs de formation.

    L’IFAPME travaille en outre au soutien des tuteurs en entreprise dans le cadre du même projet par la mise en place de formations sectorialisées avec l’appui des secteurs professionnels (Mobilité, Commerce, Construction, et cetera). L’objectif de ces formations est d’outiller les tuteurs en entreprise pour soutenir l’accrochage des publics tout au long de leur formation.

    Pour rappel, les formations au tutorat sont également accessibles aux tuteurs qui signent des contrats d’alternance avec les CEFA. La formation du tuteur est en outre une des conditions qui permet à l’entreprise de bénéficier des incitants financiers liés au contrat d’alternance.

    Quant à la réalisation d’une étude plus approfondie de la territorialité de l’offre de formation, ce sujet d’importance doit, à mon sens, être envisagé de manière systémique et donc, couvrir l’ensemble des opérateurs de formation et d’enseignement sur un territoire donné.

    Sur la base des constats de l’état des lieux, le Comité de pilotage intergouvernemental doit identifier les actions qui pourraient encore être menées avant la fin de la législature afin de répondre au mieux et au plus vite aux besoins des apprenants, des secteurs d’activité et des entreprises.

    La question de la régulation de l’offre de formation et de sa qualité est une question importante qui sera analysée au sein du Comité de pilotage intergouvernemental.

    Au niveau de l’IFAPME, le Contrat de gestion 2023-2028 a fixé un objectif qui vise à développer une offre de formation dans les secteurs et métiers essentiels, d’avenir, en pénurie ou de niche, à fort potentiel d’insertion.

    Pour mesurer la pertinence de ses formations, l’IFAPME se base sur le taux d’insertion à l’issue de ses formations. Si le taux d’insertion n’est pas ou plus à la hauteur des taux d’insertion moyens des filières développées par l’IFAPME (85 % après une formation en apprentissage et 86,6 % après une formation d’adultes), les conseillers pédagogiques de l’Institut revoient le référentiel de formation pour l’adapter à l’évolution des besoins ou développent un nouveau référentiel.