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Le développement de la filière hydrogène wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 478 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 06/03/2023
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Dans le cadre du Plan de relance, la Wallonie entend soutenir le déploiement d'une filière hydrogène à haute valeur ajoutée sur son territoire. Le Gouvernement vient de valider la mise en œuvre de deux projets importants d'intérêt européen commun en la matière.

    Le premier projet, baptisé Colombus, est le fruit de l'union des forces de deux industriels, Engie et Carmeuse, qui produiront du méthane synthétique en utilisant de l'hydrogène vert issu de sources renouvelables, et du CO2 concentré issu d'une méthode innovante de captage du carbone.

    Le deuxième projet, de John Cockerill, sera transnational (Belgique et France) et produira de l'hydrogène décarboné avec l'implication d'universités, de laboratoires et de centres de recherche de notre pays, de France, voire d'autres pays européens.

    La mise en œuvre de ces projets contribuera à créer 250 ETP dans le secteur de l'hydrogène et de la décarbonation. À cette fin, la Wallonie mobilise 88 millions d'euros, soit près de 90 % de l'enveloppe du PNRR dévolue au soutien au déploiement d'une filière « hydrogène » wallonne (projet 47).

    Au cours d'un récent sommet, le Premier Ministre a annoncé l'accord sur la connexion des réseaux de transport d'hydrogène de l'Allemagne et de la Belgique d'ici 2028.

    Alors que la Commission européenne a pour objectif de faire de l'Europe un territoire climatiquement neutre d'ici à 2050 et au regard de l'importance du positionnement de la Wallonie en la matière, comment comptez-vous intégrer ces projets PIIEC hydrogène dans la stratégie industrielle régionale ?

    Comment Monsieur le Ministre opèrera-t-il les collaborations entre entreprises, universités et centres de recherche dans le cadre de ces projets ?

    Selon lui, à quelles fins devrait être affecté le reliquat budgétaire du projet 47 ?
  • Réponse du 17/03/2023
    • de BORSUS Willy
    Comme l’honorable membre le mentionne, le développement de la filière hydrogène ne se résume pas uniquement à une politique ou stratégie wallonne. Celle-ci doit se concevoir, tant en matière de production que d’utilisation (stockage, consommation, transformation, etc.) dans une logique de développement national et européen.

    Ce développement doit par ailleurs tendre à éviter les doublons, mais aussi et surtout à développer au maximum les synergies. C’est ce que les projets importants d’intérêt européen commun représentent, via des collaborations inter-étatiques.

    L’objectif de ce type de projets est précisément de permettre leur réplicabilité et de développer la technologie dans ce secteur somme toute encore naissant. Le projet JCH2 de John Cockerill et le projet Columbus de Carmeuse et Engie portent sur des dimensions distinctes du développement de la filière de l’hydrogène, à savoir, pour le premier, la production d’hydrogène, et, pour le second, la production d’e-méthane en combinant de l’hydrogène vert à du CO2. Ces deux projets visent donc simplement à permettre l’essor, sur le territoire wallon, de technologies devant permettre la transition énergétique des entreprises, de la Wallonie et de l’Europe en général.

    Je précise par ailleurs que ces projets doivent générer des liens avec les entreprises, les universités et les centres de recherche actifs sur la thématique de l’hydrogène. Ces engagements et ces effets de débordements seront rapportés chaque année à la Commission européenne qui s’assurera que les engagements pris sont respectés et que l’aide d’État a été octroyée en respect desdits engagements.

    Les entreprises ont par ailleurs été conventionnées en regard de ces engagements. Des KPI (indicateurs de performance clés) relatifs aux différentes interactions que les entreprises vont entreprendre vers les universités et les centres de recherche seront d’ailleurs partie intégrante des rapports d’activités des entreprises. Les données comme le nombre de PhD, stages, mise à disposition de prototypes, journées d’information vers les acteurs du terrain, etc. seront quantifiés et font partie des activités évaluées en fin de projet.

    Pour ce qui concerne le budget du projet 47, celui-ci a dû être réduit dans le cadre de la réduction générale des moyens européens. L’enveloppe est donc passée de 102,2 millions à 88 millions d’euros. L’intégralité du budget a donc été allouée aux deux projets « JCH2 » et « Columbus ».