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La capture, le stockage, le transport et la réutilisation du CO2 en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 742 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 06/03/2023
    • de JANSSEN Nicolas
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Je me permets d'interpeller Monsieur le Ministre au sujet du Plan Air Climat Énergie à l'horizon 2030 (PACE 2030) et des moyens qui nous permettraient d'atteindre nos ambitieux objectifs de réduction des émissions polluantes wallonnes.

    Je m'interroge plus spécifiquement sur le soutien apporté aux industries les plus polluantes en Wallonie. En effet, le soutien public est souvent nécessaire pour aider les industries les plus polluantes à se décarboner. Les entreprises peuvent avoir des difficultés à financer ces investissements seules, en particulier si elles doivent faire face à une forte concurrence internationale.

    Parmi les moyens pour limiter les émissions de gaz à effets de serre, il en est un qu'on évoque peu : capter le CO2 émis par l'industrie lourde. Le CO2 « fatal » est produit par l'industrie elle-même et représente environ 18 % des émissions de gaz à effet de serre en Belgique. Il est généré par les processus industriels eux-mêmes, ainsi les industries qui ne peuvent pas modifier leurs processus chimiques cherchent donc des solutions pour capturer ces émissions afin de ne pas être pénalisées par leur coût à l'avenir.

    Dans le cas des industries polluantes rejetant du CO2 fatal, selon Monsieur le Ministre, ne serait-il pas intéressant d'investir davantage dans les technologies de capture, de transport, de stockage et de réutilisation du carbone afin de répondre à nos objectifs de réductions d'émissions de GES tout en préservant un grand nombre d'activités économiques primordiales dans le cadre de la transition climatique en Wallonie ?

    Sachant les industriels demandeurs de soutien public, quelles sont les aides apportées par le Gouvernement wallon aux projets de capture, de transport et de réutilisation du CO2 ?
  • Réponse du 04/04/2023
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre l’indique, le « PACE » souligne la nécessité de permettre un développement rapide des technologies de capture du carbone et de viser sa neutralisation à long terme dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. Par ailleurs, l’évolution actuelle du coût de la tonne de CO² transforme cette nécessité en opportunité pour les entreprises.

    Je me suis attelé à ce volet de la lutte contre les changements climatiques et je souhaiterais souligner ici trois volets sur lesquelles je travaille concomitamment.

    Le premier volet concerne l’établissement d’un cadre juridique et administratif encadrant le transport du CO2 en Wallonie. Il sera soumis prochainement aux partenaires du Gouvernement.

    Le deuxième volet vise le lancement de projets pilotes en Wallonie. À cet égard, je lancerai dans les semaines qui viennent un appel à projets de développement expérimental qui doit permettre la mise en place de projets pilotes et une amélioration de l’expertise des unités de recherches actives dans les technologies de capture, de réutilisation, de stockage et de transport du carbone (CCUST). Ce projet prioritaire du PWR est doté de 8 millions d’euros.

    Je laisserai mon collègue, le Ministre de la Recherche Borsus, détailler le projet 72 du PWR qui a une visée plus large et qui vise à soutenir la décarbonation des entreprises.

    Enfin, le troisième volet sur lequel je travaille est celui des accords bilatéraux avec d’autres pays afin de faciliter l’accès aux zones de stockage de CO2. Ce chantier est en cours, mais il est plus lent et plus complexe.

    Au niveau européen, le fonds pour l’innovation, financé par les revenus de la mise aux enchères d’une partie des quotas, donne également la possibilité aux entreprises de présenter des projets de rupture (notamment CCS/CCU) pour accéder à des financements conséquents. Le 3e appel à projets du Fonds pour l’innovation se clôture d’ailleurs ce 16 mars 2023. Je ne manquerai pas de soutenir la candidature des projets déposés par notre industrie wallonne dans ce cadre.