La contestation citoyenne face au projet d'extension du dépôt des transports en commun (TEC) de Chastre
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 748 (2022-2023) 1
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Question écrite du 06/03/2023
- de ANTOINE André
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Pour ces projets, la société de transport a lancé une consultation citoyenne pour présenter son projet d'extension du dépôt TEC en question. Cependant, à la suite de l'enquête publique, le service urbanisme local a récolté 218 réclamations !
Parmi les principales remarques formulées, citons :
- la voirie qui n'est pas en bon état. Les riverains craignent une accentuation des vibrations et des nuisances sonores.
- pour de nombreux Chastrois, la recherche d'alternatives, le long de la N4 notamment, a été bâclée.
- la question de la gestion de l'eau. Un grand parking sera installé, avec 4 190 mètres carrés de terrain qui seront minéralisés… en amont du village. Toutes les eaux seront déversées sur Perbais et Chastre, alors que les autorités mènent en ce moment un plan de lutte contre les inondations.
La délivrance ou non du permis unique par les fonctionnaires délégué et technique est, semble-t-il, attendue aux alentours de mai.
Quelle est l'évaluation de la situation de Monsieur le Ministre ?
Pense-t-il qu'il s'agisse bien de la meilleure implantation pour un aussi grand dépôt de bus ?
Est-il vrai qu'aucune étude de mobilité n'a été effectuée alors que le charroi des véhicules du TEC sera possiblement multiplié par trois ?
Au vu de toutes ces remarques ô combien pertinentes, va-t-il procéder à l'annulation de ce projet ?
Si oui, envisage-t-il enfin une alternative, soit dans une zone d'activités économiques soit le long de la N4, bien plus appropriée pour un tel projet ?
Quel lieu va-t-il privilégier et selon quels délais ?
Réponse du 04/04/2023
- de HENRY Philippe
La capacité maximale de bus prévue dans la demande de permis unique est de 123 autobus, avec un taux de réserve de 18 %, soit un maximum de 104 véhicules susceptibles à terme de circuler sur la voirie. Il ne s’agit donc pas de tripler, mais de doubler, sur un horizon de 20 à 40 ans, le charroi d’autobus.
Ce n’est donc que de manière progressive que le nombre d’autobus sur les voiries du centre du Brabant wallon sera plus nombreux. Sur le principe, ne pouvons que nous réjouir d’un tel développement de l’offre TEC.
Cela signifie donc que, lorsque l’on rénove un dépôt, les travaux doivent être dimensionnés en prenant en compte les perspectives de développement de l’offre de transport en commun comme souhaité par la Région wallonne.
Il faut également souligner que le projet intègre la décarbonation de la flotte d’autobus, les véhicules diesel et hybrides étant progressivement remplacés par des véhicules électriques.
Concernant les réclamations émises par les habitants de Chastre et de Walhain, je vois que l’honorable membre en a manifestement connaissance dans les détails. Je ne dispose pas de celles-ci, pour ma part, tout comme l’OTW qui n’a pas eu de réponse à sa demande de les obtenir. Je ne peux donc pas me prononcer ni sur leur nombre ni sur le fond.
Cependant, par rapport aux thématiques que l’honorable membre relève :
- la dégradation supposée de la voirie, comme expliquée lors de la réunion publique de présentation du projet, les véhicules qui dégradent le plus les voiries sont les camions en surcharge ou les engins de chantier et/ou agricole. Les autobus sont en effet munis de suspensions, comme les véhicules traditionnels ;
- en ce qui concerne les études d’analyse des sols et d’écoulement et de traitement des eaux, elles ont bien entendu été menées dans le cadre de la demande de permis unique, et sont dès lors reprises en annexe au dossier. Des citernes, bassins d’orage sont notamment intégrés au projet ;
- le dossier de demande de permis unique a été déclaré complet par l’administration. Il comporte notamment une annexe reprenant tous les sites envisagés pour l’implantation du nouveau dépôt de Chastre expliquant, sur base de critères identiques pour chacun d’entre eux, le choix retenu.
Sur l’ensemble du processus, des réunions de travail ont eu lieu avec les divers interlocuteurs, notamment les communes de Chastre et de Walhain, afin de déposer le dossier prenant en compte des études acoustiques, urbanistiques, d’implantation paysagère, d’écoulement des eaux et de traitement de celles-ci.
Le TEC m’informe qu’aucune étude de mobilité n’a été demandée par les communes rencontrées dans le cadre de la préparation du dossier de demande de permis unique, lequel ayant été - qui plus est - déclaré complet par le fonctionnaire délégué. Il est donc difficile de reprocher au TEC d’avoir manqué à ses obligations, même si une telle étude aurait probablement pu être utile pour bien cerner les tenants et aboutissants de ce projet.
Je le rejoins sur le fait que, de manière intuitive, la relocalisation de ce dépôt sur la N4 semble a priori adaptée. Mais cela je ne doute pas que les alternatives à l’extension au dépôt actuel aient été étudiées avec sérieux par le TEC et ses conseils techniques.
La demande de permis étant déposée, il appartient maintenant au fonctionnaire délégué de se prononcer sur celle-ci.