/

La prévention des infections sexuellement transmissibles (IST)

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 298 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/03/2023
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Mi-février, la plateforme Prévention Sida lançait une campagne digitale visant à rappeler l'importance de la prévention combinée des IST en Belgique. En effet, selon le dernier rapport Sciensano, les diagnostics d'infections sexuellement transmissibles (IST) ont continué à augmenter en corrélation avec l'augmentation du nombre de dépistages depuis 2017 dans notre pays.

    Selon la plateforme Prévention Sida, il n'y a pour l'instant pas de recrudescence, mais plutôt davantage de dépistages, ce qui est globalement une bonne chose. Par contre, une baisse n'est cependant pas observée non plus, d'où l'importance de continuer à lutter contre les IST à grande échelle. L'association indique également qu'il n'y a désormais plus vraiment de tranche d'âge plus touchée qu'une autre et que toutes les générations sont aujourd'hui concernées par les IST.

    Enfin, derrière cette hausse globale des IST, la plateforme Prévention Sida avance deux explications principales, à savoir, d'une part, une généralisation des dépistages comme indiqué ci-avant, et d'autre part, une utilisation moins fréquente du préservatif.

    Madame la Ministre a-t-elle lancé une évaluation de sa politique publique en matière de sensibilisation et de prévention des maladies sexuellement transmissibles ?

    Des pistes d'actions ont-elles été définies afin de mieux soutenir le rôle et d'amplifier l'action des centres de planning familial, mais aussi d’autres acteurs clés en matière d'information, de sensibilisation, de prévention et de dépistage des IST ?

    En matière de prévention, la France a récemment frappé un grand coup puisque, depuis le 1er janvier 2023, les jeunes de moins de 26 ans peuvent se fournir gratuitement en préservatifs dans les pharmacies.

    Dans la limite des compétences qui sont les siennes, a-t-elle porté le sujet en CIM Santé ?
  • Réponse du 19/04/2023
    • de MORREALE Christie
    La programmation du Plan de promotion de la santé a été élaborée par une « task force » puis soumise à la concertation du secteur au printemps et à l’été 2022. Elle a finalement été adoptée par le Gouvernement wallon le 1er septembre de cette même année. Cette programmation inscrit les problématiques de santé et les objectifs à atteindre pour les 5 ans à venir (2023-2027) dans le cadre plus global du Plan WAPPS 2018 -2030.

    L’un des axes de ce plan est consacré à la prévention des maladies infectieuses dont les 4 objectifs de santé sont les suivants :
    - réduire le risque infectieux dans une perspective de santé globale tout au long de la vie ;
    - favoriser les attitudes positives à l’égard des mesures préventives applicables aux maladies infectieuses auprès de la population et des professionnels ;
    - stabiliser puis réduire l’incidence des IST dont le VIH et les hépatites en Wallonie ;
    - améliorer la santé et les droits sexuels et reproductifs de la population en favorisant les conditions d’une sexualité épanouie et responsable.

    L’année 2022 a permis de mettre en place l’ensemble des dispositifs et des moyens pour garantir auprès de la population wallonne une approche de promotion de la santé particulièrement ambitieuse et concertée.

    Le 13 mars 2023, les agréments en promotion santé ont été octroyés. Par conséquent, un ensemble d’opérateurs en promotion santé travailleront à l’atteinte des objectifs se trouvant au sein de l’axe 4, et ce, pour les 5 prochaines années. En outre, le Comité de pilotage du Plan wallon en promotion et prévention de la santé se mettra en place ces prochaines semaines et s’occupera du suivi des actions mises en place sur le terrain.

    De plus, le développement de l’Éducation à la Vie relationnelle Affective et Sexuelle – EVRAS – contribue à la diminution des IST par l’information apportée sur le sujet ainsi que sur les moyens de se protéger et de se soigner.

    Les centres de planning familial ont pour mission la prise en charge de l’EVRAS.

    En effet, l’article 187 du CWASS mentionne que : « Les centres de planning familial ont pour missions :
    1° l'information, la sensibilisation et l'éducation en matière de vie affective, relationnelle et sexuelle ;
    2° la promotion de la contraception et l'amélioration de son accessibilité ;
    3° la prévention des grossesses non souhaitées et l'accès à l'avortement visé à l'article 350 du Code pénal. L'accès à l'avortement implique que tout centre de planning soit, procède à l'avortement, soit oriente, voire accompagne, la personne qui souhaite en bénéficier, vers un centre ou planning qui y procède si son personnel ou les médecins y attachés ne veulent pas y procéder. Aucune demande ou détresse ne peut rester sans réponse dans le chef d'un centre de planning ;
    4° la prévention et le dépistage des infections sexuellement transmissibles ;
    5° l'aide et l'accompagnement des personnes en lien avec leur vie affective, relationnelle et sexuelle ;
    6° la prévention des violences exercées au sein des couples et, le cas échéant, leur prise en charge sans préjudice des compétences des organismes intervenant en la matière ;
    7° l'information au public sur les notions de droit familial ;
    8° l'organisation des animations liées aux missions définies ci-avant;
    9° l'information et la sensibilisation des professionnels en lien avec la vie affective, relationnelle et sexuelle. »

    Ces missions s’entendent à l’égard de l’ensemble de la population wallonne. La première sera d’ailleurs renforcée dès cette année.

    En effet, l’accord de coopération entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission Communautaire française relatif à la généralisation de l’EVRAS poursuit son processus légistique.

    Dans ce cadre, un montant pérenne de 3 423 090,70 euros sera prévu dès le budget 2024 pour les centres de planning familial afin de développer et de renforcer les animations EVRAS en Wallonie. Un montant de 1 426 287,80 euros entièrement prélevés sur le Plan de relance de la Wallonie (Fiche projet 288) est prévu pour financer les mois d’août à décembre 2023.

    Les Centres locaux de Promotion de la Santé – CLPS - recevront également un budget annuel supplémentaire afin de renforcer leur structure en matière d’EVRAS, car ils coordonneront les activités en la matière dans les écoles.

    Enfin, un financement est accordé au site Love Attitude développé par les fédérations de centres de planning familial. Ce site répertorie des outils et des informations spécifiquement sur les IST et les dépistages à l’adresse http://www.loveattitude.be/ist-vih/, ainsi que les coordonnées des Centres de planning familial ou encore d’acteurs spécialisés. Il publie également des vidéos explicatives au travers desquelles tout un chacun peut trouver des informations, en toute discrétion et dans l’anonymat avant d’effectuer les démarches ad hoc.

    Concernant les mesures prises sur la gratuité des préservatifs par nos homologues français, il convient d’apporter certaines précisions. Depuis le 1er janvier 2023, les jeunes Français de moins de 26 ans pourront obtenir des préservatifs masculins gratuits uniquement de la marque « Eden » et « Sortez couverts ! ». Ceux-ci sont disponibles en pharmacie et leur coût sera pris en charge par l’Assurance Maladie.

    En Belgique, dans tous les Centres de planning familial, les personnes peuvent obtenir gratuitement, sur simple visite et de manière anonyme des préservatifs.

    Mon Cabinet et moi-même sommes bien évidemment favorables à la gratuité des préservatifs en pharmacie pour les jeunes de moins de 26 ans, mais dans l'absolu, cette compétence revient au Fédéral. Le sujet n’a pas encore fait l’objet de discussions au sein de la CIM Santé.