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L'évolution récente des taux d'intérêt

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 186 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 06/03/2023
    • de ANTOINE André
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Les taux d'intérêt plus élevés pèsent lourdement sur les prêts hypothécaires. Selon le baromètre des taux d'Immotheker Finotheker, le taux d'intérêt moyen d'un prêt immobilier à taux fixe sur 20 ans (si on emprunte au maximum 80 % de la valeur d'un bien) est déjà de 3,24 %. Pour ceux qui doivent financer plus de 80 % avec ce prêt, le taux d'intérêt moyen grimpe déjà à 3,47 %. Pour la dernière année, il s'agit d'augmentations de 1,86 et 1,97 point de pourcentage respectivement.

    Emprunter de l'argent deviendra non seulement plus cher pour ceux qui veulent acheter une maison, mais aussi pour l'État belge, qui est déjà aux prises avec des déficits budgétaires chroniques et une dette publique élevée.

    Notre pays emprunte de l'argent pour rembourser ses dettes, ce qui signifie que cela coûte de plus en plus cher en raison de la hausse des taux d'intérêt. La charge d'intérêts plus élevée pèse sur les budgets futurs, ce qui complique à son tour toute nouvelle dépense. La dette publique menace donc d'augmenter encore, et ce alors qu'elle était déjà élevée.

    Rappelons à cet égard ce que nous disait la Cour des comptes dans le cadre du budget initial 2023 :

    « Comme tous les pouvoirs publics, la Région wallonne a bénéficié jusqu'en 2021 des taux d'intérêt très bas en vigueur dans la zone euro pour les nouveaux emprunts et le renouvellement de ceux qui arrivent à échéance.

    Depuis le début de l'année 2022, les taux sont clairement orientés à la hausse : le taux de financement des nouveaux emprunts est de 2,189 % contre 0,699 % pour les emprunts levés au cours de la même période en 2021.

    Le 5 décembre 2021, l'agence de notation Moody's a dégradé la notation de la Région wallonne de A2 à A3. Un nouveau rapport de Moody's contenant son évaluation de la note de la Région wallonne est attendu pour décembre 2022. Une dégradation de la note de la Région pourrait avoir un impact sur les taux des emprunts auxquels la Région se finance.

    Dans le cadre de son évaluation, Moody's a souligné que la notation de la Région wallonne pourrait se dégrader en cas d'augmentation significative de sa charge d'intérêts et/ou d'absence de maîtrise du déficit budgétaire. Une dégradation pourrait également se produire si l'accès au marché de financement s'avérait plus difficile à l'avenir. La Cour des comptes indique qu'en raison des taux d'intérêt historiquement bas jusqu'au début de 2022, le taux d'intérêt implicite de la dette directe régionale (1,51 % en septembre 2022) reste encore largement inférieur au taux d'inflation (9,4 % en 2022 et 6,5 % en 2023). Malgré l'existence d'un déficit important et le ralentissement de la croissance économique, cette situation permet d'éviter les conséquences néfastes découlant de l'activation de l'effet boule de neige des intérêts de la dette. Cependant, le net ralentissement de l'inflation, prévu dès 2024 (1,8 %), combiné à la hausse probable du taux d'intérêt implicite en raison de l'augmentation d'environ 200 points de base (soit 2 %) des taux de référence sur les marchés financiers en 2022, et au maintien prévu d'un déficit élevé, pourraient créer les conditions propices à l'activation de l'effet boule de neige. ».

    Le mot était donc lâché : effet boule de neige de la dette.

    Mais pire encore, car Pierre Wunsch, Gouverneur de la Banque Nationale de Belgique et membre du Conseil des Gouverneurs de la BCE, a estimé au début du mois que les hausses de taux pourraient être supérieures aux attentes des marchés, qui tablent actuellement sur un taux de dépôt final à 3,50 %. Bref, les taux ne devraient qu'augmenter et si les marchés ne le comprennent pas et ne s'adaptent pas en conséquence, la BCE ne reculera devant aucun sacrifice et n'hésitera pas à hausser le ton face à l'inflation. Bref, de quoi craindre encore des augmentations de taux à venir.

    La situation financière de la Région est donc plus que préoccupante.

    Monsieur le Ministre pourrait-il faire un état des lieux des conditions de financement actuelles de la Région et leurs perspectives d'évolution selon lui et ses services ?

    Pourrait-il faire faire un point sur les besoins de financement 2022 et 2023 de la Région ?

    Pourrait-il faire nous renseigner quant à l'état actuel de ses contacts avec Moody's ?

    Une évolution de la note est-elle à l'ordre du jour ?
  • Réponse du 13/04/2023
    • de DOLIMONT Adrien
    Je renvoie l’honorable membre à ma réponse à sa question écrite n°184 qui reprend les éléments de réponse à sa question.