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Le rapport de l'ASBL "Agir pour l'éducation" sur l'enseignement qualifiant et la formation en alternance

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 485 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 07/03/2023
    • de HARDY Maxime
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Récemment, l'ASBL « Agir pour l'éducation » publiait son rapport sur l'enseignement qualifiant et la formation en alternance. Ce rapport concerne 120 000 élèves scolarisés dans l'enseignement ordinaire ou formés dans des centres régionaux et 200 000 adultes inscrits dans des centres de formation en promotion sociale, au FOREm, à l'IFAPME ou encore en insertion socioprofessionnelle.

    Concernant l'alternance, ce rapport dresse trois constats principaux.

    Tout d'abord, il faut souligner le rôle positif de l'alternance sur la rescolarisation et sur la lutte menée contre l'échec scolaire.

    Cependant, l'alternance reste peu connue par de nombreux employeurs, par la majorité des parents d'élèves ainsi que par les autres acteurs de l'enseignement.

    Troisième et dernier constat, cette filière conserve l'image d'un dispositif réservé aux apprenants en situation d'échec scolaire.

    Une réflexion est-elle menée afin de développer la reconnaissance des apprentissages par les secteurs de l'enseignement ainsi que de l'emploi ?

    Monsieur le Ministre pense-t-il qu'il soit nécessaire de développer la communication autour de l'alternance afin de lutter d'une part contre l'image d'une filière réservée aux personnes en situation d'échec scolaire et d'autre part contre la méconnaissance de ce dispositif par les employeurs ?
  • Réponse du 30/03/2023
    • de BORSUS Willy
    Parallèlement à la réalisation de l’état des lieux transversal réalisé par l’ASBL Agir pour l’Enseignement (APE) qui a porté sur l’enseignement qualifiant, la formation professionnelle, les Gouvernements et Collège se sont entendus sur un plan d’actions inter-entités à mettre en œuvre en 2023.

    Ce plan vise en particulier la reconnaissance des apprentissages entre les opérateurs d’enseignement et de formation, de même que des améliorations à apporter à cette reconnaissance sur le marché du travail.

    Très concrètement, et à titre d’exemples, il est prévu de simplifier la correspondance du certificat d’apprentissage au certificat de qualification (CQ) délivré par l’enseignement secondaire, de faciliter l’accès au certificat d'enseignement secondaire supérieur (CESS) par l’organisation de cours passerelles de connaissances générales, notamment avec l’enseignement de promotion sociale, et d’accélérer la délivrance des diplômes de l’IFAPME par une simplification de l’homologation de ceux-ci par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Une plus grande cohérence dans la reconnaissance de ces certifications par les services publics est également prévue.

    Ces différentes mesures auront un effet positif sur l’image et la place de l’alternance dans les parcours d’apprentissage.

    L’état des lieux met en avant qu’une des difficultés est d’attirer un plus grand nombre d’apprenants et d’entreprises, mais en revanche, la filière est perçue comme une filière de qualité par ceux qui la connaissent avec des taux d'insertion élevés pour ceux qui réussissent.

    Il met également en avant qu’il faudrait adopter un ensemble cohérent de mesures pour créer un effet de levier.

    La communication, notamment vers les entreprises, en fait partie, de même que la lutte contre les abandons pour amener davantage de jeunes jusqu’à la certification. Pour l’entreprise qui s’engage dans l’alternance, le retour est particulièrement positif si le jeune termine sa formation et si l’entreprise peut l’engager à l’issue de celle-ci.

    Comme je l’ai indiqué en Commission de l'économie ce mardi 21 mars, le plan d’actions inter-entités va être complété, à la lumière du rapport APE, par d’autres actions à mener avant la fin de la législature.

    Chaque entité et le Comité de pilotage intergouvernemental sont en train de les identifier.

    Enfin, en matière de communication, l’IFAPME agit déjà de manière proactive pour aller vers les entreprises et les secteurs professionnels.

    À titre d’exemple, l’IFAPME est inscrit dans un partenariat avec les acteurs de la construction visant le développement de l’attractivité du secteur de la construction par la production audiovisuelle de la série de documentaires « Les Nouveaux Bâtisseurs », qui seront diffusés sur un média de masse pour toucher particulièrement les parents. Dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie, l’IFAPME met en œuvre un projet qui vise à redynamiser le réseau des entreprises par des actions de prospection, de valorisation, de fidélisation et d’accompagnement des entreprises formatrices.

    Au-delà de cela, il conviendra de développer une vision de l’alternance pour éviter qu’elle ne soit considérée hélas comme une filière de relégation dans les parcours d’enseignement et de formation comme c’est trop souvent le cas maintenant.

    Cette vision nécessite que les acteurs des différentes entités francophones valident un nouveau modèle, ce qui pourra faire partie des négociations futures, car il y a là une nécessité de préparer l’éducation des nouvelles générations, avec le déploiement du tronc commun de l’enseignement.