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Le manque de femmes dans le secteur de la construction

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 486 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 07/03/2023
    • de LEONARD Laurent
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    S'il y a 4 % de femmes en plus dans le secteur de la construction par rapport à l'année passée, elles sont encore très largement minorisées.

    Les ouvrières ne représentent ainsi que 1 % des travailleurs dans le secteur. Ce sont les chiffres de la Fédération flamande des PME et indépendants du secteur de la construction, la Bouwunie, qui considère que la proportion de femmes dans la construction est trop faible.

    La construction est pourtant un secteur primordial pour le tissu économique wallon. Mais de nombreux stéréotypes et idées préconçues perdurent : un homme sera maçon, une femme infirmière ; un homme, ça joue du marteau, une femme, ça ne sait pas se servir d'une foreuse. Il est grand temps de casser les codes et de faire de la construction un secteur vraiment mixte.

    Comment la Région encourage-t-elle les femmes à se former, à entreprendre, à travailler dans le secteur de la construction ?

    Quelles mesures Monsieur le Ministre a-t-il prises et compte-t-il prendre à l'avenir pour faire de la construction un milieu plus attractif pour les femmes ?

    A-t-il mis en place des campagnes dans les IFAPME pour inciter les femmes à s'inscrire dans des formations du secteur ?
  • Réponse du 30/03/2023
    • de BORSUS Willy
    Au sein des formations de l’IFAPME aux métiers du secteur de la construction (construction, électricité et bois), la part du public féminin représente, en 2022-2023, 5,5 % de l’ensemble des apprenants du secteur. C’est une augmentation de 2,2 % depuis la rentrée 2018-2019.

    L’IFAPME a renforcé ses actions de communication, de sensibilisation et de formation visant à lever les freins à une plus grande mixité dans les inscriptions de son offre de formation.

    Ces actions sont intégrées dans le Plan genre 2020-2024 de la Wallonie, porté par la Ministre de l’Égalité des chances et des Droits de la femme ; elles sont menées aussi dans le cadre de la reconstruction et de la relance de la Wallonie.

    Tant dans ses actions de communication que dans la mise en œuvre de son offre de formation, l’IFAPME est attentif à la question du genre et de la représentation des métiers, en particulier dans certains secteurs techniques, comme celui de la construction.

    L’IFAPME veille à mettre en place un accueil mixte et à donner une image non stéréotypée des formations et des métiers qui s’y rattachent pour permettre aux hommes et aux femmes de s’y identifier et de s’y former.

    Dans sa communication interne et externe, et en particulier dans ses supports visuels, l’IFAPME est attentif à mettre en avant la présence des deux genres, quels que soient les métiers présentés, indépendamment des stéréotypes liés à ces métiers.

    La représentation de duo hommes/femmes dans les supports de communication sur les métiers est prévue. Des parcours de formation en alternance particuliers menant à des « success stories » ou des témoignages, illustrant le dépassement des stéréotypes de genre sont mis en avant.

    Les lauréates des concours dans les métiers traditionnellement réservés aux hommes sont aussi mises en avant, notamment dans la construction.

    D’autres actions plus transversales sont aussi menées. Dans la révision actuelle du référentiel de formation des formateurs du Réseau, l’IFAPME est occupé à intégrer la dimension genre. Lors de la dernière journée pédagogique organisée pour le Réseau IFAPME, le 14 mars dernier, l’IFAPME a proposé un atelier « Fais pas ton genre » à tout le personnel encadrant.

    Dans le cadre de la reconstruction, le Gouvernement wallon a soutenu une campagne de communication pour attirer les jeunes vers les métiers du secteur de la construction, en étant attentif à la dimension genre.

    L’IFAPME a ainsi renforcé ses partenariats avec Constructiv, le fonds sectoriel de la construction, afin de mener des actions telles que la réalisation de portraits de jeunes femmes dans la construction. Ces vidéos sont mises en ligne sur le site de l’IFAPME ainsi que sur le site « Je construis mon avenir ».

    La campagne « Je Construis Mon Avenir » a été menée par Constructiv avec le secteur de la construction, Embuild Wallonie, et les opérateurs de formation.

    Nous avons récemment reçu les résultats. À titre d’exemple, la campagne a été vue sur Facebook et Instagram par 28 % de femmes et sur le réseau social Snapchat, utilisé majoritairement par les jeunes, par 57 % de femmes. Il est prévu de poursuivre en 2023 cette campagne de communication, toujours avec une dimension genre bien présente.

    Par ailleurs, le FOREm et les Centres de compétence mènent également des actions. En ce qui concerne les membres du personnel du FOREm et des détachés auprès du Réseau des centres de compétence, ils bénéficient d'une formation portant sur l'égalité des chances et la diversité.

    Ils peuvent également suivre une formation développée en collaboration avec Constructiv visant à proposer des solutions aux questions liées à l’intégration des femmes sur les chantiers de construction.

    La thématique du travail des femmes dans la construction est aussi abordée dans le cadre du dispositif « Point Com » consacré au secteur de la construction, qui fait partie de l’offre de service pour le personnel de l’Académie FOREm.

    Enfin, les Centres de compétence et les centres du FOREm jouent un rôle actif dans l’ouverture à la diversité en organisant des événements pour le secteur de la construction où le public visé est spécifiquement féminin, par exemple « Ladies dans la construction ».

    C’est en travaillant de concert avec le secteur, les professionnels et les opérateurs de formation que les représentations pourront évoluer.