/

La campagne de sécurité routière spécifiquement dédiée aux hommes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 242 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/03/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    En France, une campagne de sécurité routière spécifiquement dédiée aux hommes vient d'être lancée. Les hommes seraient plus dangereux que les femmes au volant.

    Les chiffres recueillis attestent de comportements lourds de conséquences pour les hommes et leur entourage. Selon un bilan provisoire de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) pour 2022, 78 % des personnes tuées étaient des hommes, 84 % des responsables présumés des accidents mortels sont des hommes, 93 % des conducteurs alcoolisés impliqués dans un accident sont des hommes et 88 % des jeunes conducteurs tués sont des hommes.

    La même tendance est également observée au Royaume-Uni.

    Madame la Ministre considère-t-elle que ce type de campagne est utile ?

    Observe-t-elle la même tendance concernant les hommes en Wallonie ?

    Veut-elle mener ce type de campagne en Wallonie ?
  • Réponse du 27/03/2023
    • de DE BUE Valérie
    En tenant compte des kilomètres parcourus, le risque des conducteurs de voiture hommes et femmes d’être impliqués dans un accident corporel de la route est similaire.

    En revanche, les accidents impliquant des hommes sont nettement plus graves que ceux impliquant des femmes. Sur la période 2017-2021, 76 % des tués sur la route étaient des hommes. Le risque d’accident mortel par kilomètre parcouru pour un conducteur de voiture homme est près de 2 fois plus important que celui d’une conductrice femme.

    Par ailleurs, les automobilistes hommes impliqués dans un accident corporel sont environ 2,5 fois plus souvent sous influence d’alcool que les femmes. Entre 2017 et 2021, 18 % des automobilistes hommes testés à la suite d’un accident étaient sous influence d’alcool, contre 7 % des femmes.

    En résumé, en tenant compte des habitudes de mobilité, les hommes wallons n’ont pas plus souvent des accidents que les femmes, mais ils ont plus souvent des accidents aux conséquences graves, et ce notamment, à cause de comportements problématiques pour la sécurité routière : vitesse excessive, conduite sous influence d’alcool …

    L’AWSR n’est pas convaincue de la pertinence et de l’efficacité d’une campagne de sensibilisation basée sur les différences liées au genre. Ce type de message étant en général très clivant et susceptible de susciter des tensions entre usagers.

    Le ton utilisé dans les campagnes de sensibilisation de l’AWSR se veut plutôt rassembleur et bienveillant. Dans sa communication, l’AWSR souhaite faire passer le message qu’en tant qu’usagers, nous sommes tous susceptibles de commettre des erreurs sur la route et de prendre des risques qui peuvent potentiellement mener à des accidents. Dès lors, l'AWSR souhaite prodiguer des conseils et des solutions pour éviter ce genre de situations. L’objectif n’étant absolument pas de pointer du doigt un type d’usager spécifique, susceptible de prendre davantage de risques.