à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Les chenils sont à saturation. La SPA de Charleroi indiquait très récemment que les chenils arrivaient à saturation.
La fin de la crise de la Covid-19 a entrainé un nombre d'abandons importants et la crise économique implique que les citoyens adoptent moins.
Mais aussi, quand les animaux sont saisis, ils doivent souvent rester jusqu'à deux mois avant de pouvoir être mis à l'adoption, suite au parcours du dossier judiciaire.
De plus, de nombreux chiens, surtout les grands chiens restent beaucoup plus longtemps dans les chenils, car ils ont moins la côte, à l'adoption, que les petits chiens.
Madame la Ministre est-elle informée de la situation des chenils en Région wallonne ?
Cette situation est-elle propre à la région de Charleroi ou l'ensemble des chenils wallons sont-ils impactés ?
Peut-elle nous faire un point sur la situation ?
Et enfin, que peut-elle implémenter pour éviter cette situation où le bien-être des animaux est mis à mal ?
Réponse du 30/05/2023
de TELLIER Céline
Les différentes crises, qu’il s’agisse de la crise sanitaire et énergétique, mettent en avant deux éléments importants dans notre rapport aux animaux. D’une part, il est certain que les animaux ont un effet bénéfique sur notre bien-être, notamment lors de périodes difficiles. D’autre part, cela ne doit pas nous faire oublier que les animaux sont des êtres sensibles. On n’achète pas un lapin comme on achète une glace ou un gadget pour se distraire en confinement. C’est bien le message que je veux faire passer à travers le permis de détention, et le renforcement des conditions de commercialisation des animaux de compagnie.
Dès lors, mon objectif, c’est d’agir en amont : limiter à la source le nombre d’animaux qui arrivent dans les refuges, suite à des acquisitions impulsives. Les refuges ont d’ailleurs salué la mise en application du permis de détention. Cette mesure vise donc à diminuer le nombre d’animaux pris en charge par les refuges.
Par ailleurs, même après une adoption ou un achat réfléchi, une famille peut être touchée de plein fouet par des difficultés comme une hospitalisation, une perte de revenus ou encore la crise énergétique. Les animaux ne devraient jamais être les victimes collatérales de telles crises, et on ne devrait jamais devoir se séparer de son animal pour des raisons économiques.
C’est la raison pour laquelle j’ai financé une trentaine de projets visant à faciliter l’accessibilité aux soins vétérinaires pour les publics précarisés. Je soutiens ainsi des permanences vétérinaires ou l’installation d’infrastructures pour les chiens dans les abris de nuit, par exemple. Ces initiatives s’ajoutent à des projets existants, comme les dispensaires Prince Laurent. Mon objectif, en concertation avec le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, est de visibiliser un maximum ces actions. Toutes les personnes qui ont besoin d’aide pour subvenir aux besoins de leur animal devraient être informées des projets existants. Une cartographie de ces projets a été transmise aux différentes communes, ainsi qu’une affiche de sensibilisation.
Par ailleurs, j’ai également réalisé un appel à projets pour soutenir les refuges, avec un soutien jusqu’à 10 500 euros par refuge, et une enveloppe totale de 350 000 euros. L’objectif de cet appel était notamment de soutenir les refuges dans l’accroissement de leur capacité d’accueil ou l’aménagement d’infrastructures favorisant le bien-être des animaux. Un futur appel à projets est également en cours de rédaction pour renouveler ce soutien.
Enfin, pour aider les refuges à réduire l’impact de la crise énergétique sur leurs dépenses, j’ai également mis en place une subvention de 2 000 euros par refuge. Elle permettra de financer les dépenses énergétiques, les soins vétérinaires ou l’alimentation. Cette prime s’ajoute aux 4 500 euros prévus pour chaque refuge dans le cadre de la crise sanitaire. Je ne doute pas que ce soutien, combiné à des mesures plus structurelles concernant les causes d’abandons, facilitera à terme le travail difficile, et pourtant nécessaire, des refuges.