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La surpopulation des corvidés

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 410 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 07/03/2023
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La surpopulation des pigeons est un problème auquel doivent faire face bon nombre de communes. Récemment, la Ville de Charleroi a fixé sa stratégie et a décidé d'installer des distributeurs de graines contraceptives pour réduire la population de pigeons en ville. Il fallait trouver une solution respectueuse du bien-être animal et les graines contraceptives permettent de réduire la population sans procéder à leur extermination.

    Fin janvier, Madame la Ministre était interrogée au sujet des dégâts commis par les nombreux corvidés sur les semis des agriculteurs.
    Ces derniers dans ce cadre peuvent solliciter une dérogation à la loi sur la conservation de la nature pour pouvoir mettre à mort des individus afin de prévenir des dommages importants aux cultures.

    Afin d'éviter la mise à mort de ces corvidés, la solution des graines contraceptives utilisées à Charleroi pour réduire la population des pigeons est-elle envisagée et proposée aux agriculteurs ?
  • Réponse du 18/10/2023
    • de TELLIER Céline
    Je tenais tout d’abord à insister sur le fait que ces dérogations n’ont pas comme objectif de diminuer les populations de corvidés, mais d’apporter des réponses à des problématiques locales, pour lesquelles des solutions alternatives telles que l’effarouchement ne peuvent suffire.

    L’utilisation de graines contraceptives n’est donc pas adaptée. En plus de présenter un risque potentiel pour d’autres espèces, elles ne permettent pas d’apporter une solution locale et ciblée, qui empêcherait les corvidés de s’installer sur les parcelles, ce qui est notamment l’objectif des dérogations.

    Des moyens existent pour prévenir les dégâts : effaroucheur visuel ou sonore, adaptation des pratiques de semis …. Ils montrent toutefois leurs limites, en raison des capacités d’adaptation des corvidés, en particulier la corneille noire. Certains d’entre eux nécessitent un investissement humain et financier important de la part des agriculteurs pour une efficacité très limitée dans le temps.

    Dans ce contexte, en cas d’insuccès des moyens de prévention, les agriculteurs peuvent solliciter une dérogation à la loi sur la conservation de la nature pour pouvoir abattre des individus afin de prévenir des dommages importants aux cultures. Pour l’octroi de ces différentes dérogations, la mise en place de technique d’effarouchement ou de protection (ex. cerfs-volants, semis profonds…) est évidemment un préalable nécessaire.

    À terme, la réponse à apporter devra être plus systémique, notamment à travers une réflexion sur l’amélioration des habitats. L’étude réalisée par le CIPF et financée dans le cadre de la « Recherche en production biologique » et portant sur la « Mise au point et évaluation de nouvelles solutions répulsives dans le cadre de la protection des semences face aux corvidés en culture de maïs biologique » devrait également permettre de diminuer les dégâts aux cultures de maïs imputés aux corvidés. Celle-ci nous permettra de trouver d’autres solutions, notamment face à l’abandon de produits d’enrobage comme le Mesurol nocifs pour notre environnement.