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La lutte contre les féminicides et les violences faites aux femmes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 318 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/03/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    En 2022, elles étaient au moins 24 femmes en Belgique à perdre la vie parce qu'elles étaient des femmes. Elles sont déjà trois en ce début d'année 2023.

    Un collectif « Stop Féminicide » se consacre à recenser les féminicides et leurs victimes à travers un travail de veille médiatique afin de mettre un visage et un nom sur ces chiffres.

    Les associations précisent que 90 % des féminicides sont commis par un partenaire ou ex-partenaire. Très fréquemment, ces féminicides sont précédés par des violences domestiques.

    La Région wallonne a maintenu les budgets qu'elle avait triplés en début de législature pour atteindre plus de 2 millions d'euros en 2023. Des institutions agréées mènent un travail de terrain essentiel. De nombreuses places d'accueil ont été créées.

    Madame la Ministre pourrait-elle nous faire le point sur ce dossier ?

    Outre les nombreux chantiers menés par la Région wallonne, où en est la concertation interministérielle sur le dossier ?

    Comment se déroule le travail sur le terrain ?

    A-t-elle rencontré les représentants du secteur ?
    Le cas échéant, quelles sont leurs demandes ?

    Travaille-t-elle actuellement à de nouvelles mesures ?
  • Réponse du 11/04/2023
    • de MORREALE Christie
    Le monitoring intermédiaire du Plan intrafrancophone de lutte contre les violences faites aux femmes a été approuvé en février 2023 par les gouvernements des trois entités concernées (RW-FWB-Cocof). Il a ensuite été transmis aux parlements de ces mêmes entités. Parmi les 40 mesures à mettre en œuvre au niveau wallon, 15 sont finalisées et 23 en cours de réalisation.

    Comme l’honorable membre le mentionne, les budgets pour l’accompagnement des victimes de violences de genre ont été triplés et pérennisés pour renforcer le travail de terrain des associations actives dans cette lutte. Au budget 2023, plus de 2 millions d’euros sont consacrés à cette politique pour 650 000 euros en 2019. Ces budgets triplés permettent notamment de financer de manière pérenne les 16 services déjà agréés et 2 en voie de l’être.

    Par ailleurs, depuis le début de la législature, près de 300 nouvelles places d’accueil pour faire face aux situations d’urgence des femmes victimes de violences ont été créées. Les maisons d’accueil pour femmes victimes de violences et leurs enfants sont malheureusement régulièrement saturées. Alors que l’on comptait 879 places en début de législature, on en comptabilisera 1 156 d’ici 2026. Certaines sont déjà ouvertes, d’autres en cours de réalisation. Au total, plus de 31 % de nouvelles places seront créées sur l’ensemble du territoire wallon.

    Nous sommes également en train de mettre en place un nouveau dispositif pour lutter davantage contre les féminicides. Ainsi, la Wallonie, la Province et la Ville de Liège, ainsi que les Pôles de ressources spécialisées en violences conjugales et intrafamiliales se sont unis pour mettre en place le premier dispositif interdisciplinaire pour contrer efficacement les risques graves liés aux violences dans le couple, le « DIViCo » (Dispositif Interdisciplinaire des Violences Conjugales).

    Inspiré de différents modèles québécois, ce dispositif peut être considéré comme les « soins intensifs des violences conjugales », dans la mesure où une situation inquiétante est mise « sous monitoring ». Ainsi, plutôt que de travailler en silo, les professionnels des différents secteurs vont mettre en commun leurs efforts pour réaliser une lecture claire des éléments à risque et des moyens pour les prévenir. Le « DIViCo » vise, en prévenant les dangers, à améliorer la sécurité des victimes, réduisant ainsi considérablement les risques de féminicide, d’infanticide ou encore de suicide.

    Conformément aux engagements pris dans le cadre du Plan intrafrancophone de lutte contre les violences faites aux femmes 2020-2024, je soutiens financièrement le processus d’élaboration du « DIViCo », via un subside de 60 000 euros par an.

    Depuis plusieurs années, je soutiens également le projet-pilote interdisciplinaire namurois, l’Espace « VIF », qui ouvrira ses portes aux professionnel.le.s du réseau cette année et dont les objectifs sont proches de ceux du DIViCo.

    Par ailleurs, une rencontre rassemblant les services agréés pour l’accompagnement des situations de violences entre partenaires et violences fondées sur le genre s’est tenue avec mon administration début février et une autre rencontre sera organisée dans les prochaines semaines, afin de favoriser les échanges au sein de ce secteur.

    Enfin, mes équipes travaillent également au renforcement des formations en violences pour les professionnels, afin d’améliorer la détection, l’orientation et la prise en charge dans les secteurs psycho-médico-sociaux.