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L'absentéisme croissant dans le secteur non marchand

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 321 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 10/03/2023
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    L'économiste Philipe Defeyt, membre de l'Institut pour un développement durable, s'est penché sur les statistiques relatives à l'absentéisme dans le secteur non marchand. Il y a plusieurs semaines de cela, ce même secteur s'était mobilisé en masse pour dénoncer la dégradation palpable de leurs conditions de travail et le manque de personnel.

    Philipe Defeyt établit un constat sans appel : le nombre de jours pour absentéisme a augmenté de 20 % entre 2018 et aujourd'hui dans le secteur non marchand. Le secteur le plus touché est celui de l'action sociale sans hébergement avec un taux d'absentéisme chiffré à 21,1 %. Ces chiffres interrogent et appellent une remise en question du secteur.

    Ils sont corrélés à un sentiment de perte de sens ressenti par de nombreux professionnels du secteur qui sont soumis à une cadence infernale et à des conditions de travail dégradées. On peut citer en exemple de ce climat délétère les récents témoignages des étudiants stagiaires infirmiers qui trop souvent effectuent le travail des infirmiers confirmés qui délèguent des tâches du fait de leur surcharge de travail.

    Par ailleurs, cela rejoint des propos que j'ai pu recueillir lors de mes rencontres avec des acteurs de terrain. L'objet de la question n'est pas ici de dénoncer l'absentéisme en lui-même, mais plutôt d'inviter à initier une réflexion collective sur les conditions de travail du secteur non marchand et sur l'attractivité actuelle de ces métiers essentiels.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de statistiques concernant l'absentéisme dans le secteur non marchand en Wallonie ?

    Quelles sont les mesures qu'elle a prises pour augmenter l'attractivité de ce secteur ?

    Quelles sont ses relations avec le secteur ?

    Une réflexion est-elle en cours pour améliorer de manière structurelle la qualité de travail des travailleurs du secteur ?
  • Réponse du 04/04/2023
    • de MORREALE Christie
    Depuis mon entrée en fonction, j’ai démontré sans équivoque ma volonté d’apporter des moyens considérables pour le secteur non-marchand dans son ensemble et ai toujours été extrêmement attentive aux besoins légitimes des travailleurs et de l’ensemble des parties prenantes.

    Au-delà de l’accord du Gouvernement wallon du 17 juillet 2020, dégageant des sommes considérables de manière structurelle afin de financer l’accord non-marchand durant la période 2021-2024 (plus de 710 millions d’euros sur la période ; 260 millions d’euros en vitesse de « croisière »), diverses mesures soutenantes et pérennes ont été mises en œuvre pour améliorer les normes d’encadrement, les conditions salariales et le bien-être au travail.

    Il n’en reste pas moins le constat que les métiers du secteur non-marchand se présentent comme peu attractifs et engendrent des difficultés de recrutement et de fidélisation. Dans ce cadre, je reste particulièrement soucieuse des conditions de travail, mais également des conditions d’hébergement des bénéficiaires accompagnées dans les structures dont la Région wallonne a la tutelle.

    Il appert que les besoins du secteur sont variés et diversifiés et afin d’y répondre de manière holistique et efficiente, il est nécessaire pour ma part de développer des collaborations et de travailler avec différents partenaires avec comme finalité commune la reconnaissance et la revalorisation des métiers.

    Nous attendons, par ailleurs, leurs propositions d’actions concrètes à mettre en place afin de renforcer l’attractivité du secteur et de lutter contre la pénurie du personnel. Il va de soi que je serai à leur disposition pour échanger autour des pistes de solution.

    Néanmoins partageant ce constat et sans attendre ces propositions, j’avais déjà demandé à l’AViQ de mettre en place un groupe de travail rassemblant des membres de l’Administration et des représentants des fédérations, afin de réfléchir à l’attractivité des fonctions dans le secteur de l’accueil et l’hébergement des personnes en situation de handicap.

    Ce groupe s’est réuni deux fois fin 2022 et une troisième réunion a eu lieu début 2023, aboutissant à une série de fiches de travail proposant des pistes concrètes en vue d’apporter des solutions à cette problématique. Les propositions concernent, par exemple, une valorisation pécuniaire du parcours professionnel antérieur, une adaptation des barèmes éligibles pour les fonctions en pénurie, une actualisation de certaines fonctions reconnues ou titres requis, et cetera.