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L’impact de la récente détection d’uranium enrichi sur les relations de la Wallonie avec l’Iran

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 140 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 17/03/2023
    • de GARDIER Charles
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    À la suite de la révolution de 1979, la République islamique d'Iran a dû faire face à de nombreuses sanctions économiques, qui n'ont pas permis à l'État de se développer davantage. Ces sanctions de la communauté internationale se sont multipliées en 2006, à la suite de la découverte de deux sites nucléaire, afin de dissuader le pays d'enrichir davantage son uranium.

    L'Accord de Vienne de 2015 a permis à la République de faire son retour sur le marché mondial après la levée des sanctions économiques grâce à la coopération sur son énergie nucléaire. Cependant, depuis la sortie des États-Unis de ce traité, sous la mandature du Président Donald Trump, les choses se sont de nouveau dégradées. En effet, l'Iran est revenu sur certains de ses engagements, notamment sur sa collaboration avec l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA), ainsi que sur son programme militaire, après la mise en place de nouvelles sanctions économiques des États-Unis.

    Le 28 février dernier, l'AIEA confirmait, à la suite d'une collecte d'échantillon dans une usine souterraine en Iran, la détection d'uranium enrichi à 83,7%, juste au deçà des 90% qui sont nécessaires pour la création de l'arme atomique.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre-Président de la situation ?

    Quelles sont les relations que la Wallonie entretient avec la République islamique d'Iran ?

    Les relations ont-elles évolué depuis le retrait des États-Unis de l'Accord de Vienne de 2015 ? S'il s'avère que le pays enrichit son uranium pour passer d'un programme civil à un programme nucléaire, quelle sera la vision du Gouvernement sur l'avenir des relations, notamment économiques, entre la Wallonie et l'Iran dans ce contexte politique?

  • Réponse du 30/05/2023
    • de DI RUPO Elio
    L’accélération alarmante du programme nucléaire iranien est effectivement une source de préoccupation.

    Le pays s’écarte manifestement de ses engagements et de ses obligations internationales. Cette situation accroît le risque d’une crise liée à la non-prolifération nucléaire.

    Malgré de nombreux efforts diplomatiques, notamment au niveau européen sous la médiation du Haut Représentant de l’Union européenne, l’Iran continue d’intensifier son programme nucléaire.

    Il est cependant essentiel de poursuivre les efforts diplomatiques afin de ramener l’Iran à la table des négociations.

    Sur ces questions, je renvoie l’honorable membre auprès de la Ministre des Affaires étrangères, compétente sur les questions de non-prolifération nucléaire.

    La Wallonie n’entretient aucune relation diplomatique avec l’Iran.

    Sur le plan économique, l’Iran est actuellement le 71e client de la Wallonie et son 61e fournisseur.

    En 2022, les exportations wallonnes représentaient un montant de 25,93 millions d’euros. La tendance récente montre une diminution relativement importante (-21,89 % par rapport à 2021).

    D’une manière générale, ces exportations sont fluctuantes et largement dépendantes des résultats d’un seul secteur, celui des machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques. Un secteur qui représente près de 70 % des exportations à destination de l’Iran.

    Compte tenu du contexte politique et des restrictions liées aux régimes de sanctions économiques, aucune action de promotion économique n’est prévue à destination de l’Iran.

    Je reste attentif à toute décision ou sanctions ultérieures que l’Union européenne déciderait sur cette question.

    La Wallonie est parfaitement en phase avec le positionnement de l’Union européenne et de la Belgique.