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La traque aux gaz à effet de serre par l'Organisation Météorologique Mondiale

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 777 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 17/03/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d'azote sont les trois principaux gaz à effet de serre (GES) à l'origine du changement climatique. L'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) vient d'approuver le projet de création d'une infrastructure mondiale de surveillance des GES destinée à combler les lacunes en matière de connaissances et de production de données et à soutenir les mesures visant à atténuer leurs émissions. Le projet doit encore être validé par le congrès de l'OMM en mai.

    Le nouveau cadre devrait faciliter les systèmes d'observation des gaz à effet de serre en surface et dans l'espace, avec des normes communes et un accès rapide à ses mesures. Le but ultime est de mieux informer sur les stratégies visant à lutter contre le réchauffement climatique. Ces données seront très utiles pour développer de nouvelles stratégies pour lutter contre le réchauffement climatique à l'avenir.

    Quel regard porte Monsieur le Ministre sur l'initiative de l'OMM ? Quelle serait l'utilité de cette infrastructure et des données collectées pour la Wallonie ?

    Puisqu'il s'agit d'une initiative de l'OMM, doit-on en déduire que seul l'IRM alimentera la base de données internationale ? La Wallonie dispose-t-elle de dispositifs susceptibles de fournir des données relevées sur son territoire ?

    Les enseignements tirés par cette nouvelle infrastructure pourraient-ils l'amener à revoir les divers objectifs repris dans la version actuelle du PACE ? Et de ses successeurs ?
  • Réponse du 08/05/2023
    • de HENRY Philippe
    L’objectif de l’Organisation météorologique mondiale vise à améliorer la connaissance scientifique de certains éléments liés aux changements climatiques avec de nouvelles mesures terrestres ou spatiales.

    Dans ce cadre l’OMM, rappelle que :

    « des incertitudes subsistent, notamment en ce qui concerne le rôle de l’océan, de la biosphère terrestre et des zones de permafrost dans le cycle du carbone. Nous devons donc entreprendre la surveillance des gaz à effet de serre dans le cadre d’un système terrestre intégré afin de pouvoir tenir compte des sources et des puits naturels, à la fois tels qu’ils fonctionnent actuellement et tels qu’ils évolueront en raison du changement climatique. Cela fournira des informations essentielles à la mise en œuvre de l’Accord de Paris ».

    Notre position au regard de cette stratégie de l’OMM est extrêmement positive puisque notre devoir est de constamment améliorer nos connaissances scientifiques et ainsi, réduire les incertitudes sur le fonctionnement du système climatique global. Ces données ont d’abord pour but d’alimenter les unités de recherches climatiques de nos Universités, de nos observatoires académiques et de nos administrations.

    Il faut noter qu’à la lecture des informations communiquées par l’OMM, ces données devraient être utilisées dans les modèles climatiques par exemple pour mieux intégrer l’impact des mécanismes de rétroaction. Cela devra donc permettre d’affiner par exemple les évolutions des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ou les estimations de l’élévation de la température et donc permettre une meilleure connaissance des impacts du changement climatique.

    Toutefois il faut bien comprendre que le climat désigne généralement le "temps moyen" ; il s’agit plus précisément d’une description statistique du temps en termes de moyennes et de variabilité de grandeurs pertinentes sur des périodes de plusieurs années pendant que la météorologie est l’évaluation du temps qu’il va faire à très court terme. Si ces nouvelles données devaient mettre en évidence un réchauffement global plus important que celui actuellement modélisé, il y aura lieu d’analyser la manière dont on pourrait remédier à cette question, y compris via les objectifs de réduction des émissions des différentes parties à l’Accord de Paris.

    A priori et comme c’est déjà le cas pour les données liées au système européen de surveillance de la terre « Copernicus », les résultats des observations seront disponibles en accès libre.

    La décision de l’OMM devrait seulement avoir lieu au mois de mai et des contacts peuvent aussi avoir lieu avec d’autres Institutions de recherche. Il s’agit ici d’un projet de recherche qui doit se voir sur une longue période. Il faudra laisser du temps à l’OMM pour calibrer leur système notamment dans le cadre de l’homogénéisation de ces informations. Comme l’honorable membre sait, les conditions et les outils de mesures évoluent au cours du temps, les séries climatologiques historiques établies pour la Belgique, ainsi que la validation et l’homogénéisation des données, ont été établies par la Politique scientifique fédérale.