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L'inquiétude des agriculteurs en matière de sécheresse hivernale

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 511 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/03/2023
    • de FONTAINE Eddy
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La pluviométrie dans notre Région est limitée depuis le début de l'hiver avec 8,3 litres/m2 en février au lieu de 65 litres. L'absence de neige pourrait présager une nouvelle sécheresse cet été. Les pluies d'automne et d'hiver peuvent nous rassurer, mais la situation reste préoccupante.

    Les météorologues annoncent déjà un printemps sec. Cette prévision doit être confirmée, mais les précipitations attendues ne permettraient pas de combler l'absence de l'apport bénéficiaire/considérable pour les sols, réalisé avec la fonte des neiges.

    Sans précipitations de neige, la France connait une sécheresse hivernale avec des conséquences importantes pour les agriculteurs. La Suisse vit le même épisode. Les hydrologues suisses recommandent d'ailleurs déjà des restrictions anticipées pour le pays dès le mois d'avril (interdiction du remplissage des piscines, arrosage des jardins, nettoyage des voitures…).

    Le Centre régional de crise se veut rassurant, mais reste vigilant. La situation des cours d'eau, des barrages et des nappes phréatiques fait l'objet d'une observation régulière.

    Le secteur agricole est inquiet pour leur production future et l'élevage. Les agriculteurs ont déjà fortement subi la sécheresse en 2023. Le fonds des calamités agricole avait dû être enclenché.

    Monsieur le Ministre peut-il nous donner le suivi des observations réalisé sur les cours d'eau et nappes phréatiques par le Centre régional de crise ?

    Une réflexion anticipée sur des mesures d'aide dans le cadre d'une nouvelle reconnaissance en calamité agricole est-elle en cours ?

    Comment pourrait se dessiner l'aide octroyée aux agriculteurs ?
  • Réponse du 13/04/2023
    • de BORSUS Willy
    Par suite du déficit de pluies hivernales durant le mois de février, les débits observés début mars sur l’ensemble des cours d’eau étaient extrêmement faibles pour la saison. Les pluies de ces derniers jours ont renversé la situation ramenant ceux-ci à des valeurs typiques, voire proches d’un régime de crue. Si nous devions connaître une sécheresse précoce comme les années 2020 et 2021, les débits pourraient rapidement revenir à des valeurs proches des étiages.

    En ce qui concerne les nappes d’eau souterraine, de manière générale, le niveau des nappes reste actuellement relativement bas pour la saison et comparable ou parfois inférieur aux niveaux observés à la même période lors des années sèches précédentes, entre 2017 et 2022.

    À l'exception des nappes aquifères les plus profondes ou captives qui réagissent traditionnellement plus tardivement et de manière tamponnée, la première quinzaine de janvier a vu la recharge entamée en décembre s’accentuer significativement à la faveur des précipitations importantes du début de cette année. Les précipitations se sont ensuite montrées nettement moins abondantes et, après avoir atteint un maximum aux environs du 17 janvier, les niveaux de la plupart des masses d’eau souterraine sont repartis à la baisse de manière plus ou moins marquée, tendant vers des niveaux très bas pour la saison.

    Une remontée des niveaux est néanmoins observée à la faveur des précipitations de ces trois dernières semaines. Celle-ci ne permet généralement pas d’atteindre les normales de saison, connues par exemple en 2016, mais ramène les niveaux des nappes à des valeurs comparables ou proches des niveaux observés à la même période lors des années sèches précédentes, entre 2017 et 2022.

    La quantité et la distribution des précipitations conditionnent toutes deux l’évolution de la remontée piézométrique. Avec l’arrivée du printemps et le développement de la végétation, la période la plus propice à la recharge des nappes aquifères va bientôt se terminer. Les précipitations de ces derniers jours sont donc les bienvenues, mais ne permettent généralement pas d’atteindre les normales de saison.

    En ce qui concerne les effets des sécheresses sur le secteur agricole, je suppose que l’honorable membre fait référence à l’année 2020, et non 2023 dont on ne peut bien évidemment prévoir si elle sera sèche, normale ou pluvieuse ; 2022 n’a pas fait l’objet d’une annonce d’une intervention du fonds des calamités agricoles.

    La dernière fois que le fonds des calamités agricoles a été sollicité pour indemniser les agriculteurs, ce fut donc pour compenser les pertes dues à la sécheresse de 2020. Vu les dégâts subis par le secteur agricole en 2022 avec une nouvelle sécheresse, j’étudie la possibilité de proposer au Gouvernement une nouvelle intervention de ce fonds pour la sécheresse 2022, reconnue par l‘IRM.

    Concernant 2023, il est bien trop tôt pour parler d’intervention du fonds des calamités.

    Je rappelle la mise en ligne par mon administration d’un site internet accessible via le portail de l’agriculture et exclusivement dédicacé à l’adaptation à la sécheresse.