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L'entrepreneuriat féminin en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 516 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/03/2023
    • de DISABATO Manu
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le Ministre fédéral des Indépendants et des PME a exposé un rapport comprenant 25 mesures touchant à l'accès au financement des entrepreneures lors de la clôture d'une table ronde sur le sujet en février 2023 et deux chapitres sont en lien avec les entités fédérées : « La présentation d'une plateforme présentant les success-stories de l'économie belge en concertation avec ces entités » et « les informations adressées à celles-ci ». En outre, la Déclaration de politique régionale mentionne que « le Gouvernement assurera un accompagnement spécifique aux femmes créatrices de leur propre emploi et d'entreprise, notamment à travers une nouvelle programmation renforcée d'entrepreneuriat féminin pour la période 2021-2025, qui soutiendra la création de couveuses d'entreprises féminines ».

    Selon le réseau Diane, environ 148 000 femmes sont indépendantes en Wallonie et à Bruxelles. Pour le SPF Économie, en Belgique et en 2021, 12,9 % des indépendantes ont moins de 30 ans et 23,3 % d'entre elles ont un âge entre 30 et 40 ans.

    Néanmoins, selon une enquête du réseau Diane auprès de 3 750 femmes entrepreneures, 40 % de celles-ci estiment qu'il est plus compliqué d'entreprendre quand on est une femme et les obstacles les plus cités sont le maintien d'une vie privée/professionnelle ou les contraintes à chercher de nouveaux clients.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre part à la table ronde touchant à l'entrepreneuriat féminin du Gouvernement fédéral ?

    Peut-il exposer les informations touchant aux entités fédérées qui proviennent de cette dernière ? La concertation pour le lancement d'une plateforme des success-stories belge a-t-elle eu lieu ?

    Peut-il faire le point sur l'ensemble des mesures qu’il a mises en place pour favoriser l'entrepreneuriat féminin et pour faire face aux nombreux obstacles rencontrés par cet entrepreneuriat ?

    Peut-il nous informer de l'état d'avancement du projet de création de couveuses féminines prévues dans la DPR et des conditions à remplir pour y accéder ?
  • Réponse du 13/04/2023
    • de BORSUS Willy
    J’ai bien pris connaissance du plan déployé par le Gouvernement fédéral visant à favoriser l’accès des femmes entrepreneures au financement. Je le salue. L'accès au financement est une thématique primordiale du développement des activités entreprises par des femmes. Les travaux du Ministre Clarinval ont relevé certaines mesures sur les financements et les accompagnements qui relèvent des politiques de compétences régionales.

    Je suis particulièrement, et depuis longtemps, sensible à l’égal accès des femmes entrepreneures aux différentes sources de financement et/ ou d’accompagnement. Notons que le nombre de femmes qui créent des entreprises sur notre territoire augmente depuis une dizaine d’années. Pour information, en 2021, 27 238 entreprises ont été créées par une femme contre 39 589 créations par un homme. La différence reste notable, mais je suis heureux de constater qu’elle régresse d’année en année. En 2021, c’est en Wallonie que l’on comptait le plus haut taux de femmes indépendantes (35,4 % du nombre total d’indépendants).

    Comme l'UCM l'indiquait dans son dernier baromètre, l’entrepreneuriat des femmes est essentiel pour l'équité et pour le développement économique. Les femmes entrepreneures apportent une contribution importante à l'économie et à la création d'emplois, mais elles sont souvent confrontées à des obstacles supplémentaires qui les empêchent de réaliser leur projet ou les freinent dans sa réalisation. Ainsi, la promotion de l’entrepreneuriat féminin est bénéfique à la fois pour l’emploi, pour les entreprises, mais aussi pour l’ensemble de la société.

    En complémentarité avec le plan développé par le Gouvernement fédéral, je souhaite continuer à contribuer au soutien au développement de l’entrepreneuriat féminin. Dans les prochaines semaines, je rencontrerai les divers réseaux d’entrepreneures ainsi que les représentants des différentes BU de Wallonie-Entreprendre responsables de l’accompagnement et du financement des entreprises afin d’entendre et d’identifier les besoins concrets complémentaires et de proposer des leviers d’action.

    Concrètement, je souhaite que sous cette législature, la sensibilisation des membres des comités d’investissement de WE à la question du genre soit accrue afin d’amplifier le nombre de dossiers d’investissements portés par des femmes. En collaboration avec le Ministre Clarinval, nous avons l’objectif d’obtenir une cartographie de l’état de l’entrepreneuriat féminin en Wallonie et cela passe, notamment, par une « cartographie » du portefeuille de Wallonie-Entreprendre en fonction du genre. En outre, et dans la même optique, il me semble important d’intégrer un indicateur genré dans les grilles d’analyse des demandes de financement (obtention de statistiques sur l’intervention en fonction du genre). Enfin, en fonction des différentes rencontres menées dans le courant du premier semestre, il pourrait être mis en place un appel à manifestation d’intérêt visant à mettre en avant les réseaux de femmes entrepreneures existants.

    En tout état de cause, il me semble important de souligner que le principal levier de développement de l’entrepreneuriat féminin, c’est la sensibilisation. Les pouvoirs publics ainsi que les différents réseaux ont le devoir de mieux communiquer sur les outils ainsi que les différentes possibilités d’accompagnement et de financement existants et visant à faire grandir encore le nombre de femmes entrepreneures en Wallonie. Pour ce faire, la valorisation de success stories est également essentielle. La création de nouvelles opportunités, la réduction de la pauvreté, l’amélioration de l’accès aux services, la stimulation de l’innovation et la réduction des inégalités entre les genres, sont autant de bénéfices potentiels que l’économie peut tirer d’une présence accrue des femmes dans l’écosystème entrepreneurial. Je prendrai donc toute ma part dans les différents efforts à mener pour arriver à cette fin.

    Pour ce qui concerne le projet de création de couveuses, le plan genre approuvé par le Gouvernement a prévu que, en cohérence avec les actions envisagées par Wallonie entreprendre, la Ministre de l’Emploi, Christie Morreale, confie des missions spécifiques aux 12 structures d’accompagnement à l’autocréation d’emploi (SAACE) afin de développer un axe « autocréation d’emploi féminin » dans le cadre de Starter Wallonia.

    Celles-ci sont aujourd’hui agréées en Wallonie pour accompagner les porteurs de projets d’autocréation d’emploi et leur permettre, le cas échéant, de tester leur projet en bénéficiant d’un encadrement et d’une protection des droits liés à leur statut de demandeuses d’emploi. Ma collègue finalise la réforme concernant ce dispositif.

    De plus, le chèque formation à la création d’entreprise reste disponible pour les publics cible qui ne sont pas éligibles au dispositif SAACE. Je renvoie donc l’honorable membre vers ma collègue pour les détails concernant ce projet spécifique.