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L'intégration de la blockchain dans l'économie réelle wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 517 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/03/2023
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Je relaie ici la préoccupation d'agents actifs dans le secteur de la blockchain.

    Le contrôle des chaînes d'approvisionnement est un élément crucial. En effet, il est primordial pour les entreprises d'assurer une traçabilité des marchandises qu'elles reçoivent et pour les consommateurs d'avoir accès à une information claire sur l'origine des produits qu'ils achètent.

    La technologie blockchain pourrait permettre de répondre à ces besoins puisque les enregistrements de toutes les transactions numériques sont partagés avec ses utilisateurs depuis la création de la base donnée.

    Tout enregistrement est vérifié et doit faire l'objet d'un consensus par la majorité des participants au système. Une information ne peut être effacée ou retirée puisque chaque « bloc » comprend un historique des transactions réalisées.

    Donc, via ce système, il est possible d'une part, pour chaque acteur de la chaîne de production de consulter le parcours des produits, étape par étape, et les transformations qui ont été apportées et d'autre part, de réaliser des audits et des contrôles de qualité de manière instantanée.

    Des mesures sont-elles prévues afin d'intégrer la technologie blockchain au contrôle des chaînes d'approvisionnement des entreprises wallonnes ? S'agit-il de la compétence de Monsieur le Ministre, d'une compétence fédérale ou d'une compétence partagée ?

    Monsieur le Ministre peut-il me préciser quelle place occupent les deep tech, aujourd'hui, dans le cadre du contrôle de la traçabilité ? A-t-il des chiffres ?

    Quels sont ses contacts avec les acteurs du secteur sur la thématique ?
  • Réponse du 13/04/2023
    • de BORSUS Willy
    La technologie blockchain constitue une véritable innovation dans le monde de l’Internet. Cette technologie rend possible le stockage et la transmission d'informations de manière sécurisée et certifiée, sans intervention d’aucune autorité centrale. La blockchain ne se limite pas aux cryptomonnaies qui n’en sont qu’une application.

    Un budget de l’ordre de 3 millions d’euros est activé dans le cadre du Plan de la relance pour le développement de la blockchain, et plus largement pour ce que l’on appelle le « web décentralisé » ou le « web3 » (en opposition au web 2.0 actuel).

    Les moyens prévus pour le développement de cette innovation passent par 3 grands axes stratégiques :
    1. Informer, sensibiliser et former des entreprises ;
    2. Créer une infrastructure distribuée et mettre en place un environnement permettant la formation par la pratique, l’expérimentation, la recherche et la création de proof of concept. Cette infrastructure sera déployée et maintenue par des entités publiques et privées partenaires du projet tels les entreprises, les universités et les centres de recherche ;
    3. Capitaliser sur les technologies, méthodologies, expertises scientifiques et économiques afin de développer des projets de technologie « web3 » qui serviront de cas d’usages supportés par les Pôles, les filières et les entreprises.

    Les partenaires industriels et institutionnels qui le souhaitent auront l’opportunité de financer des nœuds supplémentaires de l’infrastructure blockchain pour leur usage propre, en tant qu’environnement de tests, par exemple.

    Les parties prenantes du secteur blockchain seront activées deux fois par an avec l’objectif de développer des tests et des cas d’usages réalistes de la blockchain en Wallonie.

    Des dynamiques sectorielles seront initiées en collaboration avec les projets connexes de Digital Wallonia, les pôles de compétitivité, ainsi que les projets issus du FEDER de manière à stimuler les entreprises.

    Il faut finalement ajouter les financements qui ont déjà permis d’accompagner et de financer des entreprises du secteur de la blockchain à se développer via d’autres initiatives. Je voudrais citer à ce propos les actions portées par l’ex-WING, devenu Wallonie Entreprendre, en matière de « deep tech ».

    Enfin, matière de répartition des compétences au sujet du contrôle des chaines d’approvisionnement, la Région wallonne dispose de compétences qui intègrent la réglementation et le contrôle des chaînes d'approvisionnement des entreprises sur son territoire. A contrario, les dispositions liées aux normes de sécurité alimentaire ou à la santé peuvent être partagées avec le Gouvernement fédéral.

    En termes de chiffres, la Wallonie compte aujourd’hui une trentaine d’acteurs qui se spécialise dans la blockchain. En ce qui concerne l’Internet des objets, les entreprises peuvent compter sur un écosystème important puisque plus de 200 acteurs sont positionnés sur la thématique. La question de l’honorable membre concerne aussi le stockage virtuel des données qui représente près de 140 acteurs wallons.

    Ces différents écosystèmes en lien direct avec la blockchain peuvent également se reposer sur les plus de 100 acteurs wallons qui se spécialisent en robotique et en automation ainsi que 70 spécialisés acteurs spécialisés en interopérabilité entre les différents langages de programmation utilisés.

    Par ailleurs, la Wallonie compte plus de 250 acteurs spécialisés dans le traitement et l’analyse de la donnée, dont elle connaît l’importance pour le développement des technologies blockchain. Toujours en lien avec la donnée, la Wallonie compte approximativement 195 entreprises spécialisées en intelligence artificielle et plus de 20 en machine learning.