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L’édition 2023 du baromètre de la mobilité d’Europ Assistance

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 798 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/03/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La presse s'est fait l'écho de l'édition 2023 du baromètre de la mobilité d'Europ Assistance, réalisé auprès d'un millier de Belges quant à leurs attentes en termes de mobilité, l'évolution de leurs habitudes et de leur acceptation de la transition vers la mobilité douce.

    À l'heure où la mobilité constitue une thématique connexe aux enjeux environnementaux et économiques, une quantité de conclusions de ce baromètre ne manqueront pas de faire écho aux travaux de cette commission. Je pense à cette statistique selon laquelle seuls 36 % des sondés considèrent réaliste la transition vers une mobilité 100 % électrique d'ici à 2035, tandis que l'on observe des disparités entre différentes tranches d'âges quant aux habitudes de mobilité. Plus les sondés sont jeunes, plus ils semblent réceptifs à la mobilité douce, tandis que cette dernière semble mieux accueillie par les habitants des milieux urbains que par les ruraux, même si l'intensification de la mobilité douce dans les villes semble également augmenter le sentiment d'insécurité routière des usagers.

    L'aspect fiscal est également mis en avant, les Belges se déclarant davantage enclins à opter pour un mode de transport plus respectueux de l'environnement si un coup de pouce financier leur était proposé, que cela soit en termes de prime à l'achat ou de réduction de taxes.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance des conclusions de l'édition 2023 du baromètre de la mobilité d'Europ Assistance ?

    Quelle est sa réaction aux différentes conclusions développées ?

    Concordent-elles avec des analyses similaires menées par son administration ?

    Peut-il faire le point sur les différentes aides proposées par la Wallonie en vue d'encourager les citoyens à opter pour une mobilité douce ?

    Une stratégie est-elle sur la table du Gouvernement en vue d'orienter les efforts de ce dernier quant à la transition écologique à destination du monde rural ou des personnes plus âgées ?

    Une concertation avec ses collègues du Gouvernement a-t-elle déjà eu lieu à cet égard ?
    Qu'en ressort-il ?
  • Réponse du 08/05/2023
    • de HENRY Philippe
    Le baromètre Mobilité d’Europ Assistance montre que c’est principalement le prix d’achat qui freine le citoyen au passage à l’électrique. Le problème de la disponibilité des bornes vient en seconde position.

    Concernant le prix du véhicule, si on compare le cout total de possession, appelé TCO, d’une voiture électrique par rapport à une voiture thermique, on arrive à des montants similaires. Des études récentes montrent qu’en Belgique, la voiture électrique est même plus avantageuse que la voiture thermique en terme TCO. Même si les mensualités relatives à l’emprunt d’une voiture électrique sont plus élevées, ces dépenses sont compensées par le prix du carburant, les entretiens et les taxes.

    Concernant la position des citoyens sur la disponibilité des bornes électriques, il faut analyser les chiffres d’Europ Assistance avec prudence. En effet, aujourd’hui, il n’y a que très peu de citoyens qui possèdent une voiture électrique. Est-ce qu’il est donc pertinent de demander à tous les citoyens leur avis sur la disponibilité des bornes de rechargement alors qu’ils ne rechargent jamais leur véhicule ? Quand on regarde le taux de chargement des bornes électriques, elles sont toutes largement sous-utilisées.

    En revanche, je suis parfaitement aligné qu’il faut augmenter aujourd’hui le nombre de bornes pour anticiper l’augmentation drastique du nombre de véhicules électriques à venir.

    En réalité, aujourd’hui, le frein principal au passage à la voiture électrique n’est ni le coût de la voiture électrique ni le nombre de bornes disponibles. Le frein principal est la peur du changement.

    Car il y a clairement un changement radical lorsqu’on passe d’une voiture thermique à une voiture électrique : temps nécessaire pour recharger son véhicule, localisation des points de recharges, mode de conduite, type d’entretiens, absence des bruits du moteur … Le concept de se déplacer en voiture électrique est nouveau dans les esprits des citoyens. Il est donc normal qu’une majorité exprime des inquiétudes.

    Par rapport à l’accès à la mobilité pour les habitants de l’ensemble du territoire, y compris rural, la SRM prévoit d’organiser l’accessibilité de la Wallonie par un réseau de transport en commun hiérarchisé, avec des objectifs ambitieux.

    Au niveau du développement des transports publics, je voudrais souligner une nouvelle fois le développement du réseau structurant Express en complémentarité avec le réseau ferroviaire.

    Celui-ci propose actuellement 28 lignes afin de relier avec rapidité et confort les villes wallonnes ou Bruxelles. Ces lignes constituent une plus-value indiscutable en milieu rural, qu’elles desservent tout au long de leur parcours.

    En parallèle, des redéploiements de l’offre sont organisés par zone dans toute la Wallonie jusque 2030. Ceux-ci ont pour but de définir un nouveau réseau TEC, au regard des enjeux actuels et futurs de mobilité.

    Parallèlement, la Wallonie promeut le développement de mobipôles à proximité des arrêts du réseau structurant de transports en commun. Ceux-ci sont développés à travers le droit de tirage PIMACI que j’ai mis en place. Ils sont destinés à chaque commune, y compris rurale.