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La distribution de protections hygiéniques gratuites

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 328 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/03/2023
    • de SAHLI Mourad
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Je constate avec satisfaction la décision du Gouvernement wallon d'étendre la distribution de protections hygiéniques gratuites aux provinces du Luxembourg et du Brabant wallon.

    Comme l'a souligné Madame la Ministre, la précarité menstruelle est malheureusement toujours bien présente dans notre société.

    Cette initiative est donc plus que nécessaire afin de faire évoluer le droit des femmes en Belgique et surtout de pallier les besoins des plus précarisées d'entre elles, comme les personnes sans abri, les étudiantes, et celles disposant d'un salaire à bas revenus.

    Un an après le début du projet pilote de distribution de protections dans les Provinces de Liège, Namur, et du Hainaut, Madame la Ministre a-t-elle identifié des endroits « stratégiques », c'est-à-dire des zones où les besoins de protections gratuites sont plus élevés ?
    Si oui, une offre plus importante est-elle envisagée dans ces zones ?

    Par quels canaux de communication prévoit-elle d'informer les citoyennes, afin que toutes puissent bénéficier de cette aide sur le territoire wallon ?

    Compte-t-elle proposer aux femmes d'autres moyens de protections réutilisables comme les cups ou les sous-vêtements menstruels par exemple ?
  • Réponse du 26/04/2023
    • de MORREALE Christie
    La lutte contre la précarité menstruelle est un des enjeux prioritaires de ma politique en faveur des droits des femmes et de l’égalité des genres. L’accès gratuit aux protections hygiéniques constitue un droit fondamental qui relève tant de la lutte contre la pauvreté que du droit à la santé, particulièrement à la santé menstruelle.

    Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan genre wallon 2020 – 2024, un projet pilote consistant à distribuer des protections hygiéniques gratuitement à des femmes précarisées a été lancé à la fin de l’année 2021. Un budget de 440 000 euros est dédié à ce projet, subventionné du 1er novembre 2021 au 31 mars 2023 et déployé dans les provinces de Hainaut, de Namur et de Liège.

    Au vu des premiers résultats positifs du projet pilote et pour mieux répondre aux besoins des femmes en situation de précarité menstruelle partout en Wallonie, il a été décidé d’étendre ce projet aux provinces du Brabant wallon et de Luxembourg à partir d’avril 2023, avec un budget de 675 000 euros pour toute la Wallonie. Dès ce mois de mai, une coordination générale du projet sera assurée par l’antenne régionale liégeoise de SORALIA.

    La distribution des protections est assurée par les antennes régionales de SORALIA et leurs partenaires (maisons médicales, centres de planning familial, abris de jour, et cetera) qui connaissent les lieux stratégiques où les besoins sont les plus criants. Ces différents opérateurs se chargent de la communication vis-à-vis de leur public. Des dépliants sont notamment disponibles dans les lieux de distribution, afin d’informer les femmes et les filles qui fréquentent ces services et d’assurer la visibilité du projet.

    De plus, bien qu’actuellement, seule l’antenne régionale de SORALIA Liège renseigne clairement les lieux de distribution partenaires sur son site Internet, il est prévu de développer l’axe communication à l’échelle du territoire wallon en 2023 pour, entre autres, mieux renseigner les lieux de distribution. La communication passera essentiellement par les canaux de SORALIA, avec un relai sur le portail de l’Action sociale (SPW IAS).

    Par ailleurs, la question de la distribution d’autres protections menstruelles, particulièrement des protections réutilisables comme les cups et les culottes menstruelles, avait été abordée lors de la Conférence Interministérielle Droits des femmes dont j’ai assuré la Présidence en 2021. Cette question s’est également posée lors du lancement du projet pilote et fait toujours l’objet de discussions. Si les protections réutilisables présentent des avantages non négligeables du point de vue écologique et économique, leur entretien nécessite de pouvoir avoir accès facilement à des points d’eau, auxquels un certain nombre de femmes et de filles n’ont malheureusement pas accès. C’est particulièrement le cas du public en situation de précarité.

    Rappelons également que d’autres initiatives proposent des distributions de protections réutilisables, c’est notamment le cas de l’ASBL BruZelle. Par ailleurs, les protections internes n’ont pas été retenues pour notre projet, car réutilisables ou non, elles présentent un risque de choc toxique si elles sont mal utilisées.

    Tenant compte de ces éléments, les serviettes hygiéniques à usage unique ont été retenues en ce qu’elles constituent la protection la plus accessible et la plus universelle. Elles représentent la solution la plus adéquate pour les publics en situation de précarité et elles s’adaptent le mieux aux réalités de toutes les femmes.

    Toutefois, chaque initiative encourageant la lutte contre la précarité menstruelle est complémentaire et nécessaire pour répondre aux besoins des personnes menstruées en Wallonie, quelle que soit leur réalité.

    En ce qui concerne les endroits stratégiques de distribution, les moyens débloqués pour le projet de lutte contre la précarité menstruelle ont été répartis en fonction de la taille des provinces. Le projet répond à des demandes jusqu’ici relativement équivalentes en fonction de la région dans lequel il se déploie et les structures partenaires sont fournies au prorata de leurs besoins.