La lutte contre la prolifération des nids de frelons
Session : 2022-2023
Année : 2023
N° : 432 (2022-2023) 1
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Question écrite du 20/03/2023
de KAPOMPOLE Joëlle
à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Les frelons sont invasifs et prennent la place des espèces endogènes. Il y a certes un danger limité pour l'homme selon les experts, car le frelon n'est pas agressif si l'on ne l'importune pas, mais il est dangereux pour les abeilles, car il reste en vol stationnaire près de ruches pour attraper les insectes qui en sortent.
Les nids de frelons, prolifèrent et la société mandatée par la Région wallonne est débordée et ne suit plus les demandes.
Quelles mesures entend prendre le Gouvernement afin de lutter contre l'invasion des frelons pour la quiétude des citoyens d'une part et d'autre part pour sauver nos abeilles ?
Réponse du 23/06/2023
de TELLIER Céline
Je comprends l’inquiétude, légitime, suscitée par le frelon asiatique. Cet insecte est régulièrement pointé du doigt, notamment pour son agressivité vis-à-vis des abeilles. Comme je l’ai déjà expliqué, à son arrivée sur notre territoire en 2016, la Région wallonne a mis en place des actions pour tenter de freiner sa progression, notamment la neutralisation systématique des nids. Cette technique n’a malheureusement pas donné les résultats espérés, puisque le nombre de nids détruits est en constante augmentation. Malgré une lutte intense, nous sommes passés de 204 nids en 2021, à 1850 nids en 2022. Nous devons donc adapter notre stratégie de lutte en fonction de cette nouvelle réalité.
Cette espèce est désormais largement répandue en Europe occidentale et devenue quasi impossible à éradiquer, comme malheureusement d’autres espèces exotiques envahissantes.
En conséquence, nous avons basculé vers des stratégies de gestion raisonnées, adaptées en fonction de la dangerosité, et en bonne collaboration avec mon collègue Willy Borsus.
Ainsi, pour les apiculteurs, un projet d’« Appui à la filière apicole pour la mise en place d’une gestion durable du frelon asiatique » a été établi. Ce projet bénéficie du budget de 267 000 euros que l’honorable membre mentionne. Il s’agit d’installer une action durable dans le temps basée sur la prévention, la protection et la neutralisation des nids quand nécessaire. L’objectif est d’accompagner le secteur dans sa cohabitation avec le frelon asiatique. Les actions sont menées par trois parties prenantes : le CARI, le CRA-W et le secteur apicole.
La Semaine de l’abeille a déjà été une opportunité de sensibiliser ce public. Pour plus de détails concernant le soutien du secteur apicole, je l’invite à questionner mon collègue Willy Borsus, en charge de la compétence.
En ce qui concerne les pouvoirs locaux, le 8 mai dernier, mon administration a adressé un courrier aux communes pour les informer de l’évolution de notre stratégie. L’UVCW a également été informée.
Par ailleurs, un soutien est octroyé aux communes, via la formation organisée par le CRA-W, à destination d’intervenants pouvant agir dans les zones de secours ou les communes pour neutraliser les nids problématiques. Pour les domaines du SPW, cette neutralisation sera assurée par mon administration, au travers d’un marché de service. Avant de développer de nouvelles politiques, nous souhaitons d’abord mettre en œuvre et tester cette stratégie. Une évaluation aura lieu à la fin de la saison.
En conclusion, comme elle le constatera, de nombreuses mesures sont déjà mises en place pour accompagner les apiculteurs et les pouvoirs locaux dans cette nouvelle stratégie. Je rappelle aussi que je soutiens déjà très largement les communes pour leurs actions en matière de Nature, par exemple à travers le programme Yes We Plant ou BiodiverCité. Je poursuis également des actions pour gérer la problématique plus générale des espèces exotiques envahissantes. Mon objectif est bien d’anticiper au mieux, pour éviter que la situation du frelon asiatique ne se répète avec d’autres espèces. Car s’il est important de ne pas laisser les acteurs de première ligne démunis, comme les communes ou les apiculteurs, l’idéal est évidemment de leur épargner la présence d’espèces exotiques envahissantes.