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Les zones 30 et le placement de radars permanents en agglomération

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 263 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/03/2023
    • de KELLETER Anne
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Nous avons eu l'occasion d'évoquer récemment le baromètre de la sécurité routière de Vias et je voudrais revenir sur les chiffres inquiétants concernant notamment les cyclistes. En effet, contrairement à ce que Madame la Ministre a pu défendre, le bilan 2022 est aussi mauvais pour les cyclistes qu'en 2019, avant la période de confinement donc. Elle insiste sur l'importance de sensibiliser sur le partage de la route entre les différents usagers, dès lors comment justifie-t-elle qu'aucune des recommandations effectuées lors des états généraux wallons de la sécurité routière de 2020 n'ait été mise en place depuis ?

    Il est notamment recommandé d'intensifier les zones 20 ou 30 en agglomération, ce qui permettrait une circulation plus sécurisante pour les usagers « vulnérables ». En effet, un piéton a 5 fois plus de risques de décéder dans un accident impliquant un véhicule à 50 km/h que s'il roule à 30 km/h.

    Il est déplorable que le seul régime de vitesse qui ait été diminué de manière structurelle depuis le début de la législature est celui sur les pistes cyclo-piétonnes. Est-il prévu d'augmenter le nombre de « zones 30 » dans les agglomérations wallonnes ?
    Le cas échéant, quels sont déjà les zones identifiées et les délais pour le changement de ces limitations ?

    Au-delà de la diminution des limitations de zones de vitesse en zone urbaine, il est également recommandé de renforcer le contrôle du respect de ces limitations. Une enquête menée par l'AWSR révèle que l'augmentation des radars pousse 66 % des Wallons à être plus vigilants au respect des limitations de vitesse. C'est d'ailleurs dans les zones 30 que les limitations sont le moins respectées : en 2021, plus de 26 000 excès de vitesse ont été enregistrés dans des zones 30 en Wallonie. À titre d'exemple, la police locale de Liège relève 2612 PV dans les zones 30 temporaires et plus de 2400 dans les zones 30 alors que c'est justement des zones fréquentées par davantage d'usagers « faibles ».

    La sécurité routière, la proximité de centres d'intérêt ou d'arrêts de bus et la vitesse pratiquée sont des critères pour le placement de radars qui sont particulièrement pertinents en milieu urbain.

    Ne serait-il pas pertinent d'avoir une politique différenciée de placement des radars fixes pour les zones denses où se concentrent les masses les plus nombreuses d'usagers « vulnérables », susceptibles d'être mis en danger par des chauffards et par la vitesse ?
  • Réponse du 28/04/2023
    • de DE BUE Valérie
    L’honorable membre me demande de justifier qu’aucune des recommandations des États généraux de la Sécurité routière n’ait été mise en place depuis 2020. Je ne peux qu’y opposer un certain étonnement ; je réponds à diverses questions à ce sujet à chaque Commission et le nombre de questions écrites auxquelles j’ai répondu doit se compter en centaines depuis fin 2020. Au-delà des réponses particulières aux questions posées dans sa question écrite, je ne peux que la renvoyer à la lecture attentive des différents comptes-rendus de ces travaux parlementaires.

    Concernant les statistiques qu’elle évoque, nous déplorons en 2022, 18 cyclistes décédés pour 21 en 2019. Ceci n’est pas satisfaisant loin s’en faut, mais la tendance est à la baisse, objectivement. La tendance est moins favorable pour les blessés, j’en suis bien consciente.

    Parmi mes 10 mesures prioritaires pour la sécurité routière en Wallonie présentées à la suite des États généraux de 2020, figure l’augmentation du nombre de zones à vitesse apaisée en agglomération, c'est-à-dire les zones piétonnes, les zones de rencontre, erronément appelées parfois zones 20, et les zones 30.

    J’ai d’ailleurs revu et assoupli en juillet 2020 les instructions pour leur instauration de manière définitive ou temporaire. Je n'ai donc pas attendu le PACE.

    Comme je l’ai déjà indiqué, je souhaite, pour ma part, travailler en partenariat avec les communes. Ce sont elles qui connaissent le mieux leur territoire, elles qui peuvent au mieux identifier les portions qu’il conviendrait de faire basculer dans une de ces catégories.

    Je souhaite également que la Région se profile en accompagnant des communes et leur mette à disposition des outils d'aide à la décision et de concrétisation de celle-ci.

    Les conseillers régionaux en sécurité et signalisation sont constamment sur le terrain auprès des communes pour les accompagner en ces matières, mais également à la mise en place de ces zones.

    Ajoutons que les plans communaux de mobilité sont également une démarche structurée, coordonnée et de perspective.

    La mise à disposition d’une cartographie des vitesses pratiquées permettra indéniablement de constituer un outil d’objectivation dans le développement des zones apaisées par quartier entier et la hiérarchisation du réseau. Un marché public a été attribué il y a plusieurs mois.

    Une fois cette cartographie des vitesses adaptée pour une diffusion parmi les services communaux, a priori d'ici le mois de juin, nous pourrons, mon administration et moi-même, coordonner, encourager et soutenir les communes volontaristes quant au développement des zones apaisées en agglomération au départ d’une base objective.

    Une autre action vise à améliorer la visibilité des zones 30 aux abords d’écoles au moyen d'un marquage spécifique de carrés colorés espacés et disposés de manière aléatoire.

    Ce nouveau marquage permettra d’attirer l’attention des automobilistes à l’approche d’une zone sensible où se déplacent de nombreux enfants. Cette signalisation se veut être un rappel de la signalisation déjà existante.

    Dès cette année, les marquages se concrétiseront parmi les 136 communes qui ont manifesté leur intérêt pour le placement de ce marquage au sol inédit en Wallonie pour près de 750 abords d’écoles. Pour rappel, ces marquages sont subsidiés à 80 % par la Région sur les voiries communales.

    Identique dans de nombreux villages, ce marquage permettra à chacun d'identifier rapidement la présence d'une école et de la limitation de vitesse à 30 km/h qui l'accompagne.

    Pour ce qui est du renforcement des contrôles de vitesse, cette mesure figure également dans les 10 mesures prioritaires retenues à l’issue des états généraux wallons de la sécurité routière fin 2020. Je m’y emploie depuis le début de la législature à travers le rôle de support et de soutien de la Région aux zones de police :
    - d’une part, la Région a mis en place, à ses frais, un service gratuit de location de radars pédagogiques et de lidars qui permet à chaque zone de police de sensibiliser les usagers et de contrôler les vitesses durant plusieurs semaines par an ;
    - d’autre part, la Région offre aussi gratuitement des possibilités de placement de radars permanents, qu’elle finance également.

    La Région consacre un budget annuel de 10 millions d'euros pour ces services offerts gracieusement aux services de police.

    Conformément à la réglementation, les projets d’installation de radars permanents sont examinés en concertation entre les services de Police, le Parquet et la Région, préalablement à la détermination de l'emplacement et des circonstances d'utilisation.

    En réunion de concertation, les conditions et points d'attention pour le placement des radars permanents sont, sans surprise, les agglomérations, la proximité d'arrêts de bus et de passages piétons, et cetera.