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Le déploiement des Lidars en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 266 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/03/2023
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    L'année 2022 a été marquée par une recrudescence du nombre de morts sur les routes, notamment en Région wallonne avec 42 morts de plus qu'en 2021. Nous ne pouvons oublier le drame du 20 mars 2022 qui a touché la Commune de Strepy-Bracquegnies. Un conducteur heurte ce jour-là une compagnie de Gilles, tuant 6 personnes et blessant 39 autres. Le conducteur avait pour habitude de poster des vidéos sur les réseaux sociaux sur sa conduite à grande vitesse.

    La vitesse est l'un des trois grands facteurs, avec la distraction et la conduite sous influence, responsable des accidents de la route. La généralisation de ces vidéos faisant l'apologie de la vitesse sur la route constitue un véritable enjeu de sécurité publique. Nous apprenions récemment que le ministre fédéral de la mobilité travaillait ainsi à un projet de loi visant à réprimer l'apologie de la vitesse.

    Dans le même temps, nous apprenions le déploiement progressif de 12 Lidars « mitraillette » pour surveiller les routes wallonnes. Ces dispositifs sont plus efficients que les radars classiques et permettent de traiter chaque infraction avec un temps de traitement divisé par quatre ou cinq. La Région wallonne loue actuellement ces dispositifs qui sont ensuite déployés dans les zones de chantier. Un contrat serait également en cours de préparation pour équiper les zones de police locales de ces dispositifs.

    Nous ne pouvons que saluer la mise en œuvre de tels dispositifs dans la Région wallonne qui est la région qui compte le plus d'adeptes de la voiture en Belgique. Tous les moyens à notre disposition doivent être déployés pour assurer la sécurité routière.

    Comment Madame la Ministre compte-t-elle compléter les dispositifs de lutte contre les excès de vitesse du Ministre fédéral ?

    Compte-t-elle par exemple se saisir de la problématique relative aux vidéos faisant l'apologie de la vitesse sur les réseaux sociaux ?

    Peut-elle nous en dire davantage sur le contrat entre la Région wallonne et les zones de police relativement aux Lidars mis à leur disposition ?
  • Réponse du 28/04/2023
    • de DE BUE Valérie
    Dans le cadre de drames tels que celui de Strepy, nous avons affaire à de réels pirates de la route. Ces comportements ne peuvent qu’amener tôt ou tard à des conséquences dramatiques pour autrui comme pour le conducteur. J’avais déjà eu l’occasion de m’exprimer jadis quant à la nécessité, notamment, d’une lutte accrue sur les réseaux sociaux où certains font "l'apologie de la vitesse”. Ceci ressort de la compétence fédérale : identification de ces comportements et sanctions de ces derniers. Je suis heureuse d’être suivie par le Ministre fédéral de la Mobilité et satisfaite qu'un projet de loi soit annoncé pour sanctionner les diffusions d'images d'infractions routières.

    De manière plus générale, la vitesse inadaptée et excessive est l’une des principales causes des accidents entraînant blessés et décès sans compter les conséquences dramatiques sur l’entourage des personnes impliquées.

    Outre cet aspect "accidents", la vitesse excessive ou inadaptée engendre aussi un fort sentiment d’insécurité auprès des usagers vulnérables comme les piétons et les cyclistes, ainsi qu’auprès des riverains.

    Il convient de travailler à un changement de comportement, de regard des citoyens quant à la vitesse.

    En 2020, les États généraux de la Sécurité routière ont été accompagnés d'une grande consultation citoyenne sur le thème de la sécurité routière où 10 000 citoyens se sont exprimés. Cette consultation citoyenne a révélé une forte adhésion du public à plus de contrôles des vitesses pratiquées. Il s’agit d’un des éléments permettant de modifier ce comportement.

    Pour rappel, augmenter le nombre de radars en Wallonie est une des dix mesures prioritaires sur lesquelles je me suis engagée à l'issue des États généraux de la Sécurité routière qui se sont clôturés en décembre 2020 en Wallonie.

    C'est pourquoi, dans un rôle de support et de soutien aux zones de police, la Région offre des services et des équipements aux zones de police pour contrôler la vitesse des véhicules.

    D’une part, la Région a mis en place, à ses frais, un service gratuit de location de radars pédagogiques et de lidars qui permet à chaque zone de police de sensibiliser les usagers et de contrôler les vitesses durant plusieurs semaines par an. D’autre part, la Région offre aussi des possibilités de placement de radars permanents qu’elle finance également.

    Le service de Lidars offert aux zones de police depuis plusieurs années comprend la location, l’amenée, l’installation, la mise en service, l’exploitation, la maintenance et le repli de ce type d'équipement. Comme relaté dans la presse, le prestataire renouvelle son parc de lidars par des appareils de nouvelle génération.

    Ce type de contrôle répond à un réel besoin des services de police et des demandes de riverains. Les zones de police étant satisfaites de ce service, le marché est en cours de renouvellement. À cette occasion, j’ai d’ailleurs souhaité augmenter le nombre de semaines de location gratuite par zone de police de 10 à 12 par an.

    En ce qui concerne les radars permanents, le déploiement se poursuit au rythme d'une centaine de placements de radars permanents par an.

    À ceci s’ajoutent, en outre, la fin des tolérances autres que techniques et un fonctionnement 24/7 desdits radars.

    Ajoutons qu'en Wallonie, nous avons le principe d'annoncer et signaler les radars permanents. Le souhait est d'avertir les usagers qu'ils risquent d'être contrôlés à ces endroits qui sont des zones sensibles du réseau routier sur le plan de la sécurité routière.

    L'objectif n'est pas de verbaliser ou de surprendre les automobilistes par ces contrôles, mais d'amener les usagers à respecter la limite de vitesse. La signalisation d'annonce est également un élément important qui allonge les effets des radars en amont et en aval de la localisation exacte du radar.

    La formation éducative pour les contrevenants routiers fait également partie de mes mesures prioritaires pour les matières relevant des compétences régionales.

    En effet, la sanction éducative via une formation obligatoire en cas d’infraction participe, à mon sens, à une prise de conscience nécessaire à la sécurité des usagers et à la lutte contre la récidive.

    Ce type de formation/stage permet de sensibiliser les contrevenants aux risques dans la circulation, les confronter à leurs propres responsabilités dans le but de modifier leur comportement.

    Dans la mesure où le Plan fédéral de Sécurité routière 2021-2025 prévoit l’élargissement du recours à des mesures alternatives de formation, les projets du fédéral et de notre région s’agissant des contrevenants routiers viennent se compléter et ces points seront bien entendu discutés avec le Ministre fédéral de la Mobilité.

    À côté de la répression, je suis donc convaincue que les mesures de formation et de sensibilisation à la sécurité routière sont importantes afin de prévenir les comportements dangereux et conscientiser au maximum les conducteurs, tels que ceux attirés par la vitesse.

    Les actions de prévention et les campagnes de sensibilisation à la sécurité routière menées par l’AWSR, au nom du partage de la route, participent également à cette prise de conscience des usagers, en ce compris les (multi)récidivistes.