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Le projet de chaleur urbaine dans les villes wallonnes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 810 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 21/03/2023
    • de HERMANT Antoine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La Ville de Charleroi vient d'annoncer la mise en place d'un projet de réseau de chaleur urbaine. Il s'agit de partager la chaleur produite par l'activité industrielle ou présente dans les sous-sols pour chauffer des bâtiments collectifs ou particuliers.

    Ce projet alimenterait en chauffage l'équivalent de 25 à 40 000 logements, avec une puissance de 80 à 120 mégawatts et permettrait une diminution des émissions de CO2 de 200 000 tonnes par an.

    Bref, un projet qui s'annonce prometteur à condition qu'il reste à 100 % dans des mains publiques. Car il ne faudrait pas revivre le scénario bien connu : des investissements avec de l'argent public, mais les bénéfices dans les poches du privé tout en ayant des consommateurs qui paient cher leur énergie.

    En Wallonie, il y a d'autres villes où ce genre de projet de réseau de chaleur urbaine pourrait être développé. Notamment, dans le bassin liégeois ou à La Louvière où l'échevine avait annoncé à moyen terme la création d'un réseau de chaleur entre l'usine NLMK et les hôpitaux de la Ville.

    Pourquoi Monsieur le Ministre n’a-t-il pas mis en place un plan pour développer des réseaux publics de chaleur urbaine dans d'autres villes de Wallonie?
  • Réponse du 08/05/2023
    • de HENRY Philippe
    Les réseaux d’énergie thermique sont la solution la plus pertinente économiquement et environnementalement de consommer de l’énergie. En revanche, les retours sur investissements sont de l’ordre de 10 à 15 ans, ce qui rend le montage financier de ce type d’investissement plus complexe, en termes de risque, pour le secteur privé.

    En lien avec les impositions européennes de déploiement de la chaleur renouvelable, un plan a été mis en place pour soutenir le déploiement des réseaux de chaleur dans plusieurs villes de Wallonie. Nous travaillons actuellement sur de nombreux axes de développement en privilégiant la qualité et la pérennité des futurs projets.

    Il est important de ne pas perdre de vue la longévité, de l’ordre de 75 ans, d’un tel réseau. La qualité, l’anticipation et la performance sont donc à privilégier plutôt que la précipitation.

    Voici quelques exemples des actions en cours :

    Un cadre légal et réglementaire est en application depuis octobre 2022. Cette base légale fixe le cadre de marché de la vente d’énergie thermique et impose d’analyser l’intérêt de ce type de réseaux dans le cadre de nombreux projets ou travaux. Cela va permettre aussi de dresser l’inventaire des réseaux existants et futurs et d’en assurer un monitoring.

    Divers outils tels que cartographie, tableau de bords, cahier des charges type, seront prochainement mis à disposition des porteurs de projets.

    Sur les 30 pistes d’actions présentées dans la stratégie de déploiement des réseaux d’énergie thermique, près d’un tiers ont été réalisées et une dizaine d’autres sont en cours de mise en application.

    Deux appels à projets pour le développement de la géothermie peu profonde ont été lancés en 2021, financés via le Fonds Kyoto et en juillet 2022 dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie. Au total, 34 projets ont été sélectionnés pour un montant global de 28 millions d’euros. Parmi ces projets, certains sont situés en zone urbaine et comportent un réseau d’énergie thermique.

    Dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie, trois études de faisabilité ont démarré dans les trois bassins miniers (Mons, Charleroi et Liège) en vue de lancer des projets pilotes pour le développement la géothermie minière.

    Le Plan d’action 2023 concernant la géothermie profonde devrait concrétiser la caractérisation du potentiel du sous-sol wallon et la mise en œuvre du décret garantie pour couvrir le risque de ne pas accéder à la ressource lors du premier forage.

    Je sais également qu’une proposition de réforme des aides Utilisation Durable de l’Énergie (UDE) a été soumise au Ministre Borsus en 2021 en vue, notamment, d’assurer un soutien cohérent au développement des réseaux de chaleur.

    La réforme des aides UREBA et AMURE (AMUREBA), validée en première lecture, et les futurs accords volontaires de branche mettent l’accent sur la mutualisation des besoins par l’incitation à une réflexion sous forme de communauté de consommateurs/producteurs.

    Le Plan de relance prévoit également un budget de 20 millions d’euros pour le lancement d’un appel à projets pour la mise en place de réseaux d’énergie thermique.

    Il vise à assurer une meilleure performance énergétique et environnementale par la valorisation des chaleurs fatales et géothermiques disponibles en Wallonie. L’administration travaille à cet appel qui sera lancé en 2023.