/

La mobilité interrégionale en lien avec l'Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 822 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/03/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Annoncé depuis des années, le train direct reliant Liège et Aix-la-Chapelle via Maastricht devrait commencer à rouler en décembre prochain permettant de relier les trois villes entre elles sans correspondance. Georges Gilkinet, le Ministre fédéral de la Mobilité, s'en est réjoui.

    Ce qui est désormais rendu possible dans l'Euregio à l'est du pays semble encore difficilement imaginable à l'autre bout de la Wallonie. Les déplacements en transports publics, qu'il s'agisse du train ou du bus, restent toujours une sinécure entre Lille, Courtrai et Tournai réunies au sein de l'Eurométropole !

    Des négociations sont-elles en cours ? Depuis quand ? Quelles sont les parties prenantes ? Un calendrier existe-t-il ou les contacts sont-ils ponctuels ?

    Où se situent les blocages ? Monsieur le Ministre peut-il identifier des responsabilités ?

    Même si on comprend qu'il a peu d'emprise sur les actions au niveau ferroviaire, peut-on espérer dans un avenir proche la création de lignes de bus (voire de tram ou de métro) entre la métropole lilloise et les communes belges frontalières ?

    Des lignes express des TEC vers la France et la Flandre ne pourraient-elles pas être envisagées ?

    La Wallonie ne devrait-elle pas dégager des moyens pour y arriver dans le cadre du Plan Air Climat Energie à l'horizon 2030 (PACE 2030) qu'il défend ?
  • Réponse du 08/05/2023
    • de HENRY Philippe
    Tout d’abord, je préciserais qu’en termes de gouvernance, la thématique de la mobilité interrégionale au sein de l’Eurométropole est discutée sous la coordination de l’Agence de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai. Les différentes parties prenantes sont en contact régulier depuis plusieurs années. En février dernier, un atelier « mobilité-transports publics » a été organisé en présence des Régions, des opérateurs et d’autres acteurs locaux compétents. Une prochaine rencontre est d’ores et déjà fixée au 6 juin prochain.

    En ce qui concerne l’offre ferroviaire SNCB, actuellement, deux relations circulent sur le territoire de l’Eurométropole, à savoir la relation IC Tournai – Lille et la relation IC Kortrijk – Mouscron – Lille. Toutes deux circulent avec une fréquence d’un train/heure/sens. Ces deux relations sont extrêmement compétitives par rapport à la voiture sur les trajets transfrontaliers. Au-delà de la desserte des gares de départ/destination, toute une série de gares profite également de ces deux liaisons. Néanmoins, l’opération conjointe par TER français et IC belges des deux lignes ne les rendent pas lisibles pour les usagers. En effet, selon l’heure et le type de train utilisé, les arrêts ne sont pas toujours les mêmes (par exemple, entre Tournai et Lille, la politique d’arrêt varie de 4 à 7 arrêts intermédiaires selon l’heure de la journée). Ainsi, concernant l’axe Tournai – Lille, les précédentes décisions du Gouvernement wallon relatives aux Plans de Transport SNCB mentionnaient la volonté d’avoir un « vrai » IC/heure/sens + 1 train L/heure/sens (c’est-à-dire une relation directe/rapide + un omnibus desservant les gares intermédiaires). Selon les informations reprises dans le nouveau Contrat de Service public de la SNCB, il semblerait néanmoins qu’il ne soit pas prévu d’augmentation de l’offre sur ces deux axes d’ici 2032.

    Au niveau de l’offre de transport public régionale wallonne, la zone concernée sera étudiée dans le cadre des redéploiements prévus en 2024 pour la zone de Mouscron-Comines et 2025 pour la zone de Tournai.

    C’est dans ce cadre que la pertinence de la création d’éventuelles nouvelles lignes de bus transfrontalières sera analysée.

    Par ailleurs, l’administration a récemment rédigé un avis dans le cadre de la consultation publique sur le projet de plan de mobilité (PDM) de la Métropole européenne de Lille (MEL) à horizon 2035. Plusieurs éléments ont été relevés et j’en citerais quelques-uns :
    • la relation entre Lille et Tournai, initialement absente, est désormais prise en compte dans le projet de réseau express (ferroviaire) Hauts-de-France ;
    • l’ambition du Service Express Métropolitain de doubler la fréquence aux heures de pointe sur toutes les branches ferroviaires actives semble trop peu ambitieuse sur les deux axes abordés ci-avant. L’amélioration de la fréquence devrait être étendue sur une amplitude horaire nettement plus large et concerner également le weekend ;
    • concernant la création de nouvelles lignes de tramway, l’étude visant à prolonger la nouvelle liaison tram ‘Roubaix-Wattrelos’ jusque-là gare belge d’Herseaux a été présentée et celle-ci a conclu au non-intérêt d’investir dans ce type de transport au-delà de Wattrelos. Il est toutefois important de souligner que la ligne « Mouscron-Wattrelos-Roubaix » reliant Mouscron/Herseaux à la MEL devra être pérennisée et servir d’alternative attractive à cette prolongation non retenue du tramway ;
    • pour le territoire de Comines-Warneton, la fermeture de la ligne ferroviaire Comines (FR) – Lille a été remplacée par un bus depuis 2019 sans perspective de réouverture. Le PDM confirme que cette liaison sera abandonnée et ferait l’objet d’une liaison cyclable plus structurante sur l’emprise.