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Le Conseil national de l’hydrogène

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 823 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/03/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Présenté le 17 mars, le Belgian Hydrogen Council (BHC) « renforce la coopération au niveau national pour faire de la Belgique un leader de la transition énergétique » selon Tinne Van der Straeten, la Ministre fédérale de l'Énergie.

    Initié par les clusters régionaux flamand WaterstofNet et wallon Cluster Tweed, le BHC se consacrera à la promotion de l'industrie belge de l'hydrogène en Belgique et à l'étranger. Il conseillera notamment les décideurs politiques sur le déploiement de leurs stratégies régionales et fédérales dans cette matière.

    Au lancement, Monsieur le Ministre a dit que « l'émergence d'une filière hydrogène constitue un enjeu stratégique et économique majeur ». Peut-il expliciter sa pensée ?
    Quels types de conseils en attend-il ?

    A-t-on veillé à un équilibre des forces entre le nord et le sud du pays dans la composition de cette nouvelle structure ?

    Y veillera-t-on aussi pour les retombées des actions qui seront menées ?

    Dans des réponses à des questions écrites précédentes que je lui avais adressées sur la stratégie fédérale hydrogène, il se montrait assez critique, notamment envers Fluxys.

    Qu'est-ce qui est différent ici pour qu'il ait montré sa satisfaction et son soutien à l'initiative ?
  • Réponse du 28/04/2023
    • de HENRY Philippe
    Le 10 novembre 2022, le cluster TWEED a lancé, via son écosystème H2Hub Wallonia et en étroite collaboration avec son homologue flamand, WaterstofNet, le Conseil national de l’hydrogène (« Belgian Hydrogen Council » - BHC).

    Cette instance a pour but de faciliter le développement de l’ensemble de la chaine de valeur relative à l’hydrogène « vert » et à l’hydrogène « bas carbone ». Il s’agit d’un forum national, et non fédéral (ni régional), comme il en existe déjà dans les pays voisins. Cogérée par les deux clusters à partie égale, la direction de ses actions est assurée par l’industrie, et non par les instances gouvernementales ou administratives, même si celles-ci y sont impliquées. Il n’appartient pas aux instances politiques d’intervenir dans la composition de cette structure.

    Le Conseil est organisé en cinq groupes de travail thématiques, dont l’un est entièrement dédié au conseil des autorités belges sur les questions importantes en matière d’hydrogène. Le fait de sortir d’une logique de concurrence entre entités pour travailler de manière pragmatique sur des enjeux industriels nationaux contribuera sans aucun doute à créer une dynamique positive, axée sur des solutions qui pourraient potentiellement agréer chacun des acteurs institutionnels.

    Le Cluster Tweed, et son H2Hub Wallonia, a été identifié comme partie prenante prioritaire dans le cadre de l’élaboration du Plan stratégique wallon pour l’hydrogène, dont les travaux viennent de débuter.

    Car, en effet, l’émergence d’une filière de l’hydrogène « vert » ou « bas carbone », dont nous parlons ici, constitue bien, je le confirme, un enjeu stratégique et économique majeur pour la Wallonie.

    L’hydrogène contribuera notamment à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, en particulier dans les domaines de l’industrie sidérurgique, verrière, chimique ou encore dans le transport lourd de fret. Encore faut-il pour cela que cet hydrogène soit disponible en quantité suffisante et à un prix acceptable, soit pour remplacer directement l’hydrogène actuellement utilisé, produit avec dégagement de CO2, soit pour d’autres applications tel le remplacement de moteurs à carburants fossiles par des moteurs électriques alimentés par des piles à combustible, soit encore comme input essentiel dans le remplacement de processus industriels par d’autres, décarbonés.

    Le développement de la filière de l’hydrogène amène également d’autres considérations stratégiques. Je citerai entre autres la garantie d’approvisionnement, y compris au niveau des importations, pour les divers usages envisagés, le développement d’emplois spécifiques et la reconversion des emplois liés à la filière des hydrocarbures, ou encore l’aide au développement en Wallonie d’industries dédiées à des technologies de pointe, garantes d’une moindre dépendance des quasi-monopoles non européens dans ce domaine.

    Le BHC permettra notamment d’activer le monde économique wallon sur cette thématique, même au niveau des plus petits acteurs, afin de leur permettre d’identifier les opportunités et de s’y positionner. Par ailleurs, le BHC pourrait contribuer à définir les axes stratégiques à privilégier en matière d’hydrogène, à identifier des blocages et des pistes pour les lever, à préciser les attentes du monde industriel en matière de facilitation par l’Administration de la conversion de certains secteurs vers l’utilisation de l’hydrogène.

    Il appartiendra au Gouvernement wallon d’exploiter toute opportunité émergeant des travaux du BHC, en coopération avec les régions voisines de la Wallonie, pour contribuer efficacement tant au développement de l’économie régionale qu’à une lutte coordonnée et efficace contre le réchauffement climatique.