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Les biocarburants issus de déchets et de résidus organiques locaux

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 450 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/03/2023
    • de JANSSEN Nicolas
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les biocarburants produits à partir de déchets et de résidus organiques locaux sont des carburants, dits de 2e génération, renouvelables et produits à partir de matières premières disponibles localement. Ils sont également appelés à résoudre le problème de la compétition alimentaire que posent les biocarburants de première génération tels que l'éthanol de maïs et le biodiesel, issus de plantes cultivées.

    Le développement de la production de biocarburants à partir de déchets organiques pourrait donc réduire la dépendance aux combustibles fossiles, tout en favorisant la transition vers une économie circulaire et la création d'emplois.

    La Professeure Aurore Richel, qui dirige le Laboratoire de Biomasse et Technologies Vertes de l'Université de Liège, déclarait récemment que nous avons un vrai potentiel en Wallonie de biocarburants nouvelle génération, mais qu'il n'est pas exploité notamment par manque de connaissances et d'objectivation.

    Diverses voix s'élèvent dès lors pour que le potentiel de la biomasse en Wallonie soit mieux recensé, afin de mieux quantifier les opportunités des biocarburants et développer des projets.

    Existe-t-il un cadastre des ressources biomasses de la Région wallonne (cultures, déchets de cultures, déchets forestiers, déchets organiques…) pouvant être utilisées afin de produire du biocarburant durable ?
    Dans la négative, Madame la Ministre prévoit-elle de réaliser un tel cadastre ?
  • Réponse du 10/05/2023
    • de TELLIER Céline
    Les biocarburants sont des combustibles liquides ou gazeux produits à partir de la biomasse. Ils servent de substituts aux combustibles fossiles, notamment dans le secteur des transports.

    Les biocarburants de deuxième génération sont fabriqués à partir de matières premières qui ne proviennent généralement pas de cultures vivrières et qui sont impropres à la consommation humaine, comme les huiles de cuisson usagées et les déchets issus de l’agriculture et de la sylviculture.

    De nombreux articles sont publiés chaque année sur la thématique du développement de nouvelles techniques de production de biocarburants de deuxième génération. Certaines de ces techniques visent notamment la production de biocarburants à partir de déchets valorisés en ressources et issus du secteur de l’agriculture, de l’agroalimentaire, du papier, du bois, et cetera.

    Certaines publications tirent également la sonnette d’alarme sur les risques pouvant découler d’une utilisation de certains déchets – ressources pour la production de biocarburants qui, à l’instar de certaines filières agricoles, se ferait au détriment de la qualité ou de filières existantes orientées sur d’autres priorités.

    Nous nous devons d’être vigilants afin de ne pas retomber dans des travers similaires à ceux qui ont prévalu quand des cultures destinées à l’alimentation humaine ont été « détournées » aux fins de production de biocarburants.

    En ce qui concerne l’existence et la mise en œuvre d’un cadastre des ressources biomasses, en 2016, l’ASBL VALBIOM a publié un « cadastre de la biomasse valorisable énergétiquement ».

    En 2017, un focus a été réalisé par l’Institut de Conseil et d'Études en Développement durable dans le cadre de la mission bilan environnemental intégré des entreprises en Wallonie sollicitée par l’administration. Ce focus portait sur la « biomasse épandable sur les sols agricoles ».

    En 2022, l’administration wallonne a fourni à l’ASBL VALBIOM, mandatée par la Direction générale Environnement du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement, des données pour chiffrer le « potentiel de la biomasse pour la transition vers la neutralité climatique en 2050 en Belgique ».

    Je conçois le fait que ces données ne s’adressent pas uniquement à la thématique de la production de biocarburant. Toutefois, la richesse de ces informations est conséquente, car elles dévoilent, de manière significative, la matière potentiellement mobilisable pour les différentes voies de valorisation de la biomasse comme ressource énergétique.

    Pour obtenir un réel cadastre, il conviendrait de mettre en perspective ces éléments, de les actualiser et par la suite de monitorer cela, le tout avec la collaboration, le cas échéant, de certains acteurs-clés, au nombre desquels des fédérations – agricoles, agroalimentaires, gestionnaires et transformateurs de déchets -ressources, le SPF susmentionné qui est compétent en termes de normes de produits auxquelles doivent satisfaire - et devront satisfaire- les biocarburants actuels et futurs.