/

Les stockages individuels d'énergie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 863 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 03/04/2023
    • de JANSSEN Nicolas
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La production d'électricité à partir de panneaux solaires pose des défis techniques, notamment en termes d'intégration dans le réseau électrique existant, mais aussi de stockage. L'explosion des prix de l'énergie dans le contexte de transition énergétique est venue nous rappeler l'importance de ces enjeux.

    L'un des problèmes les plus courants liés à l'injection d'électricité produite par les panneaux solaires des particuliers dans le réseau public est la capacité limitée du réseau à supporter cet échange d'électricité. Pour remédier à cet obstacle, des solutions techniques telles que des onduleurs intelligents, la production d'eau chaude sanitaire ou des batteries de stockage peuvent être utilisées pour gérer la production et la consommation d'électricité solaire. Cependant, ces solutions restent coûteuses pour les particuliers et ne sont pas encore largement disponibles.

    Il est donc important de trouver des solutions techniques et réglementaires pour encourager la production d'énergie solaire à petite échelle tout en garantissant la stabilité du réseau électrique, et accroitre le développement de solutions de stockage.

    À cet égard, la DPR précise que la gestion flexible de la demande et de la production d'énergie, le stockage décentralisé et la digitalisation seront techniquement renforcés, pour permettre une intégration plus souple des énergies renouvelables dans le modèle énergétique.

    Qu'a entrepris Monsieur le Ministre pour renforcer le stockage d'électricité sous forme de batterie ?

    Quels incitants a-t-il mis en place pour développer les systèmes de stockage individuel d'énergie, notamment pour les petites unités destinées aux particuliers ?
  • Réponse du 08/05/2023
    • de HENRY Philippe
    Il est en effet important de mettre en œuvre des solutions techniques et réglementaires pour encourager la production d’énergie solaire à petite échelle tout en garantissant la stabilité du réseau électrique. L’honorable membre cite plusieurs solutions intéressantes, mais comme il le précise lui-même, coûteuses pour les particuliers.

    J’essaie, en priorité, de mettre en œuvre des solutions efficaces qui représentent peu de coûts pour la société de façon à réaliser, comme je m’y suis engagé, la transition énergétique au moindre coût sociétal.

    La première chose à faire, dès lors, est d’inciter les consommateurs à consommer de préférence quand l’électricité est abondante et bon marché, ce qui est notamment le cas pendant les « heures solaires » où la production d’électricité photovoltaïque peut être importante. Les prosumers peuvent y contribuer en augmentant leur autoconsommation instantanée. Ils y trouvent un avantage financier dès maintenant s’ils sont équipés d’un compteur communicant. Les autres consommateurs « sans panneaux » peuvent aussi contribuer à stabiliser le réseau en consommant au moment où leurs « voisins » produisent. Ils y trouveront un incitant financier dès que les tarifs de distribution incitatifs seront opérationnels, avec plusieurs plages horaires. Ces tarifs auraient dû prendre place en janvier prochain, mais la CWaPE a reporté cette échéance de 2 ans.

    Ceci représente les actions prioritaires pour lesquelles le Gouvernement a attribué des primes (de 100 % pour le compteur communicant et de 40 % pour la domotique facilitant les déplacements de charge).

    Les systèmes de stockage individuels peuvent représenter une partie de la solution, mais ils restent encore fort coûteux et créent des pertes électriques importantes (jusqu’à 20 %). Il convient, en priorité, de mettre en œuvre les solutions de flexibilité citées ci-avant, complétées par un renforcement du réseau là où c’est nécessaire.

    Donner aujourd’hui un soutien financier au placement de batteries individuelles ne se justifie pas parce que ce placement deviendra très rapidement rentable pour les prosumers eux-mêmes, comme c’est déjà le cas aujourd’hui en Flandre.

    En effet, la fin du remboursement partiel de la « redevance prosumer » fin de cette année donnera un incitant supplémentaire à l’autoconsommation. En outre la fin de la compensation sur la commodité dès 2024 pour les nouvelles installations et dès 2031 pour les anciennes, comme c’est déjà le cas en Flandre, rendra le placement de batteries individuelles, aux prix actuels, rentables en moins de 7 ans.