Les scolytes

• Session : 2022-2023
• Année : 2023
• N° : 463 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

• Question écrite du 03/04/2023

  • de LENZINI Mauro
  • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
  Depuis plusieurs années, nos forêts wallonnes subissent des attaques dues aux scolytes. Celles-ci sont plus ou moins importantes, en fonction des conditions météorologiques que nous connaissons. Ainsi, depuis 2018, 1 million de mètres cubes de bois scolyté a été marqué rien que pour nos forêts publiques. Les dégâts causés par les scolytes touchent l'ensemble de la filière bois.
  
  Différentes mesures ont été mises en place pour faire face à cette situation et, lors des derniers chiffres communiqués, les volumes de bois scolyté pour l'année 2022 étaient plus faibles qu'en début de crise. Mais, il semble malheureusement clair qu'à l'avenir, les forêts et leur gestion seront davantage affectées par le dérèglement climatique.
  
  Pour faire face à cette situation, un mécanisme assurantiel était envisagé.
  
  Madame la Ministre pourraite-elle faire le point sur la situation relative aux scolytes en ce qui concerne la forêt publique wallonne ?
  
  Les derniers chiffres qui semblaient montrer le signe d'un amoindrissement de la crise se confirment-ils ?
  
  En ce qui concerne le mécanisme assurantiel envisagé, son administration a-t-elle pu, comme annoncé, se coordonner avec les services de l'agriculture pour progresser dans ce dossier ?
  
  Peut-elle faire le point des avancées à cet égard ?

• Réponse du 27/07/2023

  • de TELLIER Céline
  Les conditions climatiques de 2018 à 2020, particulièrement favorables aux scolytes, ont permis le développement de trois générations au lieu de deux habituellement. Les dégâts engendrés ont été très importants : en situation normale, le volume de bois scolytés en Wallonie oscille entre 5 000 m³ et 10 000 m³. Au niveau de la forêt publique wallonne, mon administration a enregistré des volumes de bois scolytés d’environ 190 000 m3 en 2018, près de 400 000 m3 en 2019 et 2020.
  
  Heureusement, ce volume est en diminution en 2021 (environ 140 000 m3) et 2022 (environ 80 000 m3). Cette tendance s’explique par les conditions plus fraiches des printemps 2021 et 2022, qui ont décalé le premier envol de près de 6 semaines. De ce fait, le nombre de générations a été limité à deux, réduisant ainsi considérablement le volume de dégâts. Il est probable que le volume continue à se réduire en 2023 vu que l’envol s’est produit à la mi-mai et a été ralenti par des pluies régulières les jours qui ont suivi.
  
  Bien entendu, les propriétaires forestiers doivent rester vigilants à tout moment : le scolyte est présent en permanence sur notre territoire et, même hors pullulation, il peut provoquer quelques dégâts à l’échelle locale, au sein d’une propriété.
  
  L’Observatoire wallon de la santé des forêts suit la situation de près et tient le monde forestier régulièrement informé des évolutions.
  
  La question du mécanisme assurantiel s’avère complexe : le type de dommages à assurer dans un contexte de dérèglements climatiques (le scolyte en est un bon exemple) induit des incertitudes difficilement appréciables par les assureurs. Mon administration a rencontré des assureurs et poursuit les réflexions sur le sujet.
  
  Je tiens à préciser que ce n’est pas un mécanisme assurantiel qui permettra de faire face aux dégâts dus aux scolytes. En effet, les conditions changeantes que nous connaissons au niveau climatique nous contraignent à adapter nos pratiques. Nous devons diversifier nos forêts tout en laissant une large place à la biodiversité. Cette évolution nous permettra de bénéficier de forêts plus robustes. Je rappelle à ce propos que le projet « Forêt résiliente » a pour objectif d’aider les propriétaires forestiers dans cette transition indispensable.