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L’utilisation des eaux usées dans la veille épidémiologique

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 356 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/04/2023
    • de NIKOLIC Diana
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    J'ai interrogé Madame la Ministre à plusieurs reprises sur l'analyse des eaux usées en Wallonie durant la crise sanitaire. En effet, une veille épidémiologique via les eaux usées permet d'observer une augmentation des concentrations d'un virus ou d'observer l'introduction d'un nouveau virus dans une zone géographique, à moyenne ou même à petite échelle.

    Au début de la crise sanitaire, la SPGE avait mandaté E-biom, spin-off de l'UNamur, pour réaliser une veille épidémiologique dans des stations d'épuration afin d'étudier la propagation du Covid-19.

    Depuis septembre 2020, une surveillance nationale des eaux usées a été mise en place et celle-ci est coordonnée par Sciensano dans le cadre de la crise sanitaire.

    À l'échelle de la Wallonie, y a-t-il une réflexion pour étendre la veille épidémiologique à d'autres virus via l'analyse des eaux usées ?

    Dans ce cadre, comment se passent les contacts entre la Wallonie et Sciensano ?
  • Réponse du 08/05/2023
    • de MORREALE Christie
    Durant la crise Covid, Sciensano a recherché et utilisé les données des prélèvements dans les eaux usées sur le pays et les a publiées dans son bulletin épidémiologique dédié au Covid.

    Depuis trois mois, nous sommes passés à un autre mode de surveillance, mais les prélèvements hebdomadaires concernant le Covid sont maintenus pour deux raisons :
    - d’une part, il s’agit d’un indicateur très précoce d’une résurgence de la pathologie ;
    - d’autre part, ces échantillons permettent d’identifier l’éventuelle apparition d’un nouveau variant.

    Cette surveillance est assurée par Sciensano sur l’entièreté du territoire national durant toute l’année 2023, en y impliquant également l’entreprise E-Biom.

    De plus, cette surveillance pourrait, effectivement, être élargie à d’autres pathologies comme la poliomyélite, la salmonellose, le norovirus ou l’adénovirus.

    L’analyse des eaux usées pourrait également servir à rechercher d’autres éléments comme des antibiotiques ou d’autres médicaments comme les antidiabétiques (Metformin) ainsi que des produits stupéfiants. Ces éléments sont indicatifs de la consommation de divers produits par la population, mais aussi de la nécessité de réduire la présence de ces résidus, tant pour la faune aquatique que pour les eaux potabilisables et la consommation de ces eaux par la population. L’analyse de cette dernière situation relève de la compétence de la Ministre de l’Environnement et de la Société wallonne des eaux (voir http://etat.environnement.wallonie.be/contents/indicatorsheets/EAU%20Focus%201.html).

    Toutefois, à ce stade, une évaluation de la pertinence de ce type de monitorage et de sa répartition géographique, en Région wallonne, est en cours de réflexion, au niveau sanitaire.

    En effet, jusqu’à présent, au vu de la large dispersion des endroits de prélèvements et de la couverture de la population potentiellement concernée par les résultats, l’analyse des eaux usées a un coût extrêmement élevé, là où le dépistage peut être réalisé avec les moyens existants comme la collecte d’informations sur la raison de la consultation auprès des médecins généralistes ou, pour la poliomyélite, une bonne collaboration avec l’industrie pharmaceutique.