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Le Plan de mobilité de zoning d’activités économiques de Leuze-en-Hainaut

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 871 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/04/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le Parc d'Activités Economiques (PAE) de Leuze-en-Hainaut a grandi en plusieurs phases et est encore en pleine expansion. L'accessibilité et les infrastructures conviennent bien aux charrois industriels, mais peut-être moins aux alternatives de mobilité pour les travailleurs. Or leur nombre ne cesse d'augmenter. Certains travailleurs ont des horaires à pause, d'autres ont des besoins particuliers ou peu d'accès à la voiture. La mobilité des travailleurs sur le PAE est donc devenue un enjeu majeur. C'est autour de cet enjeu que les différents acteurs du territoire ont voulu se rassembler et travailler. Le contexte est d'autant plus prégnant qu'une extension du zoning a été actée par le Gouvernement wallon en juin 2021 et les défis de mobilités seront encore plus importants à l'avenir.

    A l'initiative de l'Echevin de l'Aménagement du territoire, un groupe de travail mobilité s'est constitué. Autour de la table, on retrouve la Ville de Leuze-en-Hainaut, l'intercommunale IDETA, les cellules mobilité de l'Union Wallonne des Entreprises, de la CSC et de la FGTB, Entreprendre.Wapi ainsi que des représentants des entrepreneurs locaux. Ensemble, ces acteurs repensent la mobilité sur le PAE, afin de proposer des alternatives à la voiture individuelle aux travailleurs, en tenant compte de leurs réalités et de leurs besoins.

    Le groupe de travail est à l'initiative d'actions concrètes comme la rédaction d'un « Guide de la Mobilité du Travailleur » à Leuze-en-Hainaut. Ce guide présente l'éventail des solutions de mobilité existantes pour venir travailler sur le PAE de Leuze Europe : le bus, le train, le vélo, la marche, la voiture autrement avec notamment les carburants alternatifs, etc. On y explique les avantages, notamment financiers, de chaque mode et les travailleurs peuvent y trouver aussi des réponses à leurs freins au changement. Ce projet est d'ailleurs repris comme succes story par l'UWE pour qui il est rarissime de voir l'ensemble des acteurs d'un zoning autour de la table et prêt à avancer, et le refus du Ministre est vraiment dommageable !

    En effet, ces acteurs le sollicitent depuis deux ans afin d'obtenir une subvention permettant la mise en place d'un Plan de mobilité de zoning d'activités économiques (PMZA). Ils ont essuyé deux refus à la suite !

    Qu'est-ce qui justifie ces deux refus successifs ?
    Si les raisons étaient budgétaires la première fois, les motivations du dernier refus sont semble-t-il très floues…

    Monsieur le Ministre n'accorde-t-il pas d'importance à un projet de mobilité tel que celui-là développé en totale autonomie et spontanément par des acteurs locaux ?

    Comment peuvent-ils faire pour que le PMZA leuzois soit validé et subventionné ?

    Quels sont les PMZA en fonctionnement aujourd'hui en Wallonie et qui ont obtenu le soutien de la Région ?
  • Réponse du 10/05/2023
    • de HENRY Philippe
    Le SPW avait étudié en 2005–2007 plusieurs plans de mobilité de zone d’activité économique. Les grandes tendances de ces tentatives sont convergentes :
    - il est illusoire de croire que le transport en commun (bus ou train) puisse à lui seul répondre à la majorité de la demande de mobilité alternative à la voiture ; la localisation souvent décentrée des ZAE, leur relative faible densité d’emploi (dans le cas qui nous occupe, 17 travailleurs/hectare), la grande dispersion dans l’espace du domicile des travailleurs et souvent également la grande variété des horaires de travail rend en effet, sauf exception, extrêmement difficiles des réponses adaptées par les seuls transports en commun ;
    - ces différents essais démontrent que seule une approche locale, adaptée aux spécificités géographiques et au profil de mobilité des entreprises a quelques chances de modifier les habitudes de déplacements ;
    - la modification des habitudes de déplacements impose une action de longue haleine ; le suivi et l’animation active des initiatives sur la longue durée par des acteurs locaux (club d’entreprises par exemple) est un facteur indispensable. Un PMZA ne donne en effet aucun résultat s’il ne s’appuie pas sur une ressource qui permet de mutualiser les besoins des diverses entreprises implantées dans une ZAE.

    L’expérience démontre donc qu’il est illusoire de travailler de manière pérenne avec des outils uniquement régionaux.

    C’est pour permettre aux acteurs économiques intéressés de pouvoir s’appuyer sur des ressources d’acteurs proches de leurs réalités que la Région a décidé de soutenir les cellules « Mobilité » de l’Union wallonne des entreprises et des syndicats.

    C’est, visiblement, une démarche visant à identifier les difficultés et les opportunités, réunissant tous les acteurs locaux et les personnes-ressources d’acteurs bénéficiant d’une aide de la région à cette fin, qui a été suivie à Leuze ; c’est la bonne méthode et je ne peux que la saluer.

    Dans le cas qui nous occupe, la Ville de Leuze, s’appuyant sur l’intercommunale locale, sollicite sous le vocable « PMZA » non pas d’étudier ce qui l’a déjà été, mais de subventionner toute une série d’initiatives en vue de concrétiser ce PMZA.

    Le « catalogue » d’actions possibles étant établi, et ce de manière concertée, l’apport additionnel potentiel de l’étude d’un PMZA demandé ne parait plus opportun. Par ailleurs, lancer un PMZA ici susciterait légitimement des demandes ailleurs en Wallonie, que l’administration n’est pas en capacité de suivre en termes de ressources humaines ; d’autant qu’une fois encore, des partenaires expérimentés sont subventionnés par la Région pour apporter ces conseils.

    Quant au subventionnement d’initiatives diverses, plusieurs leviers sont à disposition : le droit de tirage PIMACI pour les aménagements en faveur des modes actifs et de l’intermodalité, d’autres financements de type RAVeL si nécessaire (la L86 évoquée ayant été aménagée).

    En matière de transport public, il est prévu que toute l’offre soit analysée et redéployée d’ici 2030. Ces redéploiements ont lieu par zone, 32 zones ont été définies.

    Lors de ces études de redéploiement de l’offre, les zonings sont systématiquement pris en compte. Une analyse du nombre d’emplois est menée ainsi que des flux de déplacements domicile-travail.

    De plus, les parties prenantes telles que l’Union wallonne des entreprises, les Provinces, les Intercommunales, les Groupements d’action locale et les Agences de développement local sont systématiquement consultées, tant lors de l’élaboration du réseau cible que lors de sa déclinaison opérationnelle.

    Après les études tactiques menées par l’AOT, l’opérateur (le TEC) prend la main pour traduire les attentes régionales en itinéraires et horaires concrets. Le TEC veille à cette étape à arbitrer au mieux les attentes en vue de répondre aux besoins locaux tout en respectant les orientations tactiques émises par la Région. La prise en compte des horaires de travail et des besoins en termes d’arrêts dans les zonings fait partie de cette étape lors de laquelle une consultation des parties prenantes et des citoyens (dont les représentants des travailleurs) est systématiquement prévue.