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Le développement d’alternatives au modèle des maisons de repos

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 359 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/04/2023
    • de de COSTER-BAUCHAU Sybille
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Quand il s'agit du vieillissement, nous opérons en général un choix binaire : le maintien à domicile ou le placement en maison de repos. Or, des alternatives mériteraient d'être explorées d'après certains spécialistes.

    Certains recommandent également de développer des lieux intergénérationnels mais avec l'objectif de faire vivre l'intergénérationnel là où il existe déjà c'est-à-dire dans les quartiers et les villages où les générations se côtoient. Un tel projet s'apparenterait à un centre de soins et de services. Au lieu d'avoir un modèle où les aides familiales effectuent des longs trajets (embouteillages, etc.), une maison de soins, d'accueil et d'accompagnement aménagée au niveau du quartier mériterait donc d'être expérimentée.

    Parmi les recommandations du GT Bien vieillir, dans le volet « Bâti existant - Rénovation - Nouvelles constructions », la première de celles-ci, qui se veut un préalable, indique ceci : « Face à l'évolution des modes de vie et la diversité des formes d'habitat, lancer une étude prospective afin d'anticiper les futurs besoins et attentes en termes d'habitat des futurs seniors en vue, le cas échéant, de développer les formes adaptées d'habitat collectif ou individuel. »

    Madame la Ministre a-t-elle lancé cette étude prospective ?

    Qui en a été chargé et avec quelles balises ?

    Quel budget y a également été accordé ?
  • Réponse du 19/04/2023
    • de MORREALE Christie
    Les habitats communautaires pour seniors sont, entre autres, une alternative au modèle des maisons de repos et, donc, un levier pertinent à développer. Ce type d’habitat permet de remédier à l’isolement et au sentiment de solitude parfois vécus à domicile. Ces logements alternatifs répondent de surcroît aux besoins actuels de la population âgée, en favorisant un environnement propice à la cohésion sociale, et, par extension, au bien-vieillir. La Région wallonne se veut, dès lors, soutenante de pratiques et d’innovations allant dans ce sens.

    Ainsi, un premier élément de réponse à apporter à la question de l’honorable membre concerne notre soutien aux projets d’habitats communautaires existant, étant pour la plupart intergénérationnels.

    Je pourrais lui citer par exemple le soutien de la Région à l’ASBL Habitat et Participation, qui a développé une section « Habitat Groupé solidaire » dont la mission est de centraliser et de relayer l’ensemble des annonces rédigées pour et par les habitants d’habitat solidaire et participatif.

    Une attention est également apportée aux Associations de Promotion du Logement, dont certaines proposent des projets innovants. « À Toi Mon Toit » a, par exemple, développé un dispositif visant à recréer de la cohésion sociale en étant particulièrement attentif à l’inclusion de certains publics dont les aînés font partie intégrante.

    D’autres initiatives peuvent également compter sur notre soutien, comme l’ASBL 1toit2âges.

    Nous tentons également de communiquer tant que faire se peut à propos de ces alternatives. L’ASBL Senoah, subventionnée par l’AViQ, propose essentiellement un service de conseils sur la question du logement, et promeut tous les types de logements (y compris les habitats alternatifs).

    Un groupe de travail dénommé « Espaces communautaires », mis en place après la crise Covid, a pour objectif de développer 16 espaces communautaires en Wallonie afin de lutter contre la solitude des aînés, mais aussi des habitants les plus fragilisés sur un territoire donné.

    Un espace communautaire est un lieu de vie où est proposé en journée à des aînés ou des personnes autonomes en isolement social, régulièrement et en groupe, la possibilité d'un accueil, de rencontres de personnes de même génération, de contacts avec des personnes d'un autre âge, d'activités participatives diverses, d'échanges, de moments de convivialité.

    Les porteurs de projets sont des CPAS ou des intercommunales afin d’en faciliter la pérennité et de garantir l’accessibilité financière aux habitants socioéconomiquement fragilisés. La coordination est réalisée par l’AViQ.

    Votre attention doit également être portée sur les centres d’accueil de jour et les centres de soins de jour qui constituent une opportunité en faveur de l’accompagnement à domicile.

    Ils permettent, en effet, de rompre l’isolement, de maintenir ou de recréer le lien social, mais également d’offrir aux aînés en perte d’autonomie les services et les soins nécessaires tout en leur permettant de continuer à vivre chez eux. Pour les aidants proches, ils constituent des lieux de répit en journée ou une solution alternative pour la poursuite de leur activité professionnelle.

    Ces centres sont régis par le CWASS. Ils complètent l’offre d’hébergement (Maison de repos, Maison de repos et de soins en ce compris le court-séjour, Résidence-services) en Région wallonne.

    À la date du 1er janvier 2023 :
    • 947 places de centre d’accueil de jour sont exploitées et réparties dans 79 établissements, seul l’arrondissement de Thuin ne dispose d’aucun centre ;
    • sur ces 947 places de centre d’accueil de jour, 539 places sont requalifiées en place de centres de soins de jour et réparties dans 52 établissements. Les arrondissements de Thuin, Bastogne, Neufchâteau et Virton ne disposent pas de places de centre de soins de jour.

    Quant à envisager des maisons de soins, d’accueil et d’accompagnement au niveau d’un quartier, l’ensemble des dispositifs précités pourraient se rassembler en un lieu : rien ne l’interdit pour autant que les règles inhérentes à chacune des structures soient respectées.

    Dans son contrat de gestion, en cours de négociation, l’AViQ et ses organes réfléchissent à un agrément multiple qui serait simplifié et facilité en vue d’organiser des solutions innovantes, mais aussi de réduire les charges administratives d’un pouvoir organisateur qui aurait de multiples activités.

    Cette réflexion prospective et opérationnelle devrait contribuer à répondre aux recommandations du GT Bien vieillir, en articulant plus avant la collaboration entre le secteur du domicile, notamment des services d’aide aux familles et aux aînés, avec l’offre du résidentiel, ce qui actuellement est loin d’être généralisé.