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La première unité de soins dentaires mobiles

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 360 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/04/2023
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Madame la Ministre a annoncé que la première unité de soins dentaires mobiles sera lancée dans la région de Wavre et d'Ottignies-Louvain-la-Neuve (Brabant wallon) dans le courant de cette année.

    C'est la maison médicale de Limal qui mettra sur pied ce projet - le seul dossier sélectionné -, en partenariat avec la maison médicale Passerelle Santé de Louvain-la-Neuve et la maison de santé Clémentine à Ottignies.

    L'idée est de pouvoir « prodiguer des soins dans les zones plus rurales, mais aussi d'aller chercher des personnes plus vulnérables qui, aujourd'hui, ont cessé tout soin dentaire. »

    Un appel pour que trois autres unités mobiles puissent voir le jour devrait être relancé, un intérêt s'étant manifesté du côté de Liège, de Charleroi et du Luxembourg.

    Bien que je soutienne ce type d'initiative, je me permets de marquer mon étonnement face au choix de la première région sélectionnée pour ce projet…

    Peut-elle m'expliquer pourquoi le Brabant wallon a-t-il été sélectionné ?

    Pense-t-elle vraiment que le Brabant wallon soit la région la plus impactée par la pénurie de dentistes ?

    Je sais l'absence de données objectives relatives aux zones touchées par la pénurie de dentistes en Wallonie, mais comment les choix d'implantation et de couverture territoriale par ces unités dentaires mobiles ont-ils dès lors été décidés par le Gouvernement wallon ? Selon quels critères ?

    J'en profite pour lui demander si elle a enfin pu avancer sur des pistes de solutions décidées, concrètes et structurelles, qui devront enfin permettre d'endiguer la pénurie de dentistes constatée dans certaines zones de Wallonie.

    La Wallonie participe à la Commission de planification francophone des sous-quotas des métiers de santé. Les travaux ont-ils avancé ? Peut-elle nous en dire plus ?
  • Réponse du 30/05/2023
    • de MORREALE Christie
    L’appel à projets « Soins dentaires mobiles » a été lancé dans le cadre du Plan de sortie de la pauvreté de la Wallonie, afin de permettre l’accessibilité aux soins dentaires à un plus grand nombre de Wallons et d’atteindre les publics en rupture de trajet de soins bucco-dentaires. Il permet le financement de quatre projets pilotes au sein des Associations de santé intégrée visant cet objectif.

    Le non-recours aux soins dentaires est moins dû à la rareté de cabinets dentaires qu’à une méconnaissance des conséquences du manque de soins préventifs bucco-dentaires. C’est pourquoi les critères de sélection des projets sont :
    - cohérence générale et qualité du projet présenté : objectifs poursuivis, méthode, définition des étapes et des conditions de réalisation ;
    - faisabilité du projet soumis : calendrier détaillé et réaliste, budget adapté et identification claire de la gestion financière ;
    - faisabilité de la mise en place du projet (Composition de l’équipe, formations et expériences des membres) ;
    - processus d’auto-évaluation mis en place ;
    - souci de pérennisation des actions au-delà de l’appel à projets en tant que tel, au travers de la lettre de motivation ;
    - attention portée à l’inclusion des partenaires du réseau dans le projet pour atteindre la population cible. Qualité des partenariats tissés ou programmés ;
    - attention portée aux dimensions de prévention et de dépistage bucco-dentaire et à l’articulation du projet avec les stratégies de prévention et de dépistage bucco-dentaire ;
    - attention portée à la collaboration avec le réseau de dentistes existant ;
    - attention portée à la formation des professionnels de soins de 1re ligne et des partenaires ;
    - profil de population dans laquelle sont implantées la ou les ASI, via l’indicateur synthétique d’accès aux droits fondamentaux (ISADF) élaboré par l’IWEPS.

    Ce dernier des critères d’éligibilité est relatif au lieu d’implantation de la ou les ASI.

    Cependant, en 2022, un seul dossier répondait aux critères de sélection. C’est pourquoi la première unité de soins dentaires mobiles est implantée en Brabant wallon.

    Je ne cache pas que j’attends beaucoup de ce projet pilote, car il permettra de mieux définir les contours de possibilités pour une solution plus structurelle.

    Le fait que les autres ASI n’ont pas postulé, alors que certaines avaient manifesté leur intérêt lors de la séance d’information du mois de novembre 2022, est un signal à examiner. En effet, ce fait résulte de la conjonction de plusieurs difficultés. Il y a d’une part la complexité de la problématique, d’autre part la difficulté de mise en œuvre dans de brefs délais et la gestion d’aspects financiers conséquents.

    C’est pourquoi j’ai demandé à l’AViQ de réunir à nouveau un groupe de travail afin d’améliorer le cahier des charges pour lancer un nouvel appel à projets. La modification apportée devrait permettre que le porteur de projet soit un consortium comportant au moins une ASI et d’autres partenaires tels CPAS, MRS, cabinet dentaire, province ou même commune.

    Cette ouverture permettra de soutenir les associations de santé intégrée désireuses d’intervenir dans la problématique de la rupture du trajet de soins bucco-dentaires sans devoir porter l’intégralité des démarches pour l’opérationnalisation de la mesure.

    Ce groupe de travail a proposé également une liste de modalités d’actions afin d’orienter le projet et le rendre pertinent.

    Le nouveau cahier des charges est en cours de validation.

    Concernant la Commission de planification francophone des sous-quotas des métiers de santé, elle se réunit très régulièrement et les travaux d’analyse de la situation globale avancent concrètement. J’invite l’honorable membre à interpeler la Ministre de tutelle en Fédération Wallonie-Bruxelles pour plus de complétude.