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La sécurité routière en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 300 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/04/2023
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La Belgique est un mauvais élève en matière de sécurité routière. De nombreux accidents s'y produisent entrainant avec eux de nombreuses victimes. Les raisons sont quant à elles multifactorielles. Le drame de Strépy-Bracquegnies a été le drame de trop et a suscité une émotion incommensurable auprès de la population.

    Face à cela, des initiatives sont prises au niveau du Parlement fédéral par ma formation politique. En effet, une proposition de résolution est déposée pour promouvoir la sécurité routière par le biais de contrôles renforcés, par le renforcement du réseau de radars, par la mise en œuvre de sanctions alternatives et notamment par des mesures répressives plus effectives.

    La sécurité routière est une matière qui est partagée entre plusieurs niveaux de pouvoir. La Wallonie dispose à cet égard de plusieurs leviers concrets pour agir et optimaliser la sécurité de tous que ce soit par les compétences stricto sensu de Madame la Ministre ou par celles du ministre des Infrastructures et des Travaux publics.

    Dès lors, Madame la Ministre peut-elle bien me faire un récapitulatif des mesures et des programmes prévus pour améliorer la sécurité routière en Wallonie ?

    Quelles sont les politiques qu'elle entend mener à cet effet ?

    Le drame de Strépy-Bracquegnies a-t-il modifié sa réflexion au niveau des mesures qu'elle compte implémenter ?
  • Réponse du 15/05/2023
    • de DE BUE Valérie
    En 2020, j’ai décidé d’avancer les États généraux wallons de la Sécurité routière et de lancer, pour la première fois en Wallonie, une grande consultation citoyenne sur le thème de la sécurité routière.

    Ainsi, les États généraux et plus des 10 000 citoyens consultés ont livré plusieurs propositions pour améliorer la sécurité routière en Wallonie.

    À la suite de ces États généraux de la Sécurité routière, j'ai établi une feuille de route des actions que j’entendais mener sous cette législature ; elle a été rendue publique début février 2021. Elle reprend mes dix priorités à court, moyen et long terme pour remplir nos objectifs. Ces mesures prioritaires s’ajoutent au travail quotidien mené par l’ensemble des acteurs de la sécurité routière en Wallonie.

    En filigrane de mes priorités, une notion : celle du partage de la route. Elle est essentielle pour diminuer l’insécurité routière et le nombre de victimes sur le réseau routier wallon. Derrière chaque décès ou blessé grave ou non se trouve une famille … Ne nous comportons plus uniquement comme un piéton lorsque nous marchons ou comme un automobiliste lorsque nous circulons en voiture … Devenons les usagers d’une route partagée, conscients des réalités et des dangers de chaque mode de déplacement et bienveillants envers les autres.

    J’ai eu l’occasion tant en Commission au Parlement que dans la presse notamment, d’expliciter les 10 mesures que je compte notamment mettre en place dans cette perspective. Chacune d’elles participe à l’objectif de réduire le nombre de tués sur nos routes.

    Ces mesures prioritaires pour la sécurité routière en Wallonie sont reprises et détaillées au sein du communiqué de presse publié sur le site https://debue.wallonie.be.

    En résumé, les 10 mesures prioritaires sont les suivantes :
    - rendre les traversées plus sûres pour les usagers doux ;
    - réduire les vitesses de circulation dans certaines zones en agglomération ;
    - instaurer des limitations de vitesse dynamiques ;
    - renforcer le traitement automatisé des infractions de roulage ;
    - augmenter le nombre de radars en Wallonie ;
    - promouvoir le recours à la sanction administrative comme alternative aux poursuites ou mesures probatoires ;
    - renforcer et adapter la sensibilisation et les formations en y incluant les nouveaux modes de déplacement ;
    - renforcer la prévention en matière de conduite sous influence de l’alcool ;
    - mettre en place un contrôle technique motos non périodique ;
    - créer un centre de connaissance wallon sur les Circonstances et facteurs d’accidents de la route.

    Ces mesures ont été intégrées dans le Plan interfédéral de lutte contre l’insécurité routière né des états généraux de la sécurité routière fédéraux

    Le drame de Strépy-Bracquegnies ne modifie pas les mesures découlant des travaux des EGSR, des recommandations des experts et des avis des citoyens ayant participé à la consultation.

    À l’époque, j’ai appelé de mes vœux qu’un meilleur suivi des « pirates de la route » puisse être mené par la Police et les services de la Justice, notamment sur les réseaux sociaux. J’ai également formulé le souhait d’un développement des sanctions alternatives dont la rencontre de victime d’infractions routières par les auteurs. J’ai eu plusieurs réunions à ce sujet tant avec le Ministre de la Justice que celui de la Mobilité à cet égard. Je ne peux que me réjouir qu’une concrétisation de certains aspects de ces souhaits puisse enfin voir le jour prochainement.

    En revanche, ce drame confirme et renforce la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des mesures. Une campagne de communication de grande ampleur a, à cet égard, été menée fin d’année passée, donnant la parole à des victimes de la route. Celle-ci a été diffusée sur différents supports (TV, radio, réseaux sociaux...) et a été largement relayée par les médias.

    Nous poursuivons le travail, en concertation avec mes Collègues qu’ils soient régionaux ou fédéraux ainsi qu’avec toutes les parties prenantes.