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La pollution de l’Escaut

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 468 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/04/2023
    • de DURENNE Véronique
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le dimanche 12 mars dernier, une importante nappe d'hydrocarbure a été repérée à la surface de l'Escaut, à hauteur de l'ancienne embouchure du rieu de Barges à Tournai. Les services de secours de Wallonie picarde ont été prévenus et la police de l'environnement ainsi que la police des voies navigables se sont rapidement rendues sur les lieux.

    À l'aide d'un bateau, des boudins absorbants ont été placés et la nappe a été couverte d'un produit absorbant. Une fois l'huile entièrement absorbée, les boudins ont pu être retirés du fleuve et acheminés vers une société spécialisée pour leur destruction, ont indiqué les services de secours de la zone Wapi à la presse.

    Une enquête a été également été ouverte par la police locale de la zone du Tournaisis et la police de l'environnement afin de retrouver les auteurs de cet acte malveillant.

    Madame la Ministre pourrait-elle faire le point sur cette situation ?

    Connaît-on désormais les raisons de cette pollution ? Quelles sont les responsabilités mises en cause ?

    Quelle mesure sera prise pour qu'un tel déversement d'hydrocarbures dans le fleuve ne se reproduise plus ? Et à l'encontre des éventuels pollueurs ?

    Des analyses environnementales ont-elles été réalisées ?
    Dans l'affirmative, quels en sont les résultats ?

    Ces dernières années, le tronçon wallon de l'Escaut a été frappé à plusieurs reprises par différents épisodes de fortes de pollutions, dont le retentissant désastre écologique provoqué par une entreprise française en avril 2020. 

    Quelles actions Madame la Ministre a-t-elle mises sur la table pour réparer ces années écologiquement désastreuses pour l'Escaut et améliorer drastiquement la qualité de son eau ?
  • Réponse du 25/05/2023
    • de TELLIER Céline
    La pollution dont fait état l’honorable membre a été suivie par les services de l’administration, en particulier la Police de l’environnement.

    L’enquête a déterminé que cette pollution trouvait son origine au droit de l’ancien site industriel « Louis Carton » et résultait d’une probable tentative de vol de câble sur un ancien transformateur. Un procès-verbal à charge d’inconnu a été dressé par la Police de l’environnement. L’enquête judiciaire est toujours en cours afin d’identifier les auteurs de la tentative de vol. En cas d’identification des responsables, il appartiendra à la justice de déterminer les suites à apporter.

    Depuis l’intervention de la Police de l’environnement le 12 mars dernier, les mesures suivantes ont été prises par l’intercommunale IDETA, propriétaire du site :
    - mise en place de boudins absorbants afin de contenir la pollution à l’embouchure du « Rieu de Barges » dans l’Escaut ;
    - nettoyage de la partie voûtée de ce même Rieu ;
    - mise en place d’une installation de récupération des hydrocarbures surnageant dans le « Rieu de Barges » avant rejet dans l’Escaut ;
    - désignation d’un expert en gestion des sols pollués afin d’évaluer l’impact de la pollution. Les résultats des investigations seront transmis au Département du Sol et des Déchets dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de l’article 80 du décret relatif à l’assainissement des sols ;
    - récupération des huiles épandues sur le sol à l’aide d’absorbant ;
    - évacuation des transformateurs encore présents sur le site.

    Par ailleurs, pour ce qui concerne la pollution de l’Escaut en avril 2020, il n'y a pas eu d'altérations persistantes de la qualité de l'eau. Après le passage du « bouchon anoxique », le taux d'oxygène dissous est progressivement revenu à son niveau initial.

    Le dommage concerne donc principalement la faune piscicole et les mesures de réparation envisagées portent sur la compensation de ces mortalités à travers la création d'habitats susceptibles de favoriser la productivité piscicole du fleuve. L'ambition de ces mesures n'est donc pas d'améliorer la qualité de l'eau, mais de favoriser la recolonisation de l'Escaut par l'ichtyofaune.