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Le dépistage du cancer du côlon

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 366 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 04/04/2023
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Chaque année, le mois de mars est dédié à la prévention et au dépistage du cancer colorectal. En Belgique, une personne sur vingt sera confrontée au cancer du côlon une fois dans sa vie. Cependant, détectées à un stade précoce, les chances de guérison sont supérieures à 90 %. À l'inverse, le taux de survie chute à 15 % pour les diagnostics tardifs.

    Dès lors, à l'occasion du mois international du cancer du côlon, en mars, différentes associations de lutte contre le cancer, en partenariat avec de nombreux hôpitaux belges, ont mis en place des actions de sensibilisation afin d'encourager la population à passer un test de dépistage gratuit et ainsi permettre d'éviter toute souffrance liée à cette maladie. En effet, en Belgique, le dépistage gratuit est proposé depuis maintenant dix ans pour toute personne âgée de 50 à 74 ans.

    Or, en Wallonie et à Bruxelles, les dépistages sont encore trop peu nombreux selon l'ONG Stop Cancer Côlon. D'après les chiffres de l'organisation, seul un Francophone sur cinq et un Flamand sur deux a pris part au test de dépistage, alors que le cancer du côlon provoque pas moins de 3000 décès par an en Belgique, soit neuf par jour. Cela serait notamment dû à un manque d'information sur le cancer colorectal et son dépistage, selon l'ONG.

    En premier lieu, Madame la Ministre peut-elle m'indiquer si la Région wallonne a participé, d'une manière ou d'une autre, à la campagne de prévention du dépistage du cancer du côlon ?
    Dans l'affirmative, peut-elle me préciser de quelle manière ?

    Ensuite, peut-elle me faire part des données disponibles concernant le dépistage du cancer colorectal en Wallonie au cours de ces dernières années ?

    Comment expliquer qu'une plus grande partie de la population participe au dépistage en Flandre ?

    Quelles mesures prévoit-elle afin d'améliorer le dépistage chez les personnes âgées de 50 à 74 ans ?

    Un renforcement de la communication concernant le dépistage et la maladie est-il prévu ?

    Enfin, dans la DPR 2019-2024, il est indiqué que « Le Gouvernement prendra des mesures pour améliorer les taux de couverture des programmes de médecine préventive » et une référence est ensuite faite au Plan wallon de prévention et de promotion de la santé 2030 (Plan WAPPS). Dans le cadre de ce plan justement, quelles sont les actions prévues en termes de sensibilisation au dépistage des cancers ?
  • Réponse du 08/05/2023
    • de MORREALE Christie
    Même si les taux ne sont effectivement pas encore à la hauteur de nos espérances, la participation au dépistage organisé du cancer colorectal augmente régulièrement chaque année et l’année 2023 confirmera certainement cette progression.

    Le dépistage régulier est donc très important. En Wallonie, seulement 20 % (Source : CCR – données 2021 et 2022) de la population entre 50 et 74 ans adhère à ce dépistage systématique qui est simple, gratuit et à réaliser chez soi. Vous le comprendrez, l’objectif prioritaire est d’augmenter le taux de participation à ce dépistage organisé du cancer colorectal afin de lutter plus efficacement contre cette maladie. C’est pourquoi les actions de communication sont nombreuses et diverses.

    À l’occasion de « Mars bleu », mois traditionnellement dédié au dépistage du cancer colorectal de façon internationale, le CCR - CCR : Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers ASBL - (qui est subsidié par la Région) diffuse des messages vidéo via différents canaux télévisuels présents dans des hôpitaux, des grandes administrations, des salles d’attente de cabinets médicaux, des écrans à l’intérieur des pharmacies et Facebook.

    À l’exception de la diffusion payante via les pharmacies, ces canaux ont encore été utilisés après ce mois de mars avec une relance (payante) de la diffusion via Facebook en septembre.

    En tant que partenaire des précédentes campagnes, l’AVIQ soutient, via ses réseaux sociaux et une communication interne, les messages de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal. Une page du site de l’Agence y est d’ailleurs dédiée : https://www.aviq.be/fr/sensibilisation-et-promotion/campagnes-de-communication/cancer-colorectal

    De plus, le CCR a décidé de diffuser des capsules vidéo via différents canaux télévisuels présents dans des hôpitaux, des grandes administrations, des salles d’attente de cabinets médicaux, des écrans à l’intérieur des pharmacies et Facebook.

    À ces diffusions réalisées par le CCR, il faut ajouter plusieurs actions locales réalisées par des centres hospitaliers en utilisant un « côlon géant », souvent associé à des diffusions médiatiques sur les radiotélévisions de la Fédération Wallonie-Bruxelles, y compris locales, et des conférences. Le CCR a soutenu ces actions en étant souvent présent sur place, en partenariat avec les équipes locales.

    Ajoutons que Facebook a été utilisé largement pour la première fois par le CCR et l’intérêt du public ciblé a été très marqué. Durant la 1ère quinzaine de mars 2023, presque 60 000 personnes du groupe cible en Wallonie ont été interpellées par la page Facebook du CCR www.facebook.com/depistageintestin.be.

    L’impact direct de chaque canal n’est évidemment pas quantifiable, mais la participation du public cible a connu un record jusqu’ici inégalé, avec une augmentation de participation en mars 2023 de 30 % par rapport à l’année 2021 qui diffusait une campagne radio/télé à la même période.

    Le succès de participation du public cible lors de la campagne « Mars bleu 2023 » encourage le CCR à encore utiliser ces différents canaux à plusieurs reprises en 2023. De la communication via les mutuelles est également envisagée pour cette année. En parallèle, l’élaboration d’une nouvelle campagne de prévention générique (radio/télévision) à partir de 2024 serait un renforcement non négligeable.

    On peut effectivement lire dans la Déclaration de politique régionale que « les politiques de promotion et de prévention de la santé seront intégrées de manière structurelle dans la réorganisation des zones de soins et dans la redéfinition des rôles et le partage des tâches au sein de la première ligne et entre la première et la deuxième ligne. Ces politiques concernent le mode de vie et l’environnement, le dépistage plus précoce, entre autres des maladies chroniques (dont les cancers) ainsi que la vaccination. Le Gouvernement prendra des mesures pour améliorer les taux de couverture des programmes de médecine préventive. Les politiques transversales de promotion de la santé seront renforcées vu leur impact sur les déterminants de la santé, en ce compris dans les écoles. Dans ce cadre, le Gouvernement mettra en œuvre les axes du plan wallon de prévention et de promotion de la santé 2030 (plan Wapps) et permettra un co-pilotage de ce plan en y associant les acteurs de terrain, dont les mutuelles. Une attention spécifique sera accordée aux populations précarisées » (Déclaration de politique, Wallonie, 2019-2024 », Région wallonne).

    Dans le respect de ce Plan, l’axe 3 aborde justement la prévention des cancers. Différents organismes sont d’ailleurs financés, dont le Centre Communautaire de Référence (CCR), Mammorias (service de l’ULiège) et la Fondation contre le Cancer. La Région finance également le projet permettant la mise en place du dépistage systématique du cancer du col de l’utérus en Région wallonne. Le décret relatif au traitement des données à caractère personnel permettant le démarrage de ce programme poursuit son parcours légistique et est passé en deuxième lecture au Gouvernement wallon le 13 avril 2023.

    En outre, une réflexion est actuellement menée avec les autres Régions et Sciensano pour la mise en place d’une campagne de prévention générique sur l’importance du dépistage des cancers financée par l’Europe. Cette campagne permettrait de renforcer les actions existantes.

    Pour finir, mon Cabinet et l’Agence travaillent actuellement sur la proposition d’un arrêté du Gouvernement wallon visant à fonder l’organisation transversale des différents programmes de dépistage, dont celui du cancer colorectal. Jusque-là, et pour la parfaite information de l’honorable membre, les différents dépistages se basaient sur les arrêtés de la Communauté française, qui n’avaient pas été revus depuis le transfert de compétences. Les équipes de l’Agence et mon Cabinet y travaillent et le nouvel arrêté devrait voir le jour dans les mois à venir. En plus des programmes existants et du futur programme de dépistage du cancer du col de l’utérus, cet arrêté permettra d’envisager tout développement ultérieur de nouveaux programmes, si nécessaires, en disposant d’une base juridique suffisante et transversale.