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Le premier observatoire des prix du bio réalisé en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 479 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 05/04/2023
    • de KELLETER Anne
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Un nouvel observatoire des prix bio a été réalisé par Biowallonie et ConsomAction et publié ce 13 mars 2023. Cet observatoire permet d'objectiver les différences de prix des produits bio entre les supermarchés et les magasins spécialisés.

    Plusieurs aspects positifs de ces commerces à contre-courant des grandes surfaces étaient déjà connus tels que la qualité des aliments vendus, le modèle économique favorisant les producteurs belges ou encore la réduction de plastiques par exemple. Ce premier observatoire a néanmoins amené un nouvel élément puisqu'il en ressort que les magasins spécialisés sont compétitifs au niveau du prix. Ceci démonte les a priori qui peuvent exister à propos de ce type de magasins.

    S'il était encore nécessaire, cet outil prouve l'intérêt de favoriser les magasins de circuit court, qui souffrent énormément de la crise énergétique.

    Quelles démarches Madame la Ministre met-elle en place pour aller dans ce sens ?

    Comment soutient-elle le développement des circuits courts pour l'alimentation ?
  • Réponse du 20/09/2023
    • de TELLIER Céline
    L’Observatoire des prix du Bio est une initiative de BioWallonie, ConsomAction et du Collectif 5C visant à collecter des données spécifiques à la commercialisation des produits Bio, vrac et de circuits courts.

    Il s’agit d’une initiative née du constat fait à la mi 2022 en pleine crise énergétique et inflationniste, du manque d’informations sur les prix du bio et ce notamment dans le cadre de la mise en place du projet de soutien aux secteurs « Du local dans mon point de vente » que j’ai lancé avec la cellule Manger demain.

    Les acteurs du secteur de la distribution bio, vrac et circuit court étaient fortement en demande de chiffres et ce, pour démonter entre autres les a priori qui peuvent exister à propos de ce type de magasins. Ils ont alors décidé de rassembler leurs forces pour créer cet observatoire.

    Depuis lors, de nombreux résultats ont pu être publiés et utilisés dans le cadre de différents projets. Les derniers résultats en date publiés ont permis d’objectiver pour la première fois les différences de prix des produits bio entre la grande distribution et les magasins spécialisés (bio, vrac et à la ferme bio).

    L’observatoire montra ainsi au moyen d’une analyse d’un panier de produits bio que contrairement aux idées reçues et véhiculées ces derniers mois, les magasins spécialisés sont compétitifs au niveau du prix, alors même que le modèle économique favorise davantage l’agriculture belge et une meilleure répartition de la marge. Le tout en proposant une gamme 100% sans emballage sur les fruits, les légumes et pour certains produits bruts. Une vision à contre-courant des pratiques de la grande distribution.

    Cette remontée d’informations objectives de l’aval de la filière Bio (= la commercialisation) se répète tous les trois mois et fournit des données complémentaires à d’autres Observatoires en place, tels que celui de la consommation coordonné par l’APAQ-W ou des filières coordonnées par le Collège des Producteurs.

    Le Gouvernement wallon, dans le cadre du Plan de relance et d’une série de projets, soutient le développement des circuits courts et du bio, élément essentiel de la DPR.

    Ainsi, au-delà du Plan PAC et du plan de développement du bio, l’économie circulaire et la souveraineté alimentaire sont deux chapitres importants du Plan de relance wallon.

    Pour ma part, j’ai mis en place dès 2020, au travers d’appels à projets, une série de soutien à la relocalisation de notre alimentation. Tout d’abord, via le soutien à 46 projets de relocalisation et un soutien à des structures pour des ressources humaines pour 3 ans et par la suite en 2023, via le soutien à 57 projets d’infrastructures visant la relocalisation des filières fruits, légumes, céréales et protéines, le tout pour un montant total de 57 millions d’euros.

    En parallèle, j’ai soutenu l’amplification de l’accompagnement des cantines durables, mais avec un focus sur la labélisation de ces cantines et une obligation d’approvisionnement de minimum 10 nouveaux produits locaux. L’approvisionnement des cantines en produits locaux prend donc aujourd’hui une part importante du projet avec des critères imposés de produits locaux issus du circuit court et bio imposés via le label, le soutien à la rédaction des marchés publics et la mise en contact avec des fournisseurs locaux. Il y a aujourd’hui 406 signataires du Green deal dont 320 cantines qui représentent plus de 50 000 repas chauds par jour, soit ¼ des repas chauds servis en Wallonie.

    Très vite la question du prix de l’assiette « relocalisée » a été soulevée, j’ai alors lancé, en complément du coup de pouce « matériel » initial prévu dans le « Green deal », un coup de pouce « Du local dans l’assiette ». Lancé en phase pilote en 2021, il a apporté un soutien de 50 cents par assiette pour 70 cantines s’approvisionnant en produits locaux, le projet touchait alors 8 000 repas par jour. Vu le succès, le projet a été relancé en 2022 et ce n’est pas moins de 234 cantines qui ont été sélectionnées. Vu le succès et afin d’inscrire ce soutien dans la durée, j’ai fait valider par le gouvernement en juillet 2023, un complément budgétaire de 1,5 million d’euros permettant de prolonger le soutien de 18 mois et ce jusque fin 2024. Ce coup de pouce permet aux cantines un approvisionnement direct via les acteurs du circuit court, bio et vrac, avec un incitant supplémentaire s’il s’agit de produits bio locaux.

    En 2022, face à la crise énergétique et inflationniste ayant suivi la guerre en Ukraine, les acteurs du circuit court, bio et vrac m’ont sollicitée pour soutenir les points de vente locaux particulièrement touchés par la crise. J’ai alors lancé un soutien double aux acteurs de ces points de vente spécialisés : un boost à la relance de l’achat dans ces points de vente organisé via Manger Demain et une aide à l’investissement via Walter, le tout pour un montant de 3,5 millions d’euro.

    Outre de la communication, un coup de pouce « Du local dans mon point de vente » a été lancé. Ce projet, confié à la cellule Manger Demain, et construit en partenariat avec Biowallonie, le collectif 5C, ConsomAction et la Fédération des services sociaux, vise à soutenir les points de vente bio, circuit court et vrac, tout en favorisant l’accessibilité de ces commerces au plus grand nombre. Pour ce faire, les points de vente peuvent solliciter jusqu’à 3 mécanismes ; un accompagnement en communication, la possibilité de distribuer des carnets de fidéli-bons pour élargir et fidéliser leur clientèle, ainsi que la mise en place d’une caisse de solidarité pour collaborer avec les acteurs de l’aide alimentaire. 153 points de vente ont ainsi été sélectionnés et ont mis en place ces systèmes de fidélisation. Une carte de tous les points de vente participants est disponible sur le site de Manger Demain mais également des partenaires du projet.

    Ces différents projets, mais bien d’autres encore ont été menés dans le cadre de Food Wallonia, le plan d’action de transition alimentaire wallon, issu d’une dynamique participative menée avec le Collège wallon de l’alimentation durable.