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La fin du tabou autour de la ménopause

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 370 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 06/04/2023
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Par le passé, j'ai eu l'occasion d'organiser un « live » sur les réseaux sociaux afin d'échanger avec les citoyens autour de la thématique de la ménopause.

    À travers cet échange enrichissant, j'ai pu constater, via leurs témoignages, qu'il subsiste trop de tabous autour de la ménopause. En matière de sensibilisation, les informations au sujet de la ménopause restent peu visibles ou peu accessibles. Outre les symptômes assez connus comme les bouffées de chaleur, d'autres le sont moins comme des troubles de la concentration, la dépression, des douleurs articulaires. Ceux-ci ont un impact sur le quotidien des femmes par exemple dans le travail.

    Comment Madame la Ministre a-t-elle mis en œuvre la mesure 40 du Plan genre qui vise spécifiquement à sensibiliser et informer les praticiens et patients aux symptômes et maladies spécifiques aux femmes ?

    Pourquoi a-t-elle retenu la mise en place d'un site web spécifique à la santé comme point fort de cette mesure ?

    Comment la ménopause sera-t-elle intégrée dans les futures sensibilisations et le Plan WAPPS ?

    Comment envisage-t-elle de casser les tabous et préjugés liés à la ménopause ?
  • Réponse du 08/06/2023
    • de MORREALE Christie
    Actuellement, 72 centres de planning familial sont agréés en Région wallonne. Chacun d’eux est légalement tenu de disposer d'une équipe pluridisciplinaire assurant au moins, et de manière obligatoire, les fonctions médicale, psychologique, juridique et sociale. Ces consultations sont accessibles à l’ensemble de la population wallonne, quel que soit l’âge du bénéficiaire, qui peut y obtenir les informations et suivis nécessaires concernant sa santé sexuelle.

    Mais la santé sexuelle ne relève pas des seuls centres de planning familial : c’est l’affaire de tous les soignants aux plus proches des femmes et c’est la raison pour laquelle les centres de planning familial sont intégrés dans les réflexions relatives à la mise en place de l’organisation de la première ligne d’accompagnement et de soins, dans le cadre de Proxisanté. Ils y auront un rôle de sensibilisation et d’information des praticiens pour avoir des actions ciblées et adéquates.

    À cet égard, la littératie en santé est essentielle. Ce terme peut être défini comme suit : « La littératie en santé (LES), en anglais health literacy, est un concept complexe et multidimensionnel qui s’intéresse aux capacités des individus et des groupes à repérer, comprendre, évaluer, et utiliser les informations utiles pour la prise de décision en matière de soins de santé, de prévention des maladies et de promotion de la santé. La LES est reconnue comme étant un déterminant important de la santé ». (https://www.sciensano.be/sites/default/files/hl_fr_2018_1.pdf) C’est pourquoi ce concept fait partie des objectifs de la programmation en promotion de la santé : il s’agit d’améliorer la littératie en santé des Wallonnes en visant l’accès à une information de santé compréhensible et mobilisable.

    Le site web à mettre en place dans le cadre de W.ALL.IN. HEALTH (projet 281 du plan de Relance) s’y attachera en concertation et en complémentarité avec les acteurs de terrain afin que l’accès aux informations soit le plus large possible.

    Par ailleurs, dans le respect de ce Plan, l’axe 3 aborde justement la prévention des cancers. Différents organismes sont d’ailleurs financés, dont le Centre Communautaire de Référence (CCR), Mammorias (service de l’ULg) et la Fondation contre le Cancer. La Région finance également le projet permettant la mise en place du dépistage systématique du cancer du col de l’utérus en Région wallonne. Le décret relatif au traitement des données à caractère personnel permettant le démarrage de ce programme poursuit son parcours légistique et est passé en deuxième lecture au Gouvernement wallon le 13 avril 2023.

    En outre, une réflexion est actuellement menée avec les autres régions et Sciensano pour la mise en place d’une campagne de prévention générique sur l’importance du dépistage des cancers financée par l’Europe. Cette campagne permettrait de renforcer les actions existantes.

    Pour finir, mon Cabinet et l’Agence travaillent actuellement sur la proposition d’un arrêté du Gouvernement wallon visant à fonder l’organisation transversale des différents programmes de dépistage, dont celui du cancer colorectal. Jusque-là, et pour la parfaite information de l’honorable membre, les différents dépistages se basaient sur les arrêtés de la Communauté française, qui n’avaient pas été revus depuis le transfert de compétences. Les équipes de l’Agence et mon Cabinet y travaillent et le nouvel arrêté devrait voir le jour dans les mois à venir. En plus des programmes existants et du futur programme de dépistage du cancer du col de l’utérus, cet arrêté permettra d’envisager tout développement ultérieur de nouveaux programmes, si nécessaires, en disposant d’une base juridique suffisante et transversale.

    Ajoutons que le Comité de pilotage du Plan wallon de prévention et de promotion de la santé sera à la fois attentif à l’atteinte des objectifs fixés dans la programmation ainsi qu’aux objectifs transversaux présents, dont la dimension genre en santé fait partie intégrante.