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Les diagnostics de la mobilité en zone rurale

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 904 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 06/04/2023
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    J'ai interrogé Monsieur le Ministre voici quelques mois en commission au sujet de l'amélioration de l'offre de transport public en milieu rural.
    J'ai basé cette interpellation sur une étude de l'OCBM sur le redéploiement de l'offre de transport dans certains bassins.

    Je crois vraiment que c'est une opportunité non négligeable de relancer un véritable diagnostic de mobilité et de proposer - en concertation avec les acteurs locaux, bien entendu, et les autres parties prenantes - un réseau répondant au potentiel de transfert modal réellement identifié sur le territoire.

    Monsieur le Ministre pourrait-il m'indiquer à quand remontent les derniers diagnostics de mobilité en zone rurale ?

    Tenaient-ils compte de l'évolution démographique significative dans certains endroits depuis 10 ans ?

    Intègrent-ils les statistiques de l'IWEPS relatives à la hausse de la population dans certaines communes d'ici 2035 ?

    Il m'indiquait en réponse à ma question orale, qu'au regard des redéploiements de l'offre organisés dans toute la Wallonie jusque 2030, la SNCB et les communes étaient concertées en amont et pendant l'étape de participation citoyenne. Une participation active de ces communes lors des différentes étapes de création et de mise en service des lignes de bus TEC est un moyen de s'assurer que chaque commune dispose d'une liaison structurante adaptée, mais également que les zones à faible densité ne soient pas délaissées.

    Avec la suppression annoncée d'une vingtaine de petites gares en Wallonie (Plan de transport de la SNCB 2023-2026), sur base de statistiques relevées à une période fixe de l'année, Monsieur le Ministre s'est-il concerté avec son homologue du Fédéral pour renforcer l'offre de bus des TEC (modification/extension des circuits,…) dans les villages vers les gares persistantes ? Ceci afin de continuer à offrir une offre de service aux habitants qui n'ont pas la possibilité de se déplacer jusqu'à la gare la plus proche, la proximité étant une notion relative en zone rurale, cela pouvant être jusqu'à 10 km.
  • Réponse du 11/05/2023
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre l’indique, des redéploiements de l’offre sont organisés par zone dans toute la Wallonie jusque 2030. Ceux-ci ont pour but de définir un nouveau réseau de transport en commun au regard des enjeux actuels et futurs de la zone complémentairement au réseau structurant ferroviaire et Express.

    Le principe de base de ces redéploiements est d’établir un réseau cible autour de points d’intermodalité sur base de l’évolution territoriale et des flux de mobilité tous modes (train, voiture …) et tous motifs (travail, école, loisirs …) présents sur les territoires étudiés au-delà de la seule fréquentation actuelle de l’offre TEC.

    Les études menées par le SPW MI, via l’Autorité Organisatrice de Transport pour la définition tactique de l’offre de transport reposent sur l’analyse du territoire via des données de population, d’emploi et de perspective d’évolution telles que celles produites par l’IWEPS et sur l’observation des flux de déplacement. Pour évaluer ceux-ci, plusieurs sources d’information sont utilisées :
    - flux liés au travail (Census 2011 et ONSS 2020) ;
    - flux scolaires (Fédération Wallonie Bruxelles, 2020) ;
    - flux autres estimés par les parties prenantes locales.

    Depuis peu, le SPW dispose d’une nouvelle source de données récente et plus exhaustive permettant d’évaluer l’importance des flux de déplacement tous motifs avec davantage de précision. Il s’agit des « mobile floating data » issues des opérateurs de téléphonie. Ces données résultent de l’enregistrement des déplacements qui peut être fait au travers de l’usage des téléphones portables. Elles offrent dès lors un reflet de l’ensemble des déplacements, pour tous les modes et tous les motifs.

    De plus, une démarche d’information publique et de participation citoyenne dénommée « Mobilli », ouverte à tous, est prévue en accompagnement de l’étude opérationnelle de l’Opérateur de Transport de Wallonie (OTW). Cette démarche a par ailleurs été sélectionnée parmi les initiatives européennes les plus innovantes dans la catégorie Local Development des « Innovation in Politics Awards ». Les lauréats seront connus lors d’une cérémonie qui se déroulera à Varsovie le 11 mai.

    Ce travail est réalisé en co-construction avec l’ensemble des parties prenantes des zones de redéploiement. Leur participation active lors des différentes étapes de création et de mise en service des lignes de bus TEC est, en effet, un moyen de s’assurer que chaque commune dispose d’une liaison structurante adaptée mais également que les zones à faible densité ne soient pas délaissées. L’avis de l’Organe de Consultation des Bassins de Mobilité concerné est systématiquement sollicité.

    Une dizaine d’études de redéploiement ont été initiées depuis 2019 et sont aujourd’hui à des étapes différentes de mise en œuvre. Certaines concernent des zones non urbaines telles que les zones autour de Gembloux, Florenville ou celles de « Philippeville-Couvin » et « Semois – Libramont ».

    L’ambition de ce processus de redéploiement est donc d’offrir des solutions de mobilité les plus adaptées aux besoins selon le contexte. Des expériences pilotes de transport à la demande dénommées « TEC à la demande » seront par exemple lancées dans les zones de redéploiement de Gembloux et Florenville cet été. Certaines liaisons seront exploitées par un véhicule de plus petite capacité et à la demande. L’objectif est de pouvoir généraliser cette approche, dans l’ensemble des redéploiements, afin de répondre de manière plus agile et efficiente aux besoins de déplacement des citoyens dans les zones où le potentiel ne justifie pas la circulation de bus toute la journée.

    Concernant la menace de la SNCB de fermer certains points d’arrêt, les désinvestissements du passé dans le transport ferroviaire n’ont pas eu raison de la vingtaine de gares wallonnes mentionnées un temps dans la presse. Le Conseil d’Administration de mars dernier a en effet décidé de ne pas fermer ces points d’arrêt et l’honorable membre aurait probablement pu lire ma réponse plus détaillée sur ce sujet lors de la Commission Mobilité du 3 avril.

    Le maintien du réseau ferroviaire est essentiel pour la Wallonie afin d’être la colonne vertébrale du transport et de favoriser l’intermodalité avec le bus. Telle est l’ambition de mon action et des redéploiements de zone du réseau TEC.