L'implantation de parcs de batteries (Battery Energy Storage System) en Wallonie
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 581 (2022-2023) 1
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Question écrite du 11/04/2023
- de CRUCKE Jean-Luc
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Quelles sont les règles en vigueur en Wallonie pour l'implantation de telles infrastructures ?
Quelles sont les capacités actuellement déployées par les BESS wallons ? Quelles sont les perspectives ?
Avec le futur PACE 2030, y a-t-il une coordination effective entre le département de Monsieur le Ministre et celui de Philippe Henry afin de favoriser l'implantation d'autres BESS en Wallonie ?
Réponse du 08/05/2023
- de BORSUS Willy
Quelle que soit la partie intéressée, il y a principalement deux grandes catégories de projets dont les règles diffèrent de la manière suivante :
- d’une part, des projets de parc de batteries de grande dimension (10 à 100 MW) directement connectés au réseau (projets dit « front of the meter) ;
- et d’autre part, des plus petits projets de parcs batteries (1 MW à 5-10 MW) pour des utilisateurs du réseau, qui peuvent être des consommateurs et/ou des producteurs (projets dit « behind the meter »)
La principale action à mener pour le développement de projets de grande puissance consiste à trouver des points d’accès au réseau. Se connecter au réseau à haute tension est actuellement le plus logique en termes de tarifs de réseau. Cela nécessite malgré tout de lourds investissements à prévoir dans une sous-station et conduit également à allonger le délai de la clôture financière (obtention du contrat de connexion avec Elia). De plus, techniquement, cela peut être difficile pour les grands projets en termes de capacité de pouvoir se connecter au réseau BT. Une fois le point d’accès identifié et sécurisé, le porteur de projet doit valider auprès d’ELIA une potentielle rémunération de la disponibilité au profit d’Elia et/ou mettre en place des modèles de revenus alimentés par l’arbitrage : acheter à bas prix/vendre à prix plus haut sur les marchés. La rentabilité de telle solution est donc souvent liée à l’équilibrage du réseau électrique.
Les projets de la seconde catégorie sont plus orientés sur la connexion au réseau basse tension (BT). Celle-ci est actuellement sujette à des systèmes complexifiant les projets entre autres économiquement. Pour ce qui est des plus petits projets, la stratégie sera de mettre l’accent sur la valeur ajoutée du stockage tant pour l’énergie que pour la mobilité auprès des utilisateurs finaux.
Un très grand nombre d’acteurs est susceptible d’être intéressé par un service de stockage par batteries ; de façon non exhaustive, nous pouvons citer :
- les (communautés de) consommateurs industriels : par exemple, l’écrêtage ou la maximisation de l’autoconsommation, l’amélioration de la qualité de leur profil de consommation… ;
- les fournisseurs : le stockage peut jouer un rôle important dans leur stratégie de couverture de risque de leur portefeuille ;
- les développeurs d’énergies renouvelables afin de limiter la décote appliquée au prix d’électricité capturé par ces acteurs, ou de faciliter l’accès au réseau ;
- les communautés d’énergie : le stockage pourrait être une solution pour l’autoconsommation de ces communautés ;
- les agrégateurs et fournisseurs de services pour élargir leur portefeuille et diversifier leur offre.
De nombreux projets sont actuellement développés en Wallonie, mais seuls deux sont en fonctionnement :
Le parc ESTOR-LUX, d’une puissance installée de 10 MW et une capacité de stockage de 20 MWh, à Bastogne est opérationnel depuis décembre 2021.
Le parc de Corsica Sole d’une puissance installée de 50MW et une capacité de stockage de 100MWh, sur Lessines, dans le Hainaut est opérationnel depuis mars 2022.
Ces 2 projets sont soutenus par Wallonie-Entreprendre.