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Les investissements de l’entreprise Futerro

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 582 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 11/04/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Filiale de la société Galactic et situées toutes les deux dans la Commune de Celles en Wallonie picarde, l'entreprise Futerro est spécialisée dans l'acide polylactique (PLA) qui est le premier plastique biorenouvelable au monde et qui permet de remplacer le plastique d'origine fossile.

    Le produit fut développé grâce à la recherche wallonne et grâce à une aide de 9 millions qui fut allouée, en 2016, pour un investissement initial de 17 millions d'euros. Il devait permettre la construction d'une usine à la capacité de production de 150 000 T.

    Après avoir construit une première usine en Chine, en 2021, de 100 000 T, le groupe annonce à présent la construction d'une seconde usine, en Normandie, d'une capacité de 75 000T, avec, à la clé, la création de 250 emplois directs et 900 dans les secteurs adjacents !

    Monsieur le Ministre est-il informé du dossier, l'a-t-il suivi et quelle est sa réaction ?

    Comment expliquer qu'un produit développé grâce à la recherche wallonne et à des subventions publiques ne peut, au-delà du pilote, voir sa concrétisation et les emplois se réaliser sur le territoire wallon ?

    Quelles sont les explications dont il dispose et que fut-il entrepris pour tenter de permettre le développement du projet en Wallonie ?

    Où le bât blesse-t-il ? Que convient-il de changer et de faire évoluer ?

    Quel est le montant des aides publiques wallonnes dont ont pu bénéficier les sociétés Galactic et Futerro depuis 10 ans ? Monsieur le Ministre peut-il les détailler ? Des remboursements sont-ils intervenus ? À quelle hauteur ?
  • Réponse du 08/05/2023
    • de BORSUS Willy
    Le dossier de l’entreprise Futerro, dont Galactic est le seul actionnaire depuis le départ de Total fin 2016, est complexe et occupe l’administration et les différents Ministres compétents depuis 2007. J’ai donc « hérité » de ce dossier pour lequel une solution a pu être trouvée.

    Pour rappel, l’entreprise Futerro a bénéficié de deux soutiens de la Région wallonne pour l’appui de projets de recherche et développement :
    - une avance récupérable en 2007 de 7 413 000 euros qui concerne un projet de développement du PLA, un plastique biosourcé à partir de l’acide lactique ;
    - une subvention de 210 000 euros (112 000 euros ont effectivement été octroyés) dans le cadre d’un projet de pôles duquel Futerro était partenaire, aide qui date de 2013.

    Galactic a, pour sa part, bénéficié de financement pour un montant de 2,8 millions d’euros depuis 1996. Notons qu’il n’y a plus de projets financés depuis 2013. Mentionnons également que l’entreprise continue de rembourser suivant le plan établi une avance récupérable octroyée en 2007 (montant à rembourser de 1,18 million d’euros).

    Le projet d’innovation pour lequel un financement a été octroyé en 2007 a effectivement donné lieu au développement de nouvelles technologies concernant le PLA. Du point de vue technique, le projet a donné des résultats intéressants et a principalement permis la construction d’une unité de production de taille « pilote industriel » sur le site de Galactic à Escanaffles (Tournai).

    Toutefois, Futerro a conclu, sur base du pilote, que la technologie développée ne pouvait être valorisée de manière satisfaisante. L’entreprise a dès lors poursuivi ses recherches sur fonds propres pour développer une nouvelle technologie de production de PLA, significativement distincte et originale par rapport aux travaux antérieurs qui avaient bénéficié du soutien de la Région. C’est cette « nouvelle » technologie qui est notamment mise en œuvre dans les usines en Chine et en Normandie.

    Il est à noter que l’aide accordée en 2007 a été octroyée sur base de l’ancien décret « Recherche », qui diffère du décret actuel en termes de conditions de remboursement. Dans le cas présent, le remboursement était directement lié à la vente d’une licence d’exploitation sur la technologie développée dans le cadre du projet de recherche, ce qui ne sera dans les faits jamais le cas.

    Des négociations ont néanmoins été menées au cours de l’année 2022 avec l’entreprise Futurro afin d’obtenir un remboursement partiel de l’aide vu que les résultats de recherche obtenus plus récemment ont pu, pour partie, bénéficier de ceux obtenus lors de ce premier développement. Un accord a finalement été signé en juillet 2022 afin de permettre à la Région de récupérer 2 millions d’euros. Le remboursement sera effectif de 2023 à 2028.

    De manière générale, notons que la production industrielle n’est pas la seule voie de valorisation d’un projet de recherche. Ces projets ont en effet été développés dans le cadre de projet de partenariat regroupant entreprises et universités. Les projets financés ont dès lors aussi pour conséquence d’augmenter le know-how wallon, qui pourra être valorisé dans le cadre de projets ultérieurs pour cette société ou pour d’autres sociétés implantées en Wallonie.

    Le fait d’octroyer une aide à la recherche augmente considérablement les chances que la production soit effectivement réalisée en Wallonie. Ancrer la connaissance en Région wallonne favorise ainsi l’ancrage des étapes ultérieures.