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Les liaisons vers les mobipôles en milieu rural

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 923 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 14/04/2023
    • de JANSSEN Nicolas
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le vélo est considéré comme un mode de transport durable et écologique, cependant, pour être efficace, surtout en milieu rural, le vélo doit être intégré dans une offre multimodale comprenant également les transports en commun, les voitures partagées, et cetera. A cela s'ajoute le manque d'infrastructures cyclables et multimodales en milieu rural.

    Il est donc nécessaire de développer une offre multimodale combinant le vélo, la marche et les transports en commun pour répondre aux besoins de mobilité des habitants des zones rurales. Cette offre doit être adaptée aux particularités de chaque territoire et prendre en compte les contraintes spécifiques des zones rurales telles que la dispersion des habitants, les distances à parcourir et les horaires de transport en commun limités.

    Les mobipôles s'inscrivent dans le cadre du déploiement de la stratégie régionale de mobilité adoptée par le Gouvernement wallon. De plus, l'implémentation de mobipôles fait partie des projets prioritaires annoncés dans le Plan de relance de la Wallonie, projet par ailleurs couplé au projet visant à soutenir les aménagements cyclables.

    Monsieur le Ministre peut-il faire état du suivi qu'il réalise ?

    Quels obstacles empêchent donc la mise en place de points multimodaux dans les zones rurales?

    Que répond-il à ceux qui dénoncent notre incapacité, selon eux, à atteindre les objectifs fixés pour 2030 ?

    Par quelles mesures impliquerera-t-il les acteurs locaux dans la mise en place de ces points multimodaux ?

    Sachant que des liaisons cyclistes et piétonnes doivent être réalisées et entretenues afin de se rendre vers les arrêts de transport public les plus structurants, comment opérationnalise-t-il cette mesure ?
  • Réponse du 11/05/2023
    • de HENRY Philippe
    Parallèlement au redéploiement de l’offre TEC en cours, qui visent notamment la connexion de toutes les communes wallonnes au réseau de transport public structurant, la stratégie régionale prévoit le développement des mobipôles. Ceux-ci sont des lieux combinant différentes offres et services de mobilité en connexion directe avec le transport public structurant. Ils offrent des solutions de mobilité complémentaires au transport collectif en vue de permettre le rabattement vers celui-ci en privilégiant d’autres modes que la voiture individuelle.

    En termes d’infrastructures, le droit de tirage PIMACI (2022-2024) permet, à l’ensemble des communes wallonnes, de développer des projets d’aménagements en lien avec leur(s) mobipôle(s). 30 % de l’enveloppe PIMACI (qui atteindra 210 millions d’euros pour la Wallonie d’ici 2024) sont spécifiquement dédiés aux aménagements des mobipôles (aux mobipôles mêmes ou pour leur accessibilité directe en mode actif) alors que les 70 autres % permettent aux communes d’améliorer globalement leurs aménagements cyclo-piétons.

    Concrètement, début avril, 176 communes wallonnes avaient soumis un dossier PIMACI avec volet intermodalité. Les communes wallonnes ont donc pris la thématique mobipôle à bras le corps et sont porteuses de projets en matière d’intermodalité. Certaines communes plus rurales ou pour lesquels le redéploiement de l’offre TEC est encore à venir ont parfois besoin de recommandations dans le développement de leurs projets PIMACI. L’administration régionale leur fournit ces conseils via les différents services impliqués dans le suivi de PIMACI (Direction des espaces public subsidiés, Direction de la planification de mobilité, Autorité organisatrice du Transport et Direction des déplacements doux et de la sécurité des aménagements de voiries).

    Par ailleurs, il est important de souligner que les travaux pour l’implémentation des mobipôles devront se poursuivre au-delà de 2024. Le décret « politique cyclable », adopté le 23 novembre dernier au Parlement wallon offre le cadre qui permettra de poursuivre une politique volontariste en matière de soutien des pouvoirs locaux pour une mobilité durable.

    Concernant les freins potentiels à la mise en place de points multimodaux, l’expérience PIMACI a permis de constater la nécessité dans certains cas (et particulièrement en milieu rural) de planifier le développement des mobipôles à une échelle supralocale pour maximiser les opportunités de connexion au réseau structurant. Des structures comme les GALs peuvent par conséquent apporter un soutien efficace pour la mise en œuvre de ces projets.

    En outre, il apparait évident que si PIMACI permet une avancée significative en matière d’infrastructure, l’utilisation des mobipôles à leur plein potentiel nécessite une offre de service complémentaire à l’offre de transport collectif qui est proposée (mobilité partagée et autres solutions de mobilité locale).

    Enfin, le réseau TEC faisant l’objet d’un processus redéploiement phasé par zones jusque 2030, il apparait opportun de lier le travail du développement des mobipôles au redéploiement en cours ou en devenir pour pleinement bénéficier de la réflexion sur le réseau repensé. L’engagement de tous les acteurs dans le processus de reploiement tel qu’il est conçu (communes, TEC, SPW, citoyens …) est également un gage de réussite et de prise en compte de l’ensemble des leviers pour atteindre les objectifs régionaux à l’horizon 2030.