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L’évolution des ventes directes à la ferme

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 601 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 17/04/2023
    • de DESQUESNES François
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Depuis de nombreuses années, la Région encourage les agriculteurs qui souhaitent se diversifier notamment par des ventes directes de leur production.

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer combien de fermes ont (eu) recours à la vente directe de leur production en 2019, 2021, 2021 et 2022 (nombre d'exploitations et pourcentage) ?

    Pour la dernière année où les chiffres sont disponibles, peut-il détailler la proportion des catégories de produits vendus (laitiers, viandes, fruits, légumes…) ?

    Existe-t-il une analyse économique des fermes tirant leurs revenus d'une vente directe ? Laquelle et de quand date-t-elle ? Quels en sont les principaux enseignements ?

    La nouvelle PAC propose-t-elle des incitants spécifiques pour encourager ou développer la vente directe ?

    Si oui, lesquels et pour quels budgets ?

    La période Covid a contribué au développement des ventes directes et en circuits courts. Quel est le bilan actuel de l'évolution de ce type d'achats ?

    Quels sont les efforts de promotion spécifique réalisés ou en cours de préparation pour stimuler les achats en vente directe ou en circuit court en 2022 et 2023 ?
  • Réponse du 15/05/2023
    • de BORSUS Willy
    En 2020, ce sont 3 478 fermes wallonnes qui ont eu recours aux circuits courts pour commercialiser leur production, soit 27 % des exploitations totales de notre Région et 76 % des fermes inscrites dans une démarche de diversification. 93 % de ces exploitations vendaient leurs produits directement aux consommateurs, à la ferme.

    En 10 ans, le nombre de fermes pratiquant la vente en circuits courts en Wallonie a ainsi progressé de 1 232 exploitations en 2010 à 3 478 exploitations en 2020, soit une évolution de 8 % à 27 %, surtout remarquée entre 2016 et 2020. (Source : Observatoire de la diversification d’Accueil Champêtre en Wallonie - SPF économie de 2020).

    Sur la base des parts de marchés en valeur dépensée en euros par canaux de vente, en 2022, les fermes/éleveurs représentent 0,74 % des parts de marché en FMCG (Fast Moving Consumer Goods : produits que les ménages achètent à haute fréquence et qui comprennent 3 groupes de produits : produits alimentaires, produits d’hygiène personnel et produits d’entretien) en Wallonie. En comparant par année, la part de marché des fermes est croissante depuis 2019 en Wallonie passant de 0,42 %, à 0,52 % en 2020, à 0,63 % en 2021, à 0,74 % en 2022. La croissance observée pour les fermes/éleveurs suite à la crise Covid, en valeur dépensée, s’est donc poursuivie depuis, même si au regard de l’ensemble des produits, ce taux reste encore relativement faible (inférieur à 1 %) en comparaison aux autres canaux de vente (Source : Apaq-W, Observatoire de la Consommation, GFK 2022).

    Accueil Champêtre en Wallonie qui a suivi avec attention l’ensemble du secteur de la diversification pendant la crise Covid souligne que si les circuits courts ont connu une augmentation de 10 à 30 % de leurs ventes durant la crise, certains consommateurs privilégiant alors les produits de première nécessité accessibles localement, l’engouement est cependant retombé avec la reprise des habitudes de consommation et la flambée inflationniste que nous connaissons.

    Les dépenses réalisées dans les fermes en Wallonie représentent 69,8 millions d’euros en 2022, soit une augmentation de 42,3 % par rapport à 2020 (Source : APAQ-W, Observatoire de la Consommation, GFK 2022).

    En 2020, pour 70% des exploitations agricoles pratiquant la vente en circuits courts, moins de 50 % du chiffre d’affaires de l’exploitation était obtenu grâce à ce mode de commercialisation. La diversification constitue pour ces fermes un revenu d’appoint. Mais, pour près de 20 % des exploitations pratiquant la vente en circuits courts, plus de la moitié de leur chiffre d’affaires provenait de ce mode de commercialisation. Et même, une exploitation sur dix tirait l’entièreté de son chiffre d’affaires uniquement de ce mode de commercialisation. Les revenus issus des circuits courts sont donc cruciaux pour ces exploitations (Source : Observatoire de la diversification d’Accueil Champêtre en Wallonie - SPF économie de 2020).

    Sur la base des demandes d’accompagnement reçues et traitées par les différents pôles de DiversiFerm, il ressort également que le secteur laitier reste la filière où les demandes d’accompagnement sont les plus nombreuses. Le beurre est le produit le plus vendu, suivi par le fromage puis le yaourt. La filière viande (principalement bovine) sollicite également beaucoup d’accompagnement pour la confection de colis ou via l’installation de boucherie à la ferme. Le nombre de demandes du secteur des fruits et légumes est en constante augmentation depuis 2016. Enfin, le développement de la filière des céréales panifiables en Wallonie provoque des besoins très importants d’accompagnement tant des centres de stockage, des moulins à façon que des boulangeries artisanales.

    Pour donner suite à mise en application de la nouvelle PAC, le programme FEADER comprend un régime d’aides aux investissements pour le secteur de la 1re transformation et/ou de la commercialisation des produits agricoles et pour la diversification non agricole, au sein des exploitations agricoles ou des entreprises du secteur agroalimentaire ainsi que les activités de diversification non agricole réalisées par un agriculteur.

    Le taux d’aide est variable en fonction de la situation du demandeur et le budget public initialement prévu est de 371 000 euros. Ce dernier peut être adapté en fonction de l’évolution de la mise en œuvre du plan et des transferts budgétaires possibles.

    L’APAQ-W mène quant à elle plusieurs projets de soutien à la vente directe, d’une part, par le biais de la stratégie Jecuisinelocal qui bénéficie à plus de 1.000 points de vente à la ferme : campagne de soutien, actions d’influence, animations des communautés sur les réseaux sociaux, sensibilisation lors d’évènements : Festi’vrac, C’est bon, c’est wallon, et cetera, et par le biais de la stratégie Table de Terroir qui vise à soutenir l’intégration de produits locaux au sein des établissements de type HORECA. À ce jour, ce sont 61 établissements qui valorisent près de 600 produits locaux.

    L’APAQ-W et moi-même souhaitons poursuivre les efforts en la matière.