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Les récentes critiques du "Journal du Médecin" en matière de santé-environnement.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2006
  • N° : 26 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 20/12/2006
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances


    Récemment, le « Journal du Médecin » souhaitait faire le bilan de l'action gouvernementale en matière de santé-environnement. L'action du Gouvernement wallon semble, selon le journal, poser énormément de questions.

    En effet, le « Journal du Médecin » épingle que très peu de dossiers en matière de santé-environnement feraient l'objet d'un réel suivi.

    Madame la Ministre est-elle satisfaite du mode de fonctionnement actuel et de la gestion des dossiers en matière de santé-environnement en Région wallonne, ou est-elle consciente que les problèmes et lacunes constatés par le « Journal du Médecin » sont réels ?

    Quelles sont les actions que Madame la Ministre entend mener en vue de répondre aux critiques du « Journal du Médecin » en matière de gestion des dossiers santé-environnement ?
  • Réponse du 13/02/2007
    • de VIENNE Christiane

    L'article paru dans le « Journal du Médecin » du 14 novembre 2006 que l'honorable Membre m'a relayé mettait en évidence les avancées réalisées en matière de communication et de circulation de l'information quant aux sites pollués, entre ma Collègue de la Communauté française et moi-même. Dans la foulée, cet article relayait une certaine inquiétude quant au nombre peu élevé de suivis santé mis en place ainsi qu'à un manque persistant de communication vis-à-vis des populations concernées.

    Je dois bien avouer que j'ai été quelque peu surprise par cette analyse de la situation. Aussi suis-je reconnaissante à l'honorable Membre de me donner id l'occasion de revenir sur les avancées effectivement engrangées en matière de santé environnementale ainsi que de clarifier utilement la notion de « suivi sanitaire ».

    Mes collègues et moi-même avons donc défini un arbre décisionnel qui permet désormais d'identifier les responsabilités en terme d'évaluation, de gestion et de communication du risque en matière de santé environnementale dans le cadre des sites pollués. Cet arbre décisionnel a été approuvé par le Gouvernement wallon en date du 9 février 2006 et a été entériné par le Gouvernement conjoint.

    Dans ce cadre, et conformément à la répartition des compétences en matière de santé, il a été établi qu'il appartenait à la Communauté française, via l'Institut de santé publique, d'évaluer l'impact sanitaire lié à l'état de l'environnement, au besoin via une enquête épidémiologique. Ce n'est cependant que lorsque l'existence de pathologies liées à l'état de l'environnement est avérée qu'il me revient la charge de mettre en place un suivi sanitaire des populations concernées.

    Concrètement, cet arbre décisionnel a été activé pour la première fois dans le cadre des dépassements de seuils de particules fines à Marchienne. Préoccupée par cette situation récurrente, j'ai en effet sollicité ma Collègue, la Ministre de la Santé de la Communauté français afin qu'elle étudie l'opportunité de mettre en place une étude épidémiologique.

    L'ISSP a donc procédé à l'analyse des différentes études relatives à la qualité de l'air réalisées par l'Institut scientifique de service public (ISSeP) ainsi qu'à une modélisation du risque sanitaire lié à une forte pollution aux particules fines.

    Dans ce dossier, comme dans celui des décharges de Basse Wavre, de Loyers ou de Bouffioux, mon Collègue en charge de l'Environnement a assuré l'organisation de la communication avec les autorités locales et la population.

    Lors d'une réunion organisée par la ville de Charleroi à Marchienne le 14 décembre 2006, j'ai moi aussi pu informer les riverains des mesures qui seraient mises en œuvre en matière de santé.

    C'est donc en parfaite synergie avec les procédures de concertation et de vigilance mises en place par mon Collègue en charge de l'Environnement et de la Ville de Charleroi qu'un groupe de travail « Santé environnement )' a été mis en place afin d'organiser rapidement l'information et la formation des médecins locaux ainsi que l'accompagnement des riverains.

    Mon Collègue en charge de l'Environnement et moi-même sommes, en outre, à l'initiative de la création d'une Task Force Environnement Santé chargée d'évaluer la mise en œuvre de l'arbre décisionnel et de préparer la stratégie wallonne en matière de Santé Environnementale. Cette décision a été prise par le Gouvernement wallon en juillet 2006 et suivie par une décision du Gouvernement de la Communauté française.

    Cette stratégie régionale est par ailleurs déclinée dans le projet de Programme d'actions régionales environnement santé (PARES) qui sera présenté au Gouvernement wallon avant fin mars 2007 en même temps que la création d'un Commissariat wallon à la santé environnementale.

    Enfin, ainsi que l'honorable Membre pourra le constater à la lecture du budget 2007, les crédits alloués à mon département pour la santé environnementale ont été doublés pour permettre la mise en œuvre des actions qui lui seront dévolues, étant entendu que ces actions seront cofinancées par mon Collègue en charge de l'Environnement.

    Ces actions structurelles en matière de santé environnementale viennent compléter les actions de recherche, de sensibilisation et de formation qui sont déjà financées par mon département depuis plusieurs années.

    L'honorable Membre constatera donc que les avancées soulignées par le « Journal du Médecin » ne se sont pas limitées à une meilleure communication entre Ministres mais qu'elles portent également, et ce n'est pas négligeable, sur l'ensemble des aspects incontournables de l'élaboration d'une stratégie régionale en matière de santé environnementale.