/

Le danger du visionnnage de vidéos au volant

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 325 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 17/04/2023
    • de SOBRY Rachel
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Selon une enquête publiée par l'institut Vias, 7 % des conducteurs belges avouent regarder des vidéos sur leur téléphone portable ou tablette tout en conduisant au moins une fois par mois. Le phénomène, à l'échelle wallonne, est d'une ampleur semblable avec un pourcentage de 8 %. Les conducteurs se filment et font des vidéoconférences dans des proportions similaires.

    Étant profondément choquée par de tels chiffres et par l'idée de regarder une vidéo en conduisant, je me permets d'adresser rapidement cette question écrite à Madame la Ministre.

    Alors que le Gouvernement est particulièrement ambitieux en termes de sécurité routière puisqu'il souhaite diminuer le nombre de décès annuels à 100 en 2030 et atteindre une « vision zéro » en 2050, j'ai plusieurs questions à lui adresser :

    Comment Madame la Ministre analyse-t-elle ces chiffres relatifs aux « conducteurs-visionneurs » ?

    Comment expliquer qu'autant de conducteurs n'aient pas conscience des risques pris ?

    Des statistiques existent-elles pour les autres formes de mobilité ?

    Elle a annoncé le lancement dans les prochaines semaines d'une large campagne de sensibilisation aux risques liés à la distraction au volant, mais également à pied, à vélo ou encore en trottinette. Elle précisait que visionner une vidéo en tant que piéton, cycliste ou trottinettiste recouvre, en effet, un danger tout aussi important. Comment cette campagne sera-t-elle mise en place ?

    Quels seront les supports concernés ?

    Comment l'AWSR compte-t-elle toucher les marcheurs, cyclistes et trotinettistes ?
  • Réponse du 23/05/2023
    • de DE BUE Valérie
    Les chiffres publiés par l’institut Vias rejoignent ceux publiés par l’AWSR. Selon les études de l’AWSR, 5 % des piétons wallons disent qu’ils sont souvent ou toujours en train d’utiliser leur téléphone au moment de traverser la route. Il arrive à 14 % des cyclistes wallons d’envoyer des messages à l’aide de leur téléphone en roulant.

    La propension des conducteurs et des piétons à utiliser leur téléphone au volant est principalement liée aux habitudes d’utilisation du téléphone portable de manière générale. Nous vivons, en effet, dans une société hyperconnectée et la généralisation du tout à distance et du télétravail à la suite de la crise sanitaire a renforcé cette situation. Ce besoin d’être connecté en permanence survient également lorsqu’on est au volant. Par ailleurs, aujourd’hui, nos smartphones servent à téléphoner, mais font aussi office de GPS, de radio, d’agenda, de boîte mail …

    Toujours selon une étude de l’AWSR, la majorité des Wallons (82 %) considèrent leur téléphone comme un élément indispensable dans leur vie et un Wallon sur 2 (54 %) déclare que regarder son téléphone est la première chose qu’il fait en se levant le matin. Plus largement, il ressort qu’en moyenne 69 % des Wallons ont une forme d’addiction au téléphone portable. L’étude montre également que les accros au téléphone ont une probabilité 2 fois plus élevée de l’utiliser au volant que les autres.

    La distraction au volant est cependant l’une des principales causes d'accidents de la route.

    L’AWSR mène chaque année des actions et des campagnes afin de sensibiliser l’ensemble des usagers de la route à ce sujet.

    Lors de la campagne de grande envergure de mai 2022, l’objectif était de rappeler les risques liés à l’utilisation du smartphone au volant, même lorsqu’il est fixé à la voiture. Ainsi, des affiches le long des routes rappelaient que consulter son téléphone au volant équivaut à rouler sans voir la route.

    Une grande campagne de sensibilisation "Restez connecté à la route" est également menée en mai de cette année. Également diffusée sur les réseaux sociaux, la campagne nous sensibilise au fait que lire un message ou consulter une notification multiplie le risque d'accident de la route.

    Afin de sensibiliser les usagers de modes de déplacement doux à cette problématique, l’AWSR veille à systématiquement décliner ses campagnes de sensibilisation à l’usage du téléphone sur la route vers ce type d’usagers. Cela passe par une adaptation des messages et par la multiplication des canaux de communication utilisés.

    Outre ces campagnes de sensibilisation de grande envergure le long des grands axes routiers, cette thématique est régulièrement abordée via les émissions Contacts, le site internet et les réseaux sociaux de l’AWSR ainsi que via des communications dans la presse comme dernièrement, lors de la journée mondiale sans téléphone portable organisée le 6 février dernier. L’AWSR avait alors publié les résultats d’une étude et diffusé des conseils pour ne pas se laisser distraire au volant via son site, ses réseaux sociaux et divers médias.

    Dans ses communications, l’AWSR encourage notamment les usagers à téléphoner en kit mains libres uniquement en cas d’urgence et à activer le mode "ne pas déranger" avant de prendre la route. Disponible aujourd’hui sur la plupart des smartphones, cette fonction permet d’envoyer un message automatique indiquant à l'interlocuteur qu’on est au volant. C’est facile, utile et pratique pour éviter d’utiliser son téléphone en conduisant. Une étude de l’AWSR révèle qu’un peu plus d’un quart des conducteurs wallons reconnaissant utiliser leur téléphone au volant connaissent ce type d’application, mais seuls 5 % déclarent en faire usage.

    Par ailleurs, l’AWSR propose un module de formation spécifique sur la distraction au volant. Durant cette formation interactive, les participants sont notamment invités à réaliser des exercices pratiques pour expérimenter l’impact de la distraction sur l’attention et la difficulté de faire deux choses en même temps. Des solutions sont ensuite proposées pour ne pas se laisser distraire au volant.

    Les contrôles de police représentent également des éléments permettant de lutter contre ce type de comportement. Chaque année, la Police fédérale de la route organise 2 "marathons de l'attention au volant", des actions nationales visant à lutter contre tous les types de distraction au volant. Le but est de sensibiliser les usagers sur les dangers de l'usage du GSM et sur les autres formes de distraction au volant.