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La formation en biotech et les défis pour la Région wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 616 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 18/04/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le déficit croissant de compétences dans le secteur des biotechs est une problématique que nous ne devons pas prendre à la légère tant ce domaine est d'une importance capitale pour la Région wallonne ! Il est ainsi nécessaire d'accélérer le pas et d'inciter le secteur à former davantage de talents locaux notamment via une sensibilisation dès l'école tout en gardant la possibilité de recruter des profils internationaux. Tout est une question de « policy-mix » !

    L'avenir est radieux, mais rempli de défis ! Le secteur aura besoin de 7 500 nouveaux collaborateurs à l'échelle nationale au cours des trois à cinq années à venir, soit une moyenne d'au moins 1 500 emplois supplémentaires sur base annuelle !

    Cela en revient à mieux prendre en compte le déficit structurel de compétences au sein de notre Région.

    L'Observatoire national du secteur pharmaceutique (OSP) vient de publier une étude dans laquelle elle constate que « les étudiants qui optent pour une formation Stem (technique ou scientifique, NDLR) sont trop peu nombreux » ! Elle constate aussi que « la mobilité entre les marchés du travail en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie est également trop basse ».

    L'OSP suggère d'ores et déjà des mesures complémentaires afin d'étoffer les opportunités d'emploi, notamment via une la formation d'un plus grand nombre de talents locaux, avec une « une stratégie Stem intégrée, de la maternelle aux auditoires universitaires, pour motiver davantage de jeunes à choisir une carrière ou des études techniques ou scientifiques ».

    L'OSP mise également sur l'apprentissage en alternance ainsi que sur « une interaction plus étroite avec les services de l'emploi.

    Quelles sont l'analyse de Monsieur le Ministre et ses considérations concernant les perspectives et les défis futurs du secteur des biotechs en Région wallonne ?

    Quelle est sa réception de l'étude et des recommandations de la part de l'Observatoire national du secteur pharmaceutique ?

    Qu'en est-il de la réflexion essentielle concernant les mesures complémentaires notamment la mise en place d'une réelle stratégie Stem ?

    Quelles sont les aires de collaborations entre son ministère et celui de Madame Christie Morreale ?

    Envisage-t-il de discuter à une occasion ou une autre avec l'ensemble du secteur afin de préparer l'avenir et les futures politiques publiques en Région wallonne ?
  • Réponse du 15/05/2023
    • de BORSUS Willy
    C’est avec un intérêt particulier que j’ai pris connaissance de l’étude réalisée par l’Observatoire national du secteur pharmaceutique (OSP).

    Plusieurs éléments de réponse activés en Wallonie dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie sont de nature à répondre aux enjeux et aux recommandations soulevés par cette étude, qui comme indiqué, peuvent s’avérer appropriés pour tous les secteurs employant des profils STEM en particulier.

    C’est en ce sens que je porte, avec la Ministre de l’Emploi et de la Formation, le projet 13 du Plan de relance de la Wallonie qui vise à mettre en place un plan coordonné de promotion des métiers, des filières et des compétences porteurs d’emploi et à sensibiliser les jeunes aux STEAM et au numérique. Il a pour objectif de fédérer, d’amplifier et de coordonner les actions afin de susciter des vocations et de soutenir les apprentissages.

    Dans ce cadre, une action spécifique dédicacée au secteur des biotechnologies est portée par l’ASBL Culture in Vivo et le Centre de compétence Aptaskil (centre de compétence des métiers de la chimie, de la biopharmacie et des biotechnologies).

    Pour cette année 2023, un appel à projets a été lancé et les projets peuvent être introduits jusqu’au 19 mai 2023 auprès du SPW. L’appel est accessible sur le portail du SPW.

    Outre cette action, pour renforcer les talents STEM locaux, j’ai eu à cœur d’activer d’autres leviers d’action.

    L’IFAPME organise la formation généraliste de laborantin depuis l’année de formation 2021-2022 en collaboration avec Aptaskil. Cette formation intègre des éléments de biotechnologies. Le 3 avril 2023, il y avait 9 apprentis inscrits en 1re année de laborantin et 8 apprenants inscrits en 2e année de formation. Certaines entreprises formatrices en alternance sont actives dans le domaine des biotechnologies.

    Dans le cadre du dispositif Wallonie Compétences d’Avenir, deux filières de formation ont été modularisées en partenariat avec des établissements de l’enseignement de promotion sociale et Aptaskil : technicien opérateur en industrie et opérateur de production biopharmaceutique. Sur les deux sessions organisées, 52 demandeurs d’emploi sont sortis avec succès de ces formations.

    Le dispositif Wallonie Compétences d’Avenir est une initiative co-portée avec la Ministre de l’Emploi et de la Formation qui conçoit des réponses adaptées, évolutives, agiles et intégrées aux besoins en compétences, non ou insuffisamment rencontrés par les entreprises via la mise en place d’une offre de formation professionnelle initiale et continue.

    Une partie des fonctions dans le secteur des biotechnologies requiert des profils de niveau élevé. C’est pourquoi j’ai soutenu l’ouverture de bacheliers en alternance en biopharmaceutique et en bioqualité qui sont le fruit de partenariats entre plusieurs hautes écoles et Aptaskil.

    Pour préparer l’avenir, j’ai soutenu une extension de l’infrastructure d’Aptaskil à Seneffe et l’aménagement d’une future antenne à Liège (MontLégia). L’objectif à terme est d’augmenter la capacité de formation du CDC de 35 à 50 % d’ici 3 ans. Ces nouveaux équipements et infrastructures sont soutenus via le Plan de relance de la Wallonie, notamment le programme 31 : Upgrader les centres de formation et le programme 29 : Investir dans les infrastructures et les équipements de formation.

    Plus largement, je suis en discussion régulière avec les entreprises et les représentants du secteur.

    Nous continuerons à soutenir la recherche et l’innovation dans le secteur. Déjà actuellement, plus de 40 % des aides R&D sur crédits ordinaires sont destinées au financement de la R&D dans le secteur biotech.

    Par ailleurs, différentes mesures ont été prises dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie, notamment le soutien de la recherche stratégique, en doublant les financements destinés au programme Welbio, qui soutient la recherche stratégique au sein des équipes universitaires de renom, ce qui participe également à la formation de chercheurs de talents dans les laboratoires les plus performants de Wallonie.

    Des projets d’investissements majeurs sont en cours de réalisation dans différents parcs scientifiques de façon à augmenter les services et surfaces disponibles pour les entreprises biotech. Enfin, un soutien spécifique est prévu dans le cadre du Plan de relance pour les secteurs biotech et medtech, qui inclut entre autre la participation de plusieurs de nos entreprises à l’IPCEI Santé, un projet paneuropéen qui permet de soutenir l’innovation dans des domaines émergents, quand le risque financier est trop important pour un investissement purement privé, de manière à assurer la compétitivité de l’Europe et de la Wallonie face à la concurrence des États-Unis ou de la Chine, à l’instar de ce qui a été lancé précédemment dans le domaine des batteries ou de l’hydrogène.