/

Le soutien à la filière de l'hydrogène en Wallonie par la Banque européenne d'Investissements (BEI)

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 955 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/04/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Un accord de coopération a été signé jeudi matin par la Wallonie et la Banque européenne d'Investissements (BEI) pour le financement d'initiatives dans le secteur de l'hydrogène. Ce financement des projets se fera sous forme de prêts. Ceci s'inscrit dans la volonté générale de l'Union européenne d'améliorer l'efficacité énergétique et développer des énergies renouvelables.

    La Wallonie a déjà investi 88 millions d'euros dans deux grands projets. Ce nouvel apport d'argent devrait permettre aux acteurs industriels régionaux de mettre en œuvre des techniques spécifiques pour être les moteurs de la transition énergétique, selon Monsieur le Ministre Borsus.

    La Wallonie a l'ambition de devenir un acteur majeur européen dans le développement du potentiel de l'hydrogène, mais en a-t-on réellement la capacité alors que le Fédéral mise surtout sur le port d'Anvers ?

    Quelle est l'estimation d'emplois de Monsieur le Ministre pouvant être créée par la filière hydrogène en Wallonie ? Quels sont les profils ?

    D'autres fonds européens pourraient-ils encore venir soutenir le développement de la filière hydrogène wallonne ? Lesquels et à quel horizon ?
  • Réponse du 20/07/2023
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre le sait sans doute, j’ai récemment lancé un processus participatif avec les parties prenantes wallonnes impliquées dans les domaines de l’hydrogène afin d’élaborer un plan stratégique wallon pour l’hydrogène. Construit en deux étapes, ce plan visera d’abord à déterminer une vision et des objectifs stratégiques, et il les déclinera ensuite en objectifs opérationnels. Une journée avec certaines parties prenantes s’est déroulée ce jeudi 24 mai 2023 afin de co-construire le premier volet du Plan.

    Sans préempter des résultats en cours d’analyse de cette journée, il est évident que ce Plan contiendra divers objectifs dans le domaine de l’emploi. S’assurer de disposer sur le marché de l’emploi de diplômés de tous niveaux aptes à travailler directement dans les métiers liés à l’hydrogène, dont certains restent à créer ou à développer, constitue un enjeu central. Ce point fera l’objet de contacts spécifiques avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, compétente pour le domaine de l’enseignement, et avec les organismes wallons actifs dans le domaine de la formation professionnelle, tel le FOREm ou l’IFAPME. Pourront être concernées tant la formation à de nouveaux métiers que la reconversion de certains métiers.

    Par contre, il est actuellement impossible de chiffrer le nombre et les profils de ces emplois à court, moyen ou long terme. Les travaux liés au Plan stratégique devraient permettre d’affiner ce point.

    L’objectif du Plan stratégique est de permettre à la Wallonie de se positionner comme un acteur majeur européen dans le domaine de l’hydrogène, sans nécessairement que ce soit par le biais de la production d’hydrogène vert en Wallonie. Nous pourrons par exemple capitaliser sur notre savoir-faire, avec des industries fournissant des biens et services de haute qualité dans le domaine de l’hydrogène.

    Par ailleurs, la formation de notre jeunesse et la réorientation de travailleurs dans les domaines pointus de l’hydrogène pourront aussi contribuer à bien positionner notre région en la matière.

    À l’heure actuelle, plusieurs sources de financement européen sont mobilisables pour le développement de l’hydrogène :
    - le soutien de la Banque européenne d’investissement qu’il évoque dans sa question ;
    - la facilité pour la reprise et la résilience européenne, mobilisée dans le cadre du Plan de relance pour financer certains projets wallons ;
    - le financement octroyé pour les projets importants d’intérêt européen commun, qui notamment été utilisé pour financer les deux projets de recherche qu’il mentionne dans sa question ;
    - le fonds pour l’innovation qui fonctionne sur base d’appel à projets afin de contribuer à l'introduction de technologies de pointe sur le marché dans les domaines des industries à forte intensité énergétique, des énergies renouvelables, de l'hydrogène et du stockage de l'énergie ;
    - le fonds pour une transition juste, qui vise à faire face aux conséquences sociales, économiques et environnementales de la transition énergétique dans certaines régions européennes. En Région wallonne, ce sont (uniquement) les arrondissements de Tournai, Mons et Charleroi qui recevront un soutien de 182,6 millions d’euros à ce titre, complété par une contrepartie wallonne (soit un budget total de 456 millions d’euros). Ce soutien permettra notamment aux communes, aux intercommunales ou encore aux agences de développement des territoires concernés de mettre en place une filière de production d’énergie verte. Cette filière peut viser la production d’hydrogène vert produit au départ d’énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne, solaire ou la biomasse ou la production de biométhane vert produit au départ de biodéchets industriels et d’effluents d’élevage à proximité.

    Le financement et la gouvernance du Plan stratégique wallon pour l’hydrogène constitueront le thème d’un des ateliers organisés le 24 mai. Sans préjuger des résultats des discussions de ce groupe de travail, il est fort probable que la question du financement constitue un objectif stratégique en tant que tel, dans le cadre duquel toutes les possibilités de financement devraient être étudiées et connues en permanence afin de répondre au mieux aux besoins de la Wallonie.