/

Le manque de jeunes repreneurs dans le milieu agricole

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 630 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/04/2023
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La pyramide des âges dans le secteur agricole est interpellante : seulement 5 % des agriculteurs wallons ont moins de 35 ans, et les repreneurs sont de plus en plus rares. En 20 ans, la proportion des plus de 55 ans est passée de 40 à 55 %.

    Parmi les facteurs identifiés, et déjà discutés au sein de cette commission, on retrouve : l'accès au foncier, le revenu des agriculteurs, les contraintes administratives, l'inflation, ou encore la difficulté d'obtenir un crédit.

    De plus, suivant les travaux de 4 chercheurs de l'UCLouvain, « les nouveaux venus dans le secteur semblent plus susceptibles de s'engager dans des activités agricoles alternatives et à valeur ajoutée (réseaux agroalimentaires alternatifs, systèmes de certification locaux, et cetera) ainsi que dans l'innovation et les nouveaux business models. En outre, les agriculteurs biologiques sont plus susceptibles d'être de nouveaux venus ».

    Le manque de jeunes repreneurs est donc un véritable enjeu écologique, en plus d'être crucial pour assurer notre sécurité alimentaire.

    Quelles mesures sont mises en place, et peuvent être accentuées, pour booster la reprise de fermes ?

    Quel soutien Monsieur le Ministre apporte-t-il aux repreneurs ?

    Quelles actions prend-il pour organiser une alliance entre les agriculteurs âgés amenés à sortir de l'agriculture et des possibles repreneurs ? Quelles solutions juridiques sont mises sur la table pour un équilibre entre les intérêts des uns et des autres ?
  • Réponse du 15/05/2023
    • de BORSUS Willy
    La transmission des exploitations et le renouvellement générationnel sont évidemment des enjeux essentiels pour l’avenir du secteur agricole. L’âge moyen des agriculteurs augmente légèrement, mais de manière constante entre 2015, dont l’âge moyen est de 53,39 ans et 2020 dont l’âge moyen est de 54,82 ans. Pour les années de 2016 à 2019 nous retrouvons les âges moyens suivants : 53,38 ans, 53,99 ans, 54,12 ans et 54,50 ans.

    Pour la programmation 2014-2022 (pour les exploitations agricoles ayant bénéficié d’aides finalisées au 31 décembre 2022 (ISA et ADISA), on relève 1 538 exploitations réellement bénéficiaires de l’aide à l’installation pour 1 759 projets réels d’installation. J’attire cependant l’attention de l’honorable membre sur le fait que plusieurs jeunes agriculteurs au sein de la même exploitation peuvent être bénéficiaires de l’aide à l’installation à condition de remplir les critères d’admissibilité correspondants.

    Les reprises d’exploitations concernent 96 % des dossiers finalisés. Il y a donc 110 projets de création d’exploitation. Les dossiers de création n’ont pas augmenté ces dernières années. Le nombre d’installations par création est assez stable.

    Le renouvellement des générations est un enjeu du nouveau plan stratégique et a bien été bien pris en compte. En effet, les jeunes ont besoin de soutien. Les résultats économiques montrent de moins bons revenus agricoles pour les jeunes, non qu’ils soient moins efficaces, mais parce que le poids de leurs dettes est bien plus important.

    L’installation de jeunes est une problématique qui me préoccupe au plus haut point. Dans la nouvelle PAC en cours de mise en œuvre, j’ai particulièrement veillé à ce que toutes les contraintes qui complexifient la reprise des exploitations par nos jeunes puissent, dans la mesure du possible, être levées ou réduites.

    Le plan stratégique et la Politique agricole commune pour la période 2023-2027 maintiennent un forfait de 70 000 euros de subvention pour l’aide à l’installation. De plus, des majorations jeunes (10 %) et des critères de sélection (10 points) liés aux jeunes agriculteurs sont prévus dans le cadre des aides à l’investissement.

    Concernant les aides à l’installation, le jeune a désormais la possibilité d’avoir un parcours d’installation de 5 ans, au lieu de 3 précédemment, avec la possibilité d’écourter à 3 ans si l’exploitation est déjà viable. D’autre part, le passage du statut d’agriculteur à titre complémentaire vers le statut d’agriculteur à titre principal permet aux jeunes de s’installer progressivement tout en ayant accès à l’aide à l’installation.

    L’aide aux jeunes agriculteurs du premier pilier, qui est une aide annuelle, peut, au cours de la nouvelle programmation, être octroyée pour plusieurs jeunes agriculteurs qui commencent leur activité agricole au cours de la même période de 5 ans sur la même exploitation.

    Lors de la programmation actuelle, nous avons constaté une augmentation entre 2015 et 2019 du montant des primes jeunes (+-62 %) et des hectares liés à celles-ci (+-45 %). En 2020, nous avons, par contre, relevé une diminution de +-12 % pour les primes jeunes et +- 33 % pour les hectares liés. Les données montrent une augmentation du nombre de jeunes dans les exploitations.

    Via le Plan de relance, je soutiens la FUGEA et la FWA dans des projets d’accompagnement des jeunes qui souhaitent s’installer en agriculture et spécifiquement pour l’accompagnement individuel à la préparation de projet. Ces conseils sont gratuits et ouverts à tous et sont essentiels pour permettre aux jeunes de se lancer.

    Enfin, suite aux Assises de la terre, j’ai la volonté de mettre en place des outils qui devraient permettre de faciliter l’accès à la terre pour les jeunes, notamment au niveau du marché locatif notamment via une gestion foncière ou encore de nouveaux types de baux à ferme.